White Bird (2014) : le test complet du Blu-ray

White Bird in a Blizzard

Réalisé par Gregg Araki
Avec Shailene Woodley, Eva Green et Christopher Meloni

Édité par BAC Films

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Le 27/03/2015
Critique

Photo White Bird

Kat Connors a 17 ans lorsque sa mère disparaît sans laisser de trace. Alors qu’elle découvre au même moment sa sexualité,  Kat semble  à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère…

Le cinéaste américain Gregg Araki nous avait lobotomisé avec Kaboom. Autant dire que nous ne nous attendions pas à recevoir une telle claque avec White Bird, adapté du roman sensationnel de Laura Kasischke, Un Oiseau dans le blizzard, publié en 1999. Araki était le réalisateur rêvé pour transposer la langue poétique et lyrique de l’auteure, puisque les thèmes explorés, l’adolescence et la découverte de la sexualité, épousent complètement les siens.

Illuminé par le talent et la beauté de Shailene Woodley, l’étoile montante d’Hollywood découverte dans The Descendants d’Alexander Payne puis devenue la tête d’affiche d’immenses succès comme Divergente et Nos étoiles contraires, le film de Gregg Araki respecte l’oeuvre de Laura Kasischke tout en s’inscrivant parfaitement dans celle du metteur en scène avec ses ados confus quant à leur identité morale et sexuelle, en perte de repères. Il déplace l’histoire en Californie (en Ohio dans le roman) afin de mieux se l’approprier, tout comme à la toute fin des années quatre-vingt, période symbolique pour lui du point de vue culturel et musical, tout en transformant les deux amies de Kat en personnages très «  arakiens  ».

Photo White Bird

Derrière ses couleurs étincelantes et les façades clinquantes des petites maisons d’une banlieue paisible, White Bird se penche sur le déclin puis l’échec du rêve américain à travers le portrait d’une ado de 17 ans qui se découvre au moment où sa mère, malheureuse, dépressive et frustrée, génialement interprétée par la sublime Eva Green, semble avoir pris la poudre d’escampette (s’est-elle enfuie ? A-t-elle été assassinée ? Kidnappée ?), loin de cette vie monotone et toute tracée de housewife dans laquelle elle s’est enfermée très tôt avec l’homme qu’elle a épousé (impeccable Christopher Meloni), père aimant mais mari transparent. Kat doit apprendre à vivre avec ce drame intime au moment où ses hormones, son corps et ses désirs explosent littéralement, où elle devient une femme et doit se trouver un modèle.

Ce superbe et mélancolique récit initiatique, marqué par une bande originale à se damner (Joy Division, New Order, The Cure, Depeche Mode, Cocteau Twins…), la musique de Robin Guthrie (Mysterious Skin, Lovely Bones), une photo bigarrée, lumineuse et magnifique de Sandra Valde-Hansen (Kaboom), parfois surréaliste quand le récit s’articule autour des rêves et fantasmes du personnage de Kat, ne cesse de jouer avec les émotions des spectateurs, de l’emmener sur un chemin tortueux, et pourtant lumineux, troublant et sensuel, comme si nous assistions à une séance d’hypnose intense, tendue, difficile mais merveilleuse, à la fin de laquelle on revient à nous avec des étoiles pleins les yeux et le coeur bouleversé.

White Bird est un chef-d’oeuvre.


Photo White Bird

Présentation - 4,0 / 5

Edité par Bac Films Vidéo, le Blu-ray de White Bird repose dans un boîtier classique de couleur bleue. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche française du film (on ne reviendra pas sur sa laideur), le menu principal étant de son côté animé et musical.

Bonus - 2,0 / 5

Outre un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint quelques scènes coupées (10’) qui auraient très bien pu être intégrées au montage. On ne comprend pas trop la raison de leur éviction, toujours est-il que ces séquences prolongent le quotidien morne de la famille à l’instar d’un repas durant lequel les bruits de la mastication et des couverts sont amplifiés. Un prologue et générique alternatifs sont également au programme. Notons que ces scènes sont proposées en 1080p alors que le Blu-ray est au format 1080i ! Frustrant…

Photo White Bird

Image - 3,5 / 5

En dépit d’un Blu-ray au format 1080i, la photo signée Sandra Valde-Hansen, dont nous avions pu admirer le travail sur Kaboom, est habilement restituée, notamment les partis pris esthétiques, la colorimétrie vive, saturée, scintillante, en dépit d’un piqué aléatoire. Les détails sont abondants sur le cadre large, la luminosité omniprésente. Là où le bât blesse, c’est que ce master apparaît tantôt lisse, agressif, laqué et manquant de patine, tantôt marqué par un grain qui manque d’équilibre. L’aspect paraît parfois artificiel, excepté sur les séquences sombres, moins définies certes mais au grain étrangement plus harmonieux.

Son - 4,0 / 5

Ce n’est pas vraiment avec White Bird que vous dérangerez votre voisinage. Les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 anglais et français distillent quelques sensibles ambiances latérales, mais demeurent essentiellement concentrés sur la scène avant. Les dialogues sont solidement plantés sur la centrale, la balance frontale est certes riche, mais les arrières manquent singulièrement de punch. Heureusement, les scènes en extérieur s’accompagnent toujours d’effets instaurant une légère spatialisation. Les sous-titres sont inamovibles et le changement de langue impossible à la volée.

Photo White Bird

Crédits images : © Why Not Productions - Desperate Pictures

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Franck Brissard
Le 17 mars 2015
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White Bird
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