Le Septième juré (1962) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector Blu-ray + DVD

Réalisé par Georges Lautner
Avec Bernard Blier, Maurice Biraud et Francis Blanche

Édité par Pathé

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Le 31/03/2015
Critique

Photo Le Septième juré

Honorable pharmacien à Pontarlier, Grégoire Duval, dans un élan de folie inexpliqué, commet l’irréparable lorsqu’il étrangle Catherine, une jeune femme aux moeurs légères qui lézardait à demi-nue au soleil. Très vite, le petit ami de la victime, un marginal nommé Sylvain Sautral, est accusé du meurtre de la belle. À sa grande surprise, Grégoire est nommé juré au procès qui s’ouvre contre Sautral. Mais, pétri de remords, il tentera tout pour faire acquitter l’accusé…

C’est un des plus grands rôles de l’immense Bernard Blier (1916-1989). Le Septième juré est l’adaptation du roman de Francis Didelot, réalisé par Georges Lautner en 1962, qui signe ici un de ses plus films les plus remarquables. Désireux d’interpréter le rôle principal, c’est Bernard Blier lui-même qui est venu chercher Georges Lautner, qui venait de connaître son premier grand succès avec Le Monocle noir et qui avait déjà dirigé Blier dans Marche ou crève (1959), Arrêtez les tambours (1960) et le premier épisode de la série des Monocle en 1961. Pour son centième film, Bernard Blier a donc voulu s’offrir le metteur en scène de son choix, le casting (Danièle Delorme, Francis Blanche, Maurice Biraud, Henri Crémieux, Robert Dalban,Yves Barsacq) et le lieu de tournage. Bien lui en a pris. Car non seulement Le Septième juré est un sommet dans son immense carrière, mais c’est aussi un chef-d’oeuvre du cinéma français des années 60 qui n’a rien perdu de sa force et de son ambiguïté.

Parfait dans la peau d’un homme sans histoire, marié et père de deux enfants, Grégoire Duval, traumatisé par ses actes et pris de remords même s’il tente de se trouver des circonstances atténuantes («  j’avais trop bu…  »), passe la première partie du film à lutter contre sa conscience - par l’intermédiaire d’une voix off - après avoir froidement assassiné une jeune femme (scène très impressionnante par sa violence et sa crudité) qui se faisait dorer au soleil. Voulant se racheter et surtout blanchir comme il le peut le jeune homme accusé sans preuves, mais ancien amant de la victime, ce pharmacien se retrouve juré au procès de son propre crime. Et ce n’est qu’une infime partie de cette oeuvre riche, sombre, complexe, merveilleusement mise en scène par Georges Lautner (à qui le noir va si bien), photographiée par Maurice Fellous, dialoguée par Pierre Laroche et interprétée par de fabuleux comédiens.

Le deuxième acte de ce drame-psychologique rend compte de l’hypocrisie de cette petite ville de province et d’une parodie de justice réalisée dans le seul but de protéger les notables.

Implacable.

Présentation - 5,0 / 5

Le Blu-ray et le DVD du Le Septième juré reposent dans un superbe Digipack dans la collection Version restaurée par Pathé, glissé dans un fourreau cartonné du plus bel effet. Le menu principal est très élégant, animé et musical.

Bonus - 3,0 / 5

En plus de la bande-annonce d’époque, Pathé nous livre un efficace documentaire rétrospectif intitulé Un film qui me ressemble (21’), réalisé par Jérôme Wybon. Bertrand Blier (assistant sur le film), Yves Rodaillec (assistant opérateur), Jean Philippe Guérand (journaliste), replacent Le Septième juré dans la carrière de Georges Lautner. Ce dernier ainsi que Bernard Blier (qui évoque son 100e film) apparaissent également grâce à la magie des images d’archives.

Les anecdotes de tournage s’enchaînent sur un rythme vif, tout comme les avis sur le film, l’ensemble se focalise le casting, le tout illustré par des photos de tournage.

L’éditeur joint également un montage alternatif de la scène du meurtre (3’). Dans les années 60-70, pour contourner la censure et favoriser les ventes à l’étranger, il était parfois convenu de tourner deux variantes d’une même scène, lorsque la nudité d’une ou plusieurs actrices était visible. Si la séquence du meurtre demeure très osée dans nos contrées, cela est tout à fait différent dans l’autre version destinée à l’exportation. Ce montage met les deux moutures en parallèle. Très intéressant.

Image - 4,5 / 5

Force est de constater que nous n’avions jamais vu Le Septième juré dans de telles conditions. Les contrastes affichent d’emblée une densité inédite, les noirs sont profonds, la palette de gris riche et les blancs lumineux. Même le générique affiche une stabilité exemplaire ! Les arrière-plans sont bien gérés, les fondus sont bien équilibrés, le grain original est respecté, le piqué est souvent dingue et les détails regorgent sur les visages des comédiens.

Avec tout ça, on oublierait presque de parler de la restauration du film. Celle-ci se révèle extraordinaire, aucune scorie n’a survécu au scalpel numérique 2K, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio du début à la fin, les séquences diurnes sont lumineuses et le relief des matières palpable. La photo du chef opérateur Maurice Fellous (Quelques messieurs trop tranquilles, Laisse aller… c’est une valse, Le Pacha) n’a jamais été aussi resplendissante et le cadre 1.66 (format respecté), brille de mille feux. Ce master très élégant permet de redécouvrir ce très grand classique dans une qualité technique admirable.

Son - 4,5 / 5

Egalement restaurée, la piste DTS-HD Master Audio Mono instaure un haut confort acoustique avec des dialogues percutants et une très belle restitution du thème musical de Jean Yatove (Jour de fête, Le Monocle noir, L’Oeil du Monocle). Aucun souffle sporadique ni aucune saturation ne sont à déplorer, la voix intérieure de Bernard Blier est percutante et les ambiances annexes sont limpides.

L’éditeur joint également les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiovision.

Photo Le Septième juré

Crédits images : © Pathé

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm