Sex Tape (2014) : le test complet du Blu-ray

Jay et Annie s’aiment, mais dix ans de mariage et deux enfants ont un peu érodé leur passion. Pour ranimer la flamme, ils décident de filmer leurs ébats lors d’une séance épique. L’idée semble bonne… jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent que la vidéo a été envoyée par erreur à tout leur entourage, familial et professionnel ! Pris de panique, ils sont prêts à tout pour faire disparaître le film à scandale chez chacun des destinataires. Ils jouent leur réputation, leur carrière, leur mariage et leur santé mentale…

Après l’énorme succès de Bad Teacher, un million d’entrées en France et 220 millions de dollars de recette, le réalisateur Jake Kasdan retrouve Cameron Diaz et Jason Siegel pour Sex Tape, une comédie en dessous de la ceinture qui part sur un excellent postulat et quelques bonnes scènes de flashbacks, mais qui malheureusement ne tient pas sur la durée. Il faut dire que Sex Tape repose essentiellement sur l’alchimie entre les deux comédiens principaux, qui ont l’air de s’éclater tous les deux du début à la fin, mais le scénario, coécrit par Segel avec le fidèle Nicholas Stoller (Sans Sarah, rien ne va !, 5 ans de réflexion) peine à suivre et s’enlise petit à petit.

Parfois trash et souvent décomplexée, mais point trop n’en faut, cette comédie burlesque oublie bien trop souvent d’emmener les spectateurs dans son sillage, surtout durant une deuxième partie, celle de la course-poursuite, flemmarde, mal écrite, trop longue et manquant de rythme, à l’instar de la visite chez Hank Rosenbaum (Rob Lowe et son lifting) qui s’étend à n’en plus finir, jusqu’au malaise. Reste donc l’abattage des deux têtes d’affiches, qui grimacent, gesticulent et parlent fort pour combler le vide scénaristique, et de leurs comparses (Rob Corddry), qui ne reculent devant rien pour nous arracher quelques sourires sans se forcer, surtout durant la découverte de la sextape, mais il est bien trop tard puisqu’il s’agit du générique de fin.

Le Blu-ray de Sex Tape repose dans un boîtier classique de couleur rouge, glissé dans un surétui cartonné. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est quant à lui fixe et musical.

Cette section n’est pas trop surchargée mais s’avère plaisante.

On commence par un inévitable bêtisier (5’) presque plus drôle que le film et qui montre l’évidente complicité du couple star.

Ensuite, un lot de scènes supplémentaires ou/et étendues (6’) s’attarde notamment sur le personnage de Rosie (Melissa Paulo), qui travaille à la radio avec Jay, et qui a ramené chez elle une tablette que Jay s’empresse d’aller récupérer au cours de la fameuse nuit de folie.

Comme très souvent sur les galettes bleues des comédies américaines, nous trouvons le segment intitulé Réplique-O-Rama (5’) qui compile les dialogues improvisés des comédiens.

Capturer l’instant (6’) est le petit making of de Sex Tape au cours duquel les comédiens et le réalisateur reviennent sur leur précédente collaboration, Bad Teacher, et du désir de tourner à nouveau ensemble. Quelques images de plateau et du tournage dévoilent l’envers du décor.

Si vous êtes en couple depuis une dizaine d’années, que vous passez par des hauts, des bas, et que vous ne savez pas comment les régler, alors suivez les bons conseils du docteur Jenn Berman (10’) qui vous indiquera quelques bons plans pour revitaliser votre couple.

En plus d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint également un petit sketch avec Rob Lowe dans la peau du collectionneur atypique et philanthrope Hank Rosebaum (2’), qui nous présente ses surprenants tableaux…

Ce master HD restitue avec un peu de mal la photo de Tim Suhrstedt (Little Miss Sunshine) et manque singulièrement de clarté. Les contrastes sont également défaillants, cela est d’autant plus notable sur les scènes en voiture tournées sur fond vert, qui manquent de naturel. Si les séquences sombres dénotent par rapport au reste avec un léger fléchissement de la définition, des noirs tirant sur le bleu et un piqué plus émoussé, les scènes diurnes tirent agréablement parti de l’élévation HD avec des détails plus ciselés, une profondeur de champ appréciable, un grain respecté et des visages plus précis.

La version originale l’emporte sur la piste française, toutes deux proposées en DTS-HD Master Audio 5.1. Cela est d’autant plus frappant sur la spatialisation de la composition de Michael Andrews (Nos pires voisins, Les Flingueuses, 5 ans de réflexion). Malgré tout, l’action demeure essentiellement canalisée sur les frontales et les voix percutantes des comédiennes, tandis que les ambiances naturelles et les effets annexes manquent parfois à l’appel. La version française au doublage inapproprié est à oublier illico. Pas d’esbroufe inutile, le film ne s’y prête pas, mais le confort acoustique est solide et largement assuré.

Crédits images : © Sony Pictures Releasing France