Party Girl (2014) : le test complet du Blu-ray

Angélique a soixante ans. Elle aime encore la fête, elle aime encore les hommes. La nuit, pour gagner sa vie, elle les fait boire dans un cabaret à la frontière allemande. Avec le temps, les clients se font plus rares. Mais Michel, son habitué, est toujours amoureux d’elle. Un jour, il lui propose de l’épouser.

Party Girl est signé par trois réalisateurs. Claire Burgern Marie Amachoukeli et Samuel Theis, nés dans les années 70, ont étudié le cinéma à la Fémis. Claire et Samuel se rencontrent à Forbach alors qu’ils ont 18 ans, tandis que Claire rencontre Marie à la Fémis. Après quelques courts-métrages, dont Forbach, réalisé en 2008 qui est comme qui dirait la première ébauche de leur premier long métrage puisque le film s’intéresse déjà de près à la famille Theis, les trois amis de longue date s’associent pour l’écriture et la mise en scène de Party Girl.

Le film dresse librement le portrait d’Angélique, la mère du réalisateur Samuel Theis et met en scène sa véritable famille. Chaque membre y joue son propre rôle. Autour d’eux, des acteurs non-professionnels complètent le casting. Le point de départ de ce premier long métrage est le mariage atypique d’Angélique Litzenburger, qui allait avoir soixante ans. Cette union faisait beaucoup jaser et donnait l’occasion à Angélique de dresser un bilan de sa vie, celle d’une femme excentrique qui n’a connu que le milieu de la nuit et qui s’est résolue tardivement à se ranger.

Party Girl oscille entre la fiction (pour relier tous les événements évoqués) et l’autobiographie avec la question des enfants d’Angélique, sa vie de cabaret, son mariage, sa fille Cynthia placée dans une famille d’accueil. Mais loin d’être un « documentaire » ou encore un « documenteur », Party Girl est un bel objet de cinéma naturaliste à travers lequel se déploie le portrait d’une femme qui a voulu toute sa vie préserver son indépendance et refuser de se laisser enfermer, en aimant ses enfants du mieux qu’elle le pouvait et en se laissant aimer par des conquêtes d’un soir, lors de fiestas bien arrosées dans une des boîtes de nuit du coin. Angélique Litzenburger, qui interprétait déjà son propre rôle dans Forbach, récidive dans Party Girl et demeure désarmante de naturel.

Le résultat est troublant et sensible quand elle doit laisser de côté les néons multicolores et les basses assourdissantes de son royaume nocturne, contre la lumière du jour et se confronter à sa famille. Party Girl est à l’image de son héroïne, très attachant, épatant, parfois agaçant, mais toujours sincère. On pense très souvent au superbe Stella femme libre, réalisé en 1955 par Michael Cacoyannis avec Melina Mercouri dans le rôle principal, qui racontait l’histoire d’une chanteuse de cabaret, femme fatale qui électrise chaque soir le public et qui ne sacrifie rien à sa liberté, ni sa vie, ni ses amours.

Party Girl en est une sorte de remake, l’intensité en moins cependant. Le film a été récompensé par la Caméra d’Or au Festival de Cannes 2014 dans la section Un Certain Regard.

Le test du Blu-ray de Party Girl a été réalisé sur un check disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est quant à lui animé et musical.

Cette édition comprend deux courts-métrages :

Forbach (2008, 35’) : Samuel revient à Forbach, sa ville natale, pour recevoir une médaille. Dans cette ancienne cité minière de Lorraine, on est fier de sa réussite parisienne : l’enfant du pays est en passe de devenir un comédien célèbre. Pour Samuel, c’est l’occasion de renouer avec sa famille. Désormais, il se croit capable de gérer sa mère et ses problèmes d’alcool et veut offrir à son frère l’occasion de s’en sortir.
Primé au Festival de Cannes et Grand Prix du Festival International du Court-métrage de Clermont-Ferrand, Forbach, réalisé par Claire Burger en collaboration avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis, annonce clairement Party Girl. Les deux frères Theis passent une soirée bien arrosée avec leur mère Angélique qui aime sortir en boîte de nuit, fumer, boire et faire la fête. Jusqu’à ce que la soirée dérape quelque peu… Un très beau court-métrage, peut-être même encore plus beau que Party Girl.

C’est gratuit pour les filles (2009, 22’) : Dans quelques jours, Laëtitia obtiendra son brevet professionnel de coiffure. Elle et sa meilleure amie Yéliz, pourront concrétiser leur rêve : ouvrir un salon ensemble. Mais avant de passer son examen, Laëtitia veut aller à une fête. Marie Amachoukeli et Claire Burger réalisent cet excellent film récompensé par le César du Meilleur Court-métrage en 2010.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce. Un livret de 16 pages incluant un entretien avec les réalisateurs est également glissé dans le boîtier.

Nous voici devant un superbe master HD, très propre et clair, avec un cadre fourmillant de détails. La photo de Julien Poupard (Voie rapide) fait la part belle aux teintes chatoyantes, parfois ambrées, avec de très beaux dégradés, les contrastes sont denses et le piqué joliment acéré. L’encodage est également savamment pris en charge par l’éditeur, bien que les scènes nocturnes soient peut-être moins précises que les séquences diurnes.

Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 est immédiatement immersif et permet au spectateur de plonger dans le monde de la nuit d’Angélique avec une musique omniprésente sur les enceintes latérales. Les voix sont d’une précision sans failles sur la centrale, la balance frontale est constamment soutenue, la composition spatialisée de bout en bout et même le caisson de basses s’invite à la partie. La piste Stéréo devrait satisfaire ceux qui ne seraient pas équipés sur les enceintes arrière.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Pyramide Vidéo