Bande de filles (2014) : le test complet du Blu-ray

Marieme vit ses 16 ans comme une succession d’interdits. La censure du quartier, la loi des garçons, l’impasse de l’école. Sa rencontre avec trois filles affranchies change tout. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout. Marieme devient Vic et entre dans la bande, pour vivre sa jeunesse.

En 2011, la réalisatrice et scénariste Céline Sciamma nous offrait un des plus beaux films français de ces dix dernières années avec Tomboy. Autant dire que nous attendions son nouvel opus avec impatience ! Elle revient avec Bande de filles, une oeuvre centrée à nouveau - comme son titre l’indique - sur des jeunes filles. Cette fois, la cinéaste se penche sur la sortie de l’adolescence et clôt ainsi un véritable triptyque. Dans Bande de filles, nous suivons quatre filles noires de banlieue qui tentent de vivre leur jeunesse à travers la naissance et l’affirmation du désir, leur envie d’échapper à un destin tout tracé. Comment se révéler et trouver sa place au sein d’un groupe ? Bande de filles s’inscrit dans la continuité des thématiques chères à Céline Sciamma, qui bénéficie d’un budget plus élevé, ce qui lui permet d’innover techniquement. Seulement là où les moyens modestes qu’elle possédait au départ sur ses deux précédents longs métrages répondaient à l’urgence des histoires racontées, la réalisatrice ne parvient pas à retrouver ici le naturel, le réalisme et la spontanéité de Naissance des pieuvres et de Tomboy dans Bande de filles.

Trop écrit, un brin mécanique, quelque chose grince et l’on peine à s’attacher à ces personnages, pourtant impeccablement campés par une poignée de jolies jeunes filles repérées lors d’un casting sauvage. Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh et Marietou Touré s’en tirent admirablement, mais le fait est que l’émotion et la tension peinent à éclore. Pourtant, quelques coups d’éclat et fulgurances parsèment Bande de filles à l’instar de l’ouverture démentielle montrant une partie de football américain sur une musique électro-enivrante signée Para One, la scène - qui marque durablement les esprits - où les quatre nanas entonnent l’efficace Diamonds de Rihanna, ainsi que la sortie au Forum des Halles où la bande, bruyante et «  vivante  » comme le désirait Sciamma, tente de s’imposer violemment hors de leur territoire. Mais en dehors de cela, même si la cinéaste parvient à éviter l’étiquetage «  film sur les filles de banlieue  », les clichés attendus tout en insufflant une énergie indéniable à son récit, Bande de filles déçoit. Peut-être mettions-nous trop d’espoir en Céline Sciamma après deux belles réussites dont un chef d’oeuvre, toujours est-il que le thème de l’impasse identitaire, voulu universel et intemporel n’interpelle pour ainsi dire jamais.

Au final, Bande de filles ressemble à une succession de vignettes, plus ou moins inspirées, mais trop fragiles mises ainsi sur un fil conducteur qu’on espérait nettement plus ou mieux tendu.

Le Blu-ray de Bande de filles repose dans un boîtier classique de couleur noire. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Pour la première fois, Céline Sciamma prend le micro et commente Bande de filles. Si l’on peut déplorer le caractère quelque peu robotique de l’ensemble - Céline Sciamma ne se présente pas et entame directement son commentaire de manière monolithique - l’ensemble demeure plutôt intéressant, surtout quand la cinéaste évoque son travail avec les jeunes comédiennes de son film. La musique, le montage, l’évolution du scénario, le son, les partis pris, les conditions de tournage, ces petites choses se glanent à droite à gauche et ce commentaire n’est au final pas déplaisant.

Nous trouvons ensuite une seule scène coupée (1’20), introduite par la voix de Céline Sciamma, qui s’avère l’incarnation des souvenirs de Vic quant à leur fameuse journée de bonheur à Disneyland Paris.

En plus des bandes-annonces de Naissance des pieuvres, Tomboy et Bande de filles, Pyramide Vidéo livre également les essais vidéo du casting (6’).

Pyramide Vidéo livre une édition HD de Bande de filles de très grande classe et même irréprochable. Full HD (1080p), cette édition restitue les couleurs froides (beaucoup de teintes bleues) de la photo signée Crystel Fournier, directrice de la photographie attitrée de Céline Sciamma, le piqué est acéré, les détails abondants sur le cadre large et les contrastes tranchants. La luminosité des scènes diurnes flatte constamment la rétine, le relief est omniprésent, et on ne remerciera jamais assez Pyramide Vidéo de nous permettre de revoir Bande de filles dans de telles conditions techniques.

Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 est immédiatement immersif et permet au spectateur de plonger dans le monde de Bande de filles avec une musique percutante sur les enceintes latérales. Les voix sont d’une précision sans failles sur la centrale, la balance frontale est constamment soutenue, la composition spatialisée de bout en bout. La piste Stéréo devrait satisfaire ceux qui ne seraient pas équipés sur les enceintes arrière.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Pyramide Distribution