Réalisé par Philippe de Broca
Avec
Annie Girardot, Philippe Noiret et Catherine Alric
Édité par TF1 Studio
Lise Tanquerelle, commissaire de police, a la surprise de constater que le cyclomotoriste qu’elle vient de heurter avec sa voiture n’est autre qu’Antoine Lemercier, un ancien camarade de classe qu’elle n’a pas vu depuis 20 ans. Ces retrouvailles donnent lieu à un coup de foudre, mais Lise cache sa profession à Antoine, devenu professeur de grec et farouchement anti-police. Parallèlement à cette romance naissante, Lise doit enquêter sur une série de meurtres bizarres : trois députés assassinés successivement, un poinçon planté dans le dos.
Philippe de Broca vient d’enchaîner deux gros succès avec Le Magnifique (1973) et L’Incorrigible (1975), mais Julie pot de colle est une déception au box-office en 1977 et n’attire que 645.000 spectateurs dans les salles. L’année suivante, le cinéaste retrouve Michel Audiard, scénariste et dialoguiste de L’Incorrigible, pour Tendre poulet, une comédie policière pour laquelle il confie les rôles principaux à Philippe Noiret, rencontré en 1970 sur le tournage des Caprices de Marie, et Annie Girardot, avec qui la première collaboration remonte à 1964 pour Un Monsieur de compagnie. De merveilleux seconds couteaux complètent idéalement le casting à l’instar d’Hubert Deschamps, Paulette Dubost, Roger Dumas, Raymond Gérôme, Guy Marchand, Georges Wilson et la délicieuse Catherine Alric, déjà aperçue dans L’Incorrigible et Julie pot de colle, qui trouve ici un rôle plus importants.
Petit bijou de scénario, interprétation divine, rythme effréné, comédie-policière à l’humour noir, tendre et dévastateur, Tendre poulet est un joyau du cinéma français des années 70, du pur Philippe de Broca. L’alchimie entre le couple star est irrésistible, l’histoire - tout comme la partition de l’immense Georges Delerue - fonctionne parfaitement sur les deux registres avec cette commissaire de police survoltée (sensationnelle Annie Girardot) qui tente de concilier sa vie de femme suite aux retrouvailles avec un ancien camarade d’université (Philippe Noiret, la classe), avec une enquête sur l’assassinat de trois députés-parlementaires.
Tendre poulet a très bien vieilli - sauf sur les papiers peints et l’esthétique seventies certes - et demeure un savoureux divertissement populaire et raffiné. Le film a conquis les spectateurs dès sa sortie en janvier 1978 (1,8 million d’entrées), permettant à Philippe de Broca de renouer avec le succès. Un an plus tard sort Le Cavaleur avec Jean Rochefort, puis le réalisateur et Michel Audiard décident de donner une suite aux aventures de Tanquerelle et Lemercier dans On a volé la cuisse de Jupiter…
Le Blu-ray de Tendre poulet repose dans un boîtier classique de couleur bleue. Si le menu principal est joliment animé sur la musique de Georges Delerue, mauvais point en revanche pour la jaquette au visuel particulièrement laid.
Outre la bande-annonce composée essentiellement de prises alternatives, nous bénéficions d’une petite interview fort sympathique de Catherine Alric (7’). La comédienne qui interprète Christine dans Tendre poulet, partage ses souvenirs liés au tournage du film de Philippe de Broca et évoque notamment sa marraine de cinéma Annie Girardot. Réalisé par Jérôme Wybon, ce petit module est sans doute trop court mais sait aller à l’essentiel, tandis que de superbes photos du tournage illustrent l’ensemble. Ah oui, il nous a fallu quelques minutes pour nous rendre compte que Catherine Alric n’était pas seule à l’image…
Ce master HD permet enfin de revoir Tendre poulet dans de bonnes conditions techniques. L’image est très propre, mais point de miracle concernant la photo de Jean-Paul Schwartz (Le Cavaleur, On a volé la cuisse de Jupiter) qui demeure parfois peu avenante en Blu-ray, même en 1080p.
Il n’y a pas à dire, certains papiers peints des années 1970 restent affreux en Haute Définition et les couleurs hétérogènes passent mal le cap du petit écran. La stabilité est de mise grâce à un codec AVC de bon aloi, la clarté est très agréable, les contrastes ont été revus à la hausse. Il en est de même pour le piqué, inédit et ciselé aux moments opportuns, le grain est relativement bien géré et la texture plutôt agréable. Les flous occasionnels nous semblent d’origine.
Notons tout de même que les séquences tournées en extérieur sont celles qui profitent le plus de cette élévation HD.
Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un réel confort acoustique. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. La composition de Georges Delerue perce légèrement les tympans, mais rien de bien méchant, son nouvel écrin phonique est finalement agréable. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © TF1 Vidéo