Qu'il est étrange de s'appeler Federico (2013) : le test complet du Blu-ray

Che strano chiamarsi Federico

Réalisé par Ettore Scola
Avec Tommaso Lazotti, Maurizio De Santis et Giacomo Lazotti

Édité par Carlotta Films

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Le 03/02/2015
Critique

À l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition d’il Maestro, Qu’il est étrange de s’appeler Federico est un film hommage à Federico Fellini, à son art, sa personnalité. Ettore Scola fait revivre leur rencontre au journal Marc’Aurelio dans les Années 50, leurs amis communs, parmi lesquels Marcello Mastroianni, et surtout le plaisir partagé de faire des films.

Le mythique Ettore Scola (Affreux, sales et méchants, Drame de la jalousie, Nous nous sommes tant aimés, Une journée particulière) revient derrière la caméra dix ans après Gente di Roma, pour un hommage à Federico Fellini (1920-1993), qui fut à la fois son mentor et ami, et dont le parcours fut souvent entremêlé avec le sien. Oeuvre à la croisée du documentaire (des images d’archives et extraits de films sont présents), de l’essai filmé et de la reconstitution fantaisiste, Qu’il est étrange de s’appeler Federico imbrique les années, les événements et les anecdotes en usant des procédés chers au cinéaste de La Strada, La Dolce Vita, Amarcord et Huit et demi, dans les décors de Cinecittà, mis au goût du jour avec le numérique et quelques images de synthèse.

Le N&B épouse la couleur, le jeune Fellini laisse la place au maestro vieillissant (les meilleures parties du film), recherchant l’inspiration dans les rues de Rome en voiture en compagnie d’Ettore Scola, la nuit, en allant à la rencontre des noctambules, pour ensuite revenir au Fellini jeune caricaturiste et réalisateur où il rencontre les éminents scénaristes Steno, Age et Scarpelli… puis Ettore Scola qui deviendra son ami de toujours. Le film pèche souvent par trop d’excès. Le rythme est lent, les effets parfois appuyés, l’intérêt inégal, les raccourcis gênants, l’ensemble trop décousu. Qu’il est étrange de s’appeler Federico est attachant, mais pas autant qu’espéré, surtout qu’Ettore Scola passe bien trop de temps sur le jeune Fellini en faisant l’impasse sur certains aspects les moins « prestigieux » de sa personne comme ses infidélités.

La nostalgie ne fait pas tout, mais nous espérons que ce documentaire-collage donnera envie aux néophytes de connaître l’oeuvre - et aux autres de s’y replonger - tout aussi splendide qu’indispensable d’un des plus grands auteurs de l’histoire du cinéma dont le fantôme hante toujours le studio 5 de Cinecittà, laissé depuis en déliquescence.

Édition - 6,75 / 10

Le Blu-ray de Qu’il est étrange de s’appeler Federico est glissé dans un boîtier classique de couleur noire, lui-même glissé dans un surétui liseré. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est sobre, fixe et musical.

Rien à se mettre sous la dent en guise de supplément ! Une bande-annonce et les credits du disque… c’est triste…

Le master HD de Qu’il est étrange de s’appeler Federico ne déçoit évidemment pas, d’autant plus que le film a été tourné en numérique. Le point fort de cette édition demeure la gestion des contrastes, savamment équilibrés entre les scènes en couleur et celles en N&B. La netteté est de mise, tout comme la clarté, les partis pris esthétiques sont respectés, le piqué ciselé, les détails agréables, les noirs denses. Les plans rapprochés impressionnent, les quelques séquences en N&B possèdent un léger grain et impressionnent tout autant.

Le Mixage italien DTS-HD Master Audio 5.1 délivre de rares ambiances naturelles et l’action demeure essentiellement frontale. Les voix sont saisissantes sur l’enceinte centrale et la balance gauche-droite dynamique, mais les latérales exsudent avec trop de parcimonie les quelques effets attendus. Seule la musique offre un semblant de spatialisation et c’est finalement le générique de fin qui nous rappelle que nous avons affaire à une 5.1. La piste Stéréo est largement suffisante pour un film de cet acabit et conviendra aisément à ceux qui ne seraient pas équipés sur les latérales. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Carlotta Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm