La Piste des géants

La Piste des géants (1930) : le test complet du Blu-ray

The Big Trail

Réalisé par Raoul Walsh
Avec John Wayne, Marguerite Churchill et El Brendel

Édité par Filmedia

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Le 30/03/2015
Critique

Photo La piste des géants

Un convoi de pionniers part des rives du Missouri en direction de l’Oregon. Le trappeur Breck Coleman, qui soupçonne l’un des voyageurs d’avoir assassiné son meilleur ami, accepte de leur servir de guide. En route vers l’Ouest, la caravane va affronter de nombreux périls.

La Piste des géants (The Big Trail) est un jalon dans l’histoire du western.

Par l’importance des moyens mis en oeuvre : une équipe de 350 personnes, deux mois et demi de tournage dans sept états. Chose rare à l’époque où les westerns devaient se suffire de petits budgets.

Par le réalisme de la reconstitution de la lente progression vers l’Ouest d’une impressionnante colonne de chariots, certains tirés par des attelages de quatre paires de boeufs, avec le franchissement d’une rivière profonde, la descente des chariots et des animaux au bout de cordes le long de la paroi d’une haute falaise. Le tout filmé sans trucages : la chute du chariot qui s’écrase au pied de la falaise n’était pas prévue au scénario !

Par les avancées techniques : La Piste des géants est le premier western parlant, ex-aequo avec Billy the Kid de King Vidor (toujours pas sur galette), sorti seulement 15 jours plus tôt. La postsynchronisation n’était pas encore pratiquée en 1930, c’est le son direct qu’on entend, gage supplémentaire d’authenticité. Autre avancée : le tournage en 70mm selon le nouveau procédé  » Fox Grandeur  » qui donnait un format d’image de 2.10:1, presque deux fois plus large que le 1.20:1 format habituel des premiers films parlants.

Les moyens et la technique mis au service de La Piste des géants ont été utilisés au mieux par Raoul Walsh qui avait été à bonne école, celle de D.W. Griffith, en participant au montage de Naissance d’une Nation, bien avant de réaliser le film qui le révéla au grand public en 1924, Le Voleur de Bagdad. Il a choisi pour la photographie de la version 70mm le chef op’ Arthur Edeson, avec lequel il collabora huit fois, et qui dirigea la photographie de 135 films, dont Casablanca, le Frankenstein de James Whale, Le Faucon maltais, À l’Ouest rien de nouveau et bien d’autres grands succès.

Cerise sur le gâteau : déniché par Raoul Walsh, Marion Robert Morrison, plus connu sous le pseudonyme de John Wayne, la plus grande icône du western, décroche à 23 ans son tout premier grand rôle.

La Piste des géants, un grand film d’aventure, arrive enfin dans nos bacs dans son format pour écran large.


Photo La piste des géants

Présentation - 3,5 / 5

Pas de fantaisie dans la présentation : boîtier bleu, jaquette avec un John Wayne manifestement plus âgé qu’au moment du tournage du film, clonée sur celle de l’édition de 2012, qui proposait le film dans sa version 1.20:1.

Le menu animé et musical présente le film (117’) dans sa seule version originale avec sous-titres français optionnels.

Bonus - 5,0 / 5

Les suppléments sont repris de l’édition précédente.

La présentation du film par Patrick Brion (11’), captée en 2010, donne des informations intéressantes : le tournage en parallèle par deux caméras, un pour le format classique, l’autre pour le format  » Grandeur « . Puis on remettait ça pour le tournage de quatre autres versions destinées à la diffusion à l’étranger, en espagnol, en allemand, en italien et en français, avec de nouveaux acteurs de chaque cru dans les rôles principaux. Suit une courte analyse du film et de ses trois thèmes : le courage, la justice et la romance : l’attirance du héros pour une pionnière, interprétée par la belle Marguerite Churchill.

Puis, La piste d’un géant, un documentaire de 44 minutes écrit et réalisé par Christophe Champclaux, historien du cinéma, rappelle les débuts de Raoul Walsh et de John Wayne et les conditions épiques du tournage du film. Seule la version 1.20:1 fut montrée, les salles n’ayant pas voulu s’équiper des nouveaux projecteurs en pleine crise économique. S’ensuivit un échec commercial du film coûtant à John Wayne une période de purgatoire qui prit fin, huit ans plus tard, avec son interprétation du Ringo Kid de La Poursuite infernale (Stagecoach), le premier des seize rôles qu’il allait tenir sous la direction de John Ford, le pape du western, qui déclarait avoir tué plus d’Indiens que le général Custer ! Il faudra patienter cinquante ans pour visionner le format  » Grandeur « , après restauration en 1980 du négatif nitrate par le MOMA (Museum of Modern Art de New York). Le documentaire se termine par la remise de l’Oscar du meilleur film à Michael Cimino pour Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter) par John Wayne avant qu’il ne succombe à un cancer du poumon, deux mois plus tard.

Enfin, du même Christophe Champclaux, extrait d’une série télévisée sur le cinéma, Masters of the Silver Screen, un documentaire de 27 minutes est consacré à John Wayne, le réalisateur. Tout commence avec deux films attribués à deux autres réalisateurs, L’Ange et le mauvais garçon (1947) à James Edward Grant et Hondo (1953, avec la magnifique Gail Russell) à John Farrow. John Wayne devait cacher son identité : il était alors impensable qu’un acteur puisse réaliser un film ! Il faudra attendre 1960 pour qu’il signe sa première réalisation, Alamo, sur la création de l’état du Texas.

Ces deux documentaires, sous-titrables en français, et la présentation par Patrick Brion forment un complément très apprécié au film.

Image - 4,5 / 5

L’image (2.10:1, 1080p, AVC) est propre et stable, avec des contrastes fermes et une définition plutôt étonnante pour un film largement octogénaire. La restauration et le transfert HD ont respecté la texture, au prix d’un grain surtout visible sur les fonds de ciel, et surmontent avec brio l’épreuve de la poussière soulevée par la caravane.

Tout juste aurait-on aimé des blancs un peu plus lumineux.

Son - 4,0 / 5

La restauration du son est toujours délicate : il est impossible de faire disparaître le souffle, de corriger les saturations et d’élargir le spectre sans dénaturer l’original. L’accompagnement musical est un peu aigrelet, mais le souffle reste discret et les dialogues, bien qu’un peu étouffés, sont parfaitement compréhensibles.

De la belle ouvrage !

Photo La piste des géants

Crédits images : © Filmedia

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 31 mars 2015
Pas de commentaire.
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Philippe Gautreau
Le 30 mars 2015
Le premier western parlant, un format tout nouveau, 2.10:1, plus de 20 ans avant le Cinémascope ! Le premier grand rôle de John Wayne, dirigé par Raoul Walsh, dans une reconstitution fidèle de la ruée vers l’Ouest.

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