Réalisé par Vincent Ward
Avec
Robin Williams, Cuba Gooding Jr. et Annabella Sciorra
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Chris et Annie forment un couple indissolublement lié capable de surmonter les plus rudes épreuves. Après quelques années d’une vie idyllique, leurs enfants, Ian et Marie, leur sont brutalement arrachés dans un accident de voiture. Si Chris cache sa douleur, Annie s’éloigne inexorablement de lui, se mure dans sa solitude et se réfugie dans la peinture. Quand Chris est à son tour victime d’une tragique collision. Il meurt mais ne disparaît pas. Il connaît une autre vie à travers les peintures d’Annie qui se mettent à s’animer et il comprend, ainsi, l’âme de sa femme.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la critique n’a pas été tendre avec Au-delà de nos rêves à sa sortie en 1998. Niais, naïf, guimauve, indigeste, tels étaient les qualificatifs repris à travers toute la presse spécialisée. Doté d’un budget plus que conséquent de 85 millions de dollars (hors promo), Au-delà de nos rêves ne parvient pas à rentabiliser ses producteurs et n’attire que 143.000 spectateurs dans les salles françaises. Pourtant, cette oeuvre atypique est loin de démériter et a su rester un film chéri par beaucoup de spectateurs.
Le réalisateur Vincent Ward, scénariste d’Alien 3, a fait le partis pris du mélodrame fantastique en y allant à fond. Au-delà de nos rêves est avant tout une magnifique histoire d’amour entre deux âmes soeurs, l’amour au-delà de la mort, telle une relecture du mythe d’Orphée. Alors certes il faut accepter tous les drames qui s’abattent sur cette famille et le destin qui s’acharne sur elle, mais après tout, Au-delà de nos rêves, adapté du roman éponyme de Richard Matheson (Je suis une légende, L’Homme qui rétrécit) est comme un songe mis en images et surtout en couleurs puisque l’art pictural y tient une place prépondérante.
Robin Williams vient de recevoir l’Oscar du Meilleur Acteur dans un Second rôle pour Will Hunting, ce qui marquera l’apogée de sa carrière. Remarquable dans le registre dramatique, il l’est tout autant dans Au-delà de nos rêves et se fond magnifiquement dans les décors peints créés en images de synthèse, effets spéciaux par ailleurs récompensés en 1999 par un Oscar.
Au-delà de nos rêves vaut bien plus que sa réputation. Ses décors soignés, la musique de Michael Kamen - la bande originale fut d’abord composée par Ennio Morricone, mais remplacée après des projections-tests publiques, sans explication - le souffle romanesque et son esthétique particulière, méritent vraiment que l’on reconsidère ce film injustement rejeté et mal-aimé.
Le test du Blu-ray d’Au-delà de nos rêves a été réalisé sur un check-disc. Le visuel de la jaquette semble reprendre celui de l’affiche du film. Le menu principal est classique, made in Universal, animé et musical, sans grande recherche.
Outre-Atlantique, le Blu-ray d’Au-delà de nos rêves comprend un commentaire audio du réalisateur Vincent Ward, trois featurettes promotionnelles (making of, module sur les effets spéciaux, un autre sur les décors), une fin alternative et des bandes-annonces… chez nous, l’édition Blu-ray propose… bah rien du tout…
Y a-t-il une différence avec le DVD sorti il y a plus de quinze ans ? Hum, il faut bien avouer que cela ne saute pas vraiment aux yeux…
Ce master HD (1080p) est on ne peut plus décevant, voilà. Le piqué est complètement émoussé, les couleurs - notamment celles caractérisant le paradis pictural - peinent réellement à trouver une homogénéité digne de ce nom et l’ensemble fait même mal aux yeux. Les séquences tournées sur fond vert se voient aujourd’hui comme le nez au milieu de la figure et détonnent complètement par rapport à celles tournées dans des décors naturels. Les images de synthèse qui faisaient déjà artificielles à l’époque le sont encore plus aujourd’hui avec la HD. Le cadre large manque singulièrement de détails, divers plans flous demeurent constatables et le grain est parfois mal équilibré. Universal a dû retrouver ce titre qui dormait au fond d’un tiroir et s’est empressé de le passer à la moulinette du codec AVC pour faire genre, sans prendre le temps de réviser la colorimétrie trop claire, « gloubiboulguesque », pourtant si importante dans Au-delà de nos rêves. C’est bien dommage.
La version originale est proposée en DTS HD Master 5.1 qui s’en sort beaucoup mieux que la version française, en DTS 5.1, cette dernière se concentrant essentiellement sur les dialogues par ailleurs brillants et au doublage très réussi. Le plus de la version anglaise est son homogénéité, son naturel et une ardeur que la version française ne possède pas, même si les dialogues sont un peu trop bas à notre goût.
Evidemment, Au-delà de nos rêves n’est pas à proprement parler le film référence avec lequel vous pousserez les enceintes à fond pour tester votre installation, mais de nombreuses séquences (dans les Enfers notamment) permettent de bénéficier d’une remarquable spatialisation et d’un mixage d’une clarté absolue. Dans les deux cas, la spatialisation musicale (Michael Kamen à la baguette) est solide, les ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez et le confort acoustique est assuré.
Crédits images : © Universal Pictures