Working Girl (1988) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Mike Nichols
Avec Harrison Ford, Sigourney Weaver et Melanie Griffith

Édité par 20th Century Studios

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Le 20/02/2015
Critique

Photo Working Girl

Les aventures de Tess, jolie et intelligente employée de bureau, dans la jungle de Wall Street. Manipulée par des supérieurs machistes et Katherine, plus élégante qu’elle et au vernis culturel plus évident, elle parviendra néanmoins à tirer son épingle du jeu en abattant un à un les obstacles et en faisant preuve d’audace.

En 1975, Après La Bonne fortune, Mike Nichols (Qui a peur de Virginia Woolf ? (1966), Le Lauréat (1967), Ce plaisir qu’on dit charnel (1971)) s’éloigne des plateaux de cinéma pour ne revenir qu’en 1983 avec Le Mystère Silkwood et renoue avec le succès. Il réunit Meryl Streep et Jack Nicholson dans La Brûlure en 1986, mais ne retrouve les sommets du box office qu’en 1988 avec Working Girl avec Melanie Griffith, Harrison Ford et Sigourney Weaver.

Bien qu’un peu daté aujourd’hui, surtout dans les brushings et permanentes improbables, ce grand classique n’a rien perdu de son charme et de sa charge contre l’arrivisme et l’ascension professionnelle de la gent féminine dans un monde régit par les hommes, grâce à une écriture ciselée, une mise en scène dynamique, l’élégance de la photographie de Michael Ballhaus et surtout l’immense talent de ses trois têtes d’affiches et des seconds couteaux toujours chers à Mike Nichols comme ici Alec Baldwin, Joan Cusack et même Kevin Spacey dans un petit rôle.

Sous ses airs naïfs, le personnage brillamment incarné par Melanie Griffith (Golden Globe de la meilleure actrice en 1989) va se montrer redoutable - mais toujours douce et craquante à souhait - et n’hésitera pas à usurper, non pas une identité, mais un statut social qui n’est pas le sien, ainsi que ses codes vestimentaires, son langage et ses protocoles, afin d’exister aux yeux d’une catégorie qui n’est pas la sienne, mais à laquelle elle voudrait néanmoins appartenir. Working Girl ou le rêve américain, la réussite individuelle mis au goût du jour, à la fin de l’ère Reagan, à l’aube de l’ère Bush père.

Drôle, cynique, touchant et vivifiant, Working Girl reste conte de fées contemporain redoutablement efficace et hautement divertissant.

Photo Working Girl

Édition - 6,75 / 10

Le Blu-ray de Working Girl repose dans un boîtier classique de couleur bleue. Le visuel de la jaquette est un peu cheap, mais saura taper dans l’oeil des fans du film. Le menu principal est dans le même ton, fixe et musical.

L’éditeur ne disposait pas de documentaires pour Working Girl puisque nous ne trouvons que deux bandes-annonces et trois spots TV en guise d’interactivité.

En revanche, pour la qualité de l’image, nous ne sommes pas déçus ! Dès le générique prenant pour cible la magnifique Statue de la Liberté, la colorimétrie s’impose par sa vivacité, le relief des rues de New York est très appréciable et le piqué est agréable sur les séquences diurnes. Le grand chef-opérateur Michael Ballhaus (Le Mariage de Maria Braun, Susie et les Baker Boys, La Dernière tentation du Christ) voit sa photo merveilleusement restituée et offre un lot de détails conséquents, dignes du support HD, sur les costumes.

Photo Working Girl

Si la profondeur de champ n’est guère exploitée, certains gros plans étonnent par leur précision, la clarté est de mise, les contrastes probants, la copie stable (merci au codec AVC) et les noirs denses. N’oublions pas non plus la vertueuse propreté de la copie, débarrassée de toutes les scories. Même si la définition ne peut évidemment pas rivaliser avec les standards actuels, la texture argentique (vous savez, avec un beau grain !) est flatteuse et revoir Working Girl dans ces belles conditions est très réjouissant.

Penchons-nous tout d’abord sur la version originale proposée en DTS-HD Master Audio 5.1. Immersive dès la première séquence, cette piste offre de très belles ambiances intimistes bien que les voix des comédiens auraient pu être un poil plus ardentes sur la centrale. La partition de Carly Simon est savamment spatialisée, sans oublier les effets latéraux qui restituent l’atmosphère new-yorkaise. Working Girl contient un lot conséquent de séquences en intérieur où l’action est évidemment canalisée sur les frontales. Que les puristes réfractaires aux remixages se rassurent, ils trouveront une piste anglaise Dolby Digital 2.0 fluide, riche et bien équilibrée.

La piste française, au doublage excellent, est encodée en DTS 5.1 de fort bon acabit. Cependant, bien que le niveau des dialogues demeure vif, l’aspect intimiste reste moins convaincant. La version anglaise s’impose également par une homogénéité plus évidente.

Photo Working Girl

Crédits images : © 20th Century Fox

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm