Coldwater (2013) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Vincent Grashaw
Avec P.J. Boudousqué, James C. Burns et Chris Petrovski

Édité par KMBO

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 03/03/2015
Critique

Photo Coldwater

Brad est un adolescent impliqué dans plusieurs petits délits. Ses parents décident de le faire emmener de force dans le camp de redressement pour mineurs très isolé de Coldwater. Les jeunes détenus sont coupés du monde extérieur, subissent des violences tant physiques que psychologiques et n’ont d’autre choix que de survivre ou de s’échapper.

Avec Coldwater, le réalisateur Vincent Grashaw, producteur, acteur et monteur du très remarqué Bellflower, signe un véritable coup de maître. Cet exceptionnel premier long métrage indépendant nous plonge dans le milieu carcéral juvénile. Agé de 34 ans, Vincent Grashaw porte ce film depuis plus d’une quinzaine d’années, depuis qu’une de ses connaissances avait mystérieusement disparu pour réapparaître métamorphosé, blessé, traumatisé par son séjour dans un de ces centres de détention privé pour jeunes délinquants destinés à leur réhabilitation. A ce jour, des dizaines d’adolescents sont morts dans ces camps de redressement dans les années 90.

Coldwater est une oeuvre à la violence sèche, sans concession, brutale, à ne pas mettre devant tous les yeux, entre Scum d’Alan Clarke et Dog Pound de Kim Chapiron. Vincent Grashaw confie le rôle principal à un jeune comédien inconnu, P.J. Boudousqué, qui a fait parler de lui lors de la sortie du film puisque la presse le comparait sans cesse à Ryan Gosling plus jeune, allant jusqu’à dire que Coldwater était une sorte de préquel à Drive de Nicolas Winding Refn. Certes, la ressemblance est frappante, mais l’intensité en plus, l’émotion et la rage derrière le regard, loin des yeux de carpe de son aîné. Sa prestation est épatante, sensationnelle et impose P.J. Boudousqué comme un des acteurs à suivre de près.

Dès la première séquence, le spectateur se retrouve pris à la gorge quand Brad est brutalement tiré de son lit en pleine nuit, sous le regard de ses parents, direction le camp de Coldwater tenu par le Colonel Frank Reichert interprété par l’impressionnant James C. Burns. Comment Brad, quasi-mutique et en apparence calme, en est-il arrivé là ? Le film répond à cette question, par bribes, à travers des flashbacks.

Des passages à tabac, en passant par l’entraînement physique épuisant, la malbouffe, les humiliations, les tortures infligées aux «  résidents  » par leurs gardiens sadiques, jusqu’à l’inévitable mutinerie, rien ne nous est épargné. Epaulé par son chef opérateur Jayson Crothers, dont la photo subjugue à chaque plan, une musique réellement hypnotique, et un casting au diapason, Vincent Grashaw signe un film très difficile, sous tension permanente, mais qui s’imprime directement sur nos rétines et dans nos mémoires. Du début à la fin, Coldwater agit comme une séance d’hypnose (ou comme un coup de poing dans la gueule, c’est selon) dont on ressort littéralement épuisés physiquement, mais très impressionnés par l’expérience.

Photo Coldwater

Présentation - 4,0 / 5

Le Blu-ray de Coldwater est glissé dans un boîtier classique de couleur bleue, dont la jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Pièce maîtresse de cette section, le making of (29’) de cette édition est excellent et remplit parfaitement son contrat. Le réalisateur Vincent Grashaw et le comédien P.J. Boudousqué évoquent la genèse de Coldwater, le casting, les conditions de tournage, la préparation des comédiens, les recherches, l’évolution du scénario, le tout illustré par de nombreuses et intenses images issues du tournage, des répétitions, des essais des acteurs, des lectures du scénario.

L’interactivité se compose également d’une galerie de photos (du film et de son tournage), de la bande-annonce et d’une galerie de projets d’affiches.

Photo Coldwater

Image - 4,5 / 5

La photo de Coldwater est très bien retranscrite grâce à ce master HD de haut niveau. Si le piqué est un peu doux, la précision des gros plans et des contrastes est de taille, les scènes sombres sont logées à la même enseigne et affichent un niveau de détails riche et dense, les couleurs à la fois chaudes et froides sont plaisantes bien que les noirs tirent sensiblement vers le bleu, la luminosité est toujours flatteuse. Le cadre large offre une belle profondeur de champ et les partis pris esthétiques du chef opérateur Jayson Crothers sont en tout point respectés. Le Blu-ray est au format 1080p - AVC.

Son - 4,0 / 5

Point de mixages HD au programme ! Néanmoins, dès la première séquence, l’ensemble des enceintes des pistes anglaise et française Dolby Digital 5.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances sont concrètes, la musique envoûtante bénéficie d’un traitement de faveur avec une belle ouverture, plongeant constamment le spectateur dans l’ambiance. Seuls les dialogues sur la version originale manquent parfois d’ardeur sur la centrale par rapport à la piste française qui de son côté délivre les voix avec plus de peps. Les effets ne cessent d’être balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières sur les scènes plus agitées. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle parfois à cette atmosphère oppressante.

Les versions Stéréo s’en tirent également avec les honneurs, même si les effets demeurent frontaux par définition. Ces pistes devraient néanmoins largement satisfaire ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière. Les sous-titres ne sont pas imposés sur la version originale.

Photo Coldwater

Crédits images : © KMBO

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

3,7
5
0
4
2
3
1
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
P. de Melun
Le 12 mars 2022
« Coldwater » présente un aperçu percutant de certains moyens mis en place pour lutter contre la délinquance américaine des jeunes désœuvrés. Il aborde de ce fait des questionnements sur le renoncement parental et la responsabilité de la société face à ces délinquants. Les clichés sont légion mais le fond et les interprétations donne du corps à ce film « coup de poing » viril et pas si inintéressant. Le scénario reste un peu mince mais ce drame arrive à convaincre que le tout répressif n’apporte pas de solution miracle. Il s’en dégage un goût amer mais l’ensemble s’oubliera assez vite du fait d’un sentiment de déjà-vu.
Avatar
Philippe Gautreau
Le 4 mars 2015
Après Les Poings contre les murs, un autre film prenant sur la prise en charge des jeunes délinquants.
Avatar
Franck Brissard
Le 31 janvier 2015
Pas de commentaire.

Lire les avis »

Multimédia
Coldwater
Bande-annonce VOST

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)