Bon rétablissement ! (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jean Becker
Avec Gérard Lanvin, Fred Testot et Jean-Pierre Darroussin

Édité par M6 Vidéo

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Le 05/02/2015
Critique

Suite à un accident, Pierre, la soixantaine, se retrouve cloué au lit avec une jambe dans le plâtre. Misanthrope au caractère bien trempé rêvant de silence et de solitude, voilà que le monde s’invite à son chevet. Il assiste alors impuissant à la valse quotidienne des médecins, infirmières et personnels hospitalier, puis de ses proches dont son frère Hervé. Au fil de rencontres inattendues, drôles ou touchantes, Pierre reconsidère certains a priori et pose sur les autres un regard différent. Et, contre toute attente, ce séjour à l’hôpital finit par ressembler à une renaissance…

Depuis Tendre voyou en 1966, tous les films réalisés par Jean Becker avaient au minimum attiré plus d’un million de spectateurs dans les salles. Bienvenue parmi nous avait marqué le premier revers de la carrière du metteur en scène de L’Eté meurtrier et d’Elisa avec à peine 200.000 entrées dans les salles en 2012. Bon rétablissement !, adapté du roman éponyme de Marie-Sabine Roger (La Tête en friche, adapté par Jean Becker) lui a permis de retrouver les faveurs du public, même si on pouvait s’attendre à plus que 537.000 spectateurs dans les salles.

Loin de ses dernières comédies « rurales », Jean Becker reprend le même cynisme et l’humour parfois noir de ses derniers films, mâtinés de dialogues tendres et spontanés signés Jean-Loup Dabadie. Comme souvent chez Jean Becker, la mécanique ronronne et la mise en scène se contente du minimum syndical dans le fond (plusieurs rencontres et ses conséquences sur le personnage principal) et dans la forme.

Heureusement, Becker a toujours su s’entourer d’excellents comédiens. C’est le cas ici de Gérard Lanvin, absolument génial dans un rôle sur-mesure, celui du sexagénaire buriné, que tout et surtout que tout le monde emmerde royalement. Si ses partenaires sont également très bons, Fred Testot (très sobre), Jean-Pierre Darroussin, Swann Arlaud, Claudia Tagbo, Philippe Rebot, le chanteur Daniel Guichard et même la belle Anne-Sophie Lapix dans son premier rôle au cinéma, Gérard Lanvin bouffe l’écran et sa prestation demeure jubilatoire, toujours sur le fil entre la rage comique et l’émotion, qui nous rend son personnage très attachant au fur et à mesure qu’on le découvre… et qu’il se découvre lui-même.

Il n’y a certes rien de vraiment cinématographique, surtout que l’essentiel de l’action se déroule dans une chambre d’hôpital, mais Bon rétablissement ! demeure emprunt d’un respect et d’une sincérité indéniable envers le spectateur lambda avide de jolies histoires simples, drôles, jamais moralisatrices mais humanistes, un cinéma populaire en voie d’extinction dont Jean Becker semble être le dernier représentant dans l’hexagone.

Présentation - 3,5 / 5

Le test du Blu-ray de Bon rétablissement ! a été réalisé sur un check-disc. Le menu principal est animé et musical. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film.

Bonus - 3,0 / 5

L’éditeur nous propose un making of sympathique de 22 minutes, centré sur le travail de Jean Becker et l’ambiance du tournage. Comme nous l’avions déjà remarqué sur les DVD de Dialogue avec mon jardinierDeux jours à tuer et La Tête en friche, un plateau du cinéaste est toujours agité. De nombreuses images du tournage et du plateau où l’ambiance est légère, surtout grâce à la présence de l’explosive Claudia Tagbo, viennent illustrer quelques propos du réalisateur et du reste de l’équipe sur l’histoire, les personnages et les différentes rencontres du film.

S’ensuivent deux entretiens avec Jean Becker (4’) et Gérard Lanvin (7’). Les deux hommes reviennent sur leur collaboration, l’adaptation du roman de Marie-Sabine Roger par l’auteure elle-même et l’immense Jean-Loup Dabadie, ainsi que sur le travail avec le reste des comédiens.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,5 / 5

Bon rétablissement ! a été tourné en numérique. De ce fait, le Blu-ray (1080p) est le support tout indiqué pour revoir le film, d’autant plus que le transfert est impeccable et bénéficie d’un superbe et élégant rendu des couleurs. Avec l’aide de son chef opérateur Jean-Claude Larrieu, le réalisateur fait la part belle aux teintes bleues et blanches de la chambre d’hôpital, où se déroule l’essentiel de l’action. Le relief des rares séquences extérieures est évident, les noirs sont concis, tout comme les scènes en intérieur au piqué évident et aux détails acérés. La définition demeure solide tout du long, les contrastes sont tranchants et même les partis-pris esthétiques alliant les gammes chatoyantes à celles plus froides sont harmonieux. L’encodage AVC consolide l’ensemble.

Son - 4,0 / 5

Bien qu’elle soit essentiellement musicale, la spatialisation instaure un réel confort acoustique. Par ailleurs, les quelques effets glanés ici et là sur les enceintes arrière permettent de plonger le spectateur dans une atmosphère probante. Sans surprise, le caisson de basses n’intervient pas dans cette histoire, ou seulement lors de la scène sur la plate-forme pétrolière (47e minute). Les voix demeurent solidement plantées sur la centrale, la balance frontale étant quant à elle riche et savamment équilibrée.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © SND Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 4 février 2015
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