Fletch aux trousses (1985) : le test complet du Blu-ray

Irwin Fletcher, dit Fletch, est un reporter chargé d’enquêter sur le trafic de drogue sévissant sur les plages de Los Angeles. Alors qu’il se fait passer pour un junkie, il est approché par Alan Stanwyk qui prétend être atteint d’un cancer et lui demande de mettre fin à ses jours contre une forte somme d’argent. Fletch accepte le marché mais a quelques doutes quant aux motivations réelles de Stanwyk…

Les fans du mythique Saturday Night Live connaissent Chevy Chase. Né en 1943, le comédien et humoriste a fait son apparition dans ce célèbre show télévisé en 1975. Devenu très vite un des piliers du SNL, Chevy Chase s’est naturellement tourné vers le cinéma avec Le Golf en folie d’Harold Ramis en 1980, mais c’est avec le cultissime Bonjour les vacances, également réalisé par Harold Ramis qu’il devient une vraie star aux Etats-Unis. Il reprendra d’ailleurs le rôle de Clark Wilhelm Griswold Jr dans trois suites, réalisées entre 1985 et 1997.

Son autre personnage célèbre demeure celui de Fletch, apparu au cinéma en 1985 dans Fletch aux trousses, réalisé par l’inclassable et prolifique Michael Ritchie (La Descente infernale, Carnage, Votez Mc Kay, Golden Child - L’Enfant sacré du Tibet). Quasi-inconnu chez nous, Chevy Chase - le rôle avait été proposé à Burt Reynolds et Mick Jagger - fait un peu partie des acteurs que les français pourraient classer dans la liste «  On ne sait jamais comment ils s’appellent  », bien que les spectateurs aient déjà pu le voir dans Les Aventures d’un homme invisible de John Carpenter, Héros malgré lui de Stephen Frears, ou dans la série Community.

Fletch aux trousses est un pur produit des années 80, porté par la musique au synthétiseur d’Harold Faltermeyer, qui n’est évidemment pas sans rappeler celle du Flic de Beverly Hills, du même compositeur. Adapté du roman de Gregory Mcdonald par le scénariste Andrew Bergman (Le Shérif est en prison, et réalisateur de Stripteease avec Demi Moore), le film de Michael Ritchie a aujourd’hui pris pas mal de rides avec une mise en scène paresseuse, une mise en place laborieuse, un rythme poussif et une histoire à l’intérêt très relatif, même si les quelques emprunts aux films noirs - la voix-off de l’enquêteur qui cogite en conduisant - sont plutôt sympathiques. Ce qui vaut toujours le détour est en revanche le grand numéro de Chevy Chase, mais également le charme de ses partenaires Dana Wheeler-Nicholson et Geena Davis. LES grands numéros devrait-on dire puisque l’acteur interprète un journaliste d’investigation qui n’hésite pas à se déguiser pour mener ses enquêtes. Jusqu’au jour où un de ses articles l’amène sur une autre affaire, plus conséquente, plus dangereuse sûrement, ce qui ne l’empêche pas de garder un air blasé et de dégainer quelques répliques bien senties, sans jamais se prendre au sérieux.

Voilà donc l’intérêt de Fletch aux trousses, l’occasion pour le public français de connaître ou de revoir un grand acteur américain méconnu dans nos contrées, dans unes de ses plus grandes prestations. Chevy Chase a ensuite repris le rôle de Fletch dans une suite, également réalisée mise en scène par Michael Ritchie en 1989, intitulée Autant en emporte Fletch !, qui n’a pas connu le même succès. Depuis, Hollywood ne cesse de chercher le comédien qui pourrait reprendre ce personnage au cinéma. Cette année, l’excellent Jason Sudeikis (Comment tuer son boss 1 & 2, Les Miller, une famille en herbe) était en pourparlers avec les studios… nous verrons bien…

Le test du Blu-ray de Fletch aux trousses, disponible chez Wild Side, a été réalisé sur un check-disc. Le visuel est particulièrement clinquant. Le menu principal est animé sur quelques séquences du film, en version française.

En plus de la bande-annonce et des credits du disque, Wild Side nous livre une petite mais excellente présentation du film par Samuel Blumenfeld (21’). Le journaliste évoque tout d’abord la situation du cinéma américain au début des années 80, avant d’enchaîner rapidement sur la carrière du réalisateur Michael Ritchie, mais aussi sur celle de Chevy Chase, du scénariste Andrew Bergman et de l’écrivain Gregory Mcdonald. Notre interlocuteur en vient ensuite plus précisément au film qui nous intéresse en parlant bien entendu du talent et de l’interprétation du comédien principal, ainsi que du statut culte de Fletch aux trousses aux Etats-Unis.

Ce nouveau master HD de Fletch aux trousses s’avère très réussi. D’une propreté absolue, l’image met en valeur la colorimétrie, ravivée pour l’occasion et offre un rendu plutôt impressionnant des séquences en extérieur avec un relief appréciable. Si la définition n’est pas optimale avec quelques très légers fourmillements constatés ainsi que des visages tirant sensiblement sur le rosé dans les scènes diurnes, on apprécie le niveau des détails, l’affûtage du piqué, le niveau des contrastes, et l’aplomb de la compression numérique qui consolide les scènes plus agitées. On attendait peut-être des noirs un peu plus fermes. Clair et net, ce Blu-ray de Fletch aux trousses offre une deuxième jeunesse au film de Michael Ritchie.


Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 2.0 sont propres et distillent parfaitement la musique de Harold Faltermeyer. La piste anglaise (avec les sous-titres français imposés) est la plus équilibrée du lot avec une homogénéité entre les dialogues et les bruitages. Au jeu des différences, la version française (au doublage excellent) s’avère un peu plus «  bordélique  », mais ne manque pas d’ardeur, surtout en ce qui concerne le rendu musical ! Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel.

Crédits images : © Wild Side