Les Tortues Ninja - Le Film (1990) : le test complet du Blu-ray

Après un contact avec une mystérieuse substance chimique, quatre tortues vivant dans les canalisations new-yorkaises se transforment en tortues géantes. Formés par un vieux rat sage, Leonardo, Michelangelo, Donatello et Raphaël, par ailleurs amateurs de pizzas, apprennent les techniques des guerriers ninjas afin d’affronter le terrible Shredder dont le but avoué est d’asservir le monde.

A l’heure où Michael Bay produit le triomphal remake-reboot de la franchise, il est bon de revoir Les Tortues Ninja, le film - Teenage Mutant Ninja Turtles, véritable classique de la comédie d’action décomplexée des années 1990 ! On doit cette adaptation de la bande dessinée américaine de Kevin Eastman et Peter Laird, et de la série d’animation, au réalisateur irlandais Steve Barron, venu du clip vidéo - Billie Jean de Michael Jackson, Burning Up de Madonna, As the World Falls Down de David Bowie, Take On Me de a-ha - et metteur en scène de La Belle et l’ordinateur (Electric Dreams) en 1984. Etrange alliance entre polar urbain (l’aspect pulp est très plaisant), films d’arts martiaux, de super-héros, de samouraï, de science-fiction, de burlesque, Les Tortues Ninja, le film demeure un divertissement à l’ancienne fort sympathique, très drôle, dynamique, avec une version française parfois étonnamment crue et des punchlines plus corsées.

Les maquillages sont certes dépassés, mais la nostalgie fonctionne encore et revoir ces quatre grosses tortues mutantes qui mordent dans les pizzas avec leurs dents en plastique et leur tête en animatronique nous renvoie directement à notre enfance et risquent de faire de nouveaux adeptes auprès des jeunes générations. De leur côté, Elias Koteas et Judith Hoag - dans le rôle de la journaliste d’April O’Neil et son imperméable jaune - se glissent parfaitement dans cet univers coloré et bondissant.

Véritable triomphe avec plus de 200 millions de dollars amassés dans le monde (pour un budget de 13 millions) et 1,2 million de spectateurs dans les salles françaises, Les Tortues Ninja, le film entraînera deux suites (1991 et 1993) avec un succès moindre. Raphaël, Donatello, Michelangelo et Leonardo referont ensuite leur apparition en 2007 dans un long métrage d’animation 3D, avant de connaître un retour triomphal en 2014.

Le test a été réalisé sur un check-disc. Le menu principal est très légèrement animé, cheap et musical. Seules les silhouettes des Tortues y apparaissent avec en fond la ville de New York. A l’ancienne quoi…

En plus d’un lot de bandes-annonces et les credits, l’éditeur joint un making of (29’) conçu pour… Les Tortues Ninja 2 ! En effet, un carton en introduction indique que ce documentaire, annoncé comme rare et inédit en France, revient dans son introduction sur le succès du premier film, ainsi que sur le phénomène des Tortues Ninja. En l’absence d’images de tournage du film de Steve Barron, l’éditeur a jugé bon d’intégrer quand même ce supplément, même s’il contient un gel d’image durant quelques secondes dû à une bande-source endommagée. Après tout, pourquoi pas…

Comme cette séquelle a été réalisé dans la foulée, nous découvrons l’envers du décor, ou plutôt ce qui se dissimule derrière la carapace. Nous y voyons des enfants habillés comme les Tortues, parler comme elles, manger des céréales Tortues Ninja, regarder des dessins animés TN et évidemment jouer avec des figurines…rassurez-vous il n’y a pas que ça ! Nous découvrons les animatroniques alors au top de la technologie à l’époque. Les créateurs Kevin Eastman et Peter Laird reviennent sur la genèse des TN, les personnages sont passés au peigne fin, les images de tournage du deuxième film abondent et nous voyons les animateurs postés à quelques mètres des comédiens (recouverts d’un costume en latex) donner vie aux visages des Tortues éponymes. Les comédiens, débarrassés de leurs masques, s’expriment sur la difficulté d’interpréter le personnage avec une visibilité réduite. Le reste du documentaire se focalise sur les séquences d’action et les chorégraphies des combats.

L’éditeur joint également un livret de 12 pages, comprenant une présentation du film, ainsi qu’un entretien récent et inédit du réalisateur Steve Barron.

La promotion HD des Tortues Ninja, le film demeure aléatoire avec une gestion moyenne des contrastes mais un renforcement évident de la colorimétrie. Le piqué manque de mordant tout comme les gros plans, les noirs ne sont pas aussi concis que nous l’espérions et les visages des personnages « normaux » paraissent parfois trop rosés. Toutefois, toutes les scènes diurnes sont éclatantes, le grain cinéma est respecté et les détails plus acérés sur les gammes de couleurs froides et finalement Metropolitan donne un petit coup de jeune à ce classique des années 1990. Notons quelques baisses de la définition et des séquences trop lisses, surtout sur les intérieurs. La copie est propre, stable, débarrassée de la moindre poussière.

Signalons également que les deux séquences de flashback ont été tournées en Super-8 et s’avèrent donc nettement plus grumeleuses que le reste. Le Blu-ray est en format 1080p (AVC) et s’avère au final plus ciselé que l’édition DVD sortie en octobre 2007.

Comme pour l’image, l’atmosphère acoustique a été revue à la hausse grâce à un encodage DTS-HD Master Audio 5.1 pour les versions originale et française. Dès la séquence d’ouverture, la piste anglaise emporte le morceau, sans aucune commune mesure, grâce à une spatialisation concrète et dynamique de la musique de John Du Prez (Un poisson nommé Wanda). De nombreux effets latéraux, notamment des ambiances naturelles de la cacophonie new-yorkaise ont été rajoutés « artificiellement » pour coller au plus près des normes acoustiques actuelles, mais cela passe bien, surtout sur les séquences d’action et de bastons, certaines basses étonnent et la délivrance des dialogues est fluide et sans encombre.

Les puristes seront ravis d’apprendre que nous retrouvons enfin l’excellent et mythique doublage français d’époque ! Toutefois, privilégiez le mixage français original 2.0, qui surpasse en tout point le gonflage DTS-HD Master Audio 5.1, qui manque singulièrement de peps !

Crédits images : © Metropolitan Films