Réalisé par David Robert Mitchell
Avec
Maika Monroe, Keir Gilchrist et Daniel Zovatto
Édité par Metropolitan Film & Video
Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d’étranges visions et l’inextricable impression que quelqu’un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper…
Révélé en 2010 avec son premier long métrage The Myth of the American Sleepover : la légende des soirées pyjamas, inédit dans nos contrées, le réalisateur David Robert Mitchell signe avec son deuxième film It Follows, présenté en sélection officielle à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2014 et en compétition au Festival du Cinéma Américain de Deauville, un véritable chef-d’oeuvre du genre. Ce film fera date, c’est ce qu’on se dit après avoir visionné et « vécu » ce film fantastique.
Chaînon manquant entre John Carpenter (l’ombre de The Thing et d’Halloween se fait ressentir) et David Cronenberg, le cinéaste américain se revendique également de Roman Polanski, Stanley Kubrick, Don Siegel et Jacques Tourneur avec un final qui n’est pas sans rappeler celui de La Féline. It Follows ne se noie pas sous ces références ou hommages appuyés, en trouvant une identité singulière dès la sensationnelle première séquence.
Inspiré par un cauchemar qu’il faisait de manière récurrente quand il était enfant, une peur primaire, celle d’être suivi par une présence indéterminée et protéiforme qu’il était le seul à voir, David Robert Mitchell réinvente le film de croquemitaine et même de zombie en exploitant les moindres détours de son idée fantastique et paranoïaque qui s’immisce dans le quotidien, grâce à une esthétique à se damner (superbe photo), le travail sur les décors (la ville fantôme de Detroit) et le cadre, l’usage de la splendide bande originale signée Rich Vreeland de Disasterpeace aux accents « carpenteriens », le jeu impeccable de jeunes comédiens quasi-inconnus (Maika Monroe, Keir Gilchrist, Daniel Zovatto) et une parabole sur le thème de la découverte de la sexualité (la malédiction est d’ailleurs sexuellement transmissible), tout ce qui couvait et se faisait ressentir dans son premier film. Tout cela sans jamais omettre l’émotion et même une certaine mélancolie que l’on discernait déjà dans The Myth of the American Sleepover, comme l’absence des parents et des adultes en général.
Non seulement le réalisateur signe un des plus beaux films de genre qu’on ait vu depuis plus de dix ans, mais en plus It Follows fait vraiment peur et donne les frissons même aux spectateurs les plus rompus au fantastique et à l’horreur. Présenté en compétition officielle de l’édition 2015 du festival fantastique de Gérardmer, It Follows est reparti avec le Grand Prix et le prix de la Critique.
N’oubliez pas de jeter un oeil derrière vous de temps en temps, on ne sait jamais…
Edité en tirage limité, le Blu-ray d’It Follows offre sur le même disque - et en première mondiale en HD - le premier long métrage de David Robert Mitchell, The Myth of the American Sleepover : La légende des soirées pyjamas. La galette bleue, agrémentée par un fourreau, offre également un beau livret d’une vingtaine de pages, avec des notes de présentation, une entretien avec le réalisateur et le plan des lieux principaux de Detroit où se déroule l’histoire. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est classique, animé et musical. Une fort belle édition.
En ce qui concerne It Follows, nous ne trouvons aucun supplément en dehors de la bande-annonce ! « Mais pourquoi ? Pourquoooooooi ??? » pour citer Jaguar Force.
Faute de bonus vidéo sur It Follows, les suppléments textuels contenus dans le livret sont intéressants et valent le détour.
En revanche, comme nous l’indiquions précédemment, nous trouvons le premier film du réalisateur, The Myth of the American Sleepove, présenté en Haute Définition (1080p, AVC) dans une très belle copie, en version originale sous-titrée en français, disponible en DTS-HD Master Audio 5.1. Rien que pour la présence de ce bijou, l’interactivité de cette édition vaut bien la moyenne. La bande-annonce est également disponible. Nous vous conseillons de visionner ce long métrage avant It Follows.
C’est la dernière nuit de l’été pour Maggie, Rob, Claudia et Scott. Les quatre adolescents espèrent y trouver le grand frisson : celui des premiers baisers, premiers désirs et premières amours. Leurs chemins se croisent comme les rues de la banlieue ordinaire de Détroit où ils habitent. Entre fêtes, flirts et serments d’amitié, naissent des instants pleins de promesses et d’expérience qui marqueront la jeunesse de ces presque adultes à jamais.
Quel coup de maître ! Pour son premier long métrage, le réalisateur David Robert Mitchell signe un des plus beaux films sur l’adolescence et le passage au monde adulte. Antithèse des teen-movies, loin des films potaches à la American Pie et autres films comparant les nanas à une tarte aux pommes tièdes, The Myth of the American Sleepover est une oeuvre plus proche des films de John Hughes, d’une infinie délicatesse, universelle, mélancolique, superbe. Présenté en sélection officielle lors de la Semaine de la Critique du 63e Festival de Cannes en 2010 et Grand Prix Spécial du Jury au Festival du film américain de Deauville la même année, ex-aequo avec Winter’s Bone de Debra Granik, ce vrai bijou renvoie au blues que tout le monde a connu la veille de la rentrée scolaire.
Comme un premier bilan dressé par les jeunes gens, la nuit avant d’entrer au lycée ou à la fac, les liaisons se font, se défont, les espoirs naissent ou s’avèrent déçus, la peur est omniprésente, mais il faut bien avancer. Cette nuit est particulière pour tous, d’ailleurs les adultes n’apparaissent pas. La nuit leur appartient, les rues de Detroit - superbe traitement accordé aux décors avec une petite aura fantastique - sont pour eux. Le désir est là, mais comment l’exprimer ? Comment y répondre ? Génialement réalisé et interprété par des comédiens inconnus (Claire Sloma, Marlon Morton, Amanda Bauer), The Myth of the American Sleepover est un petit chef d’oeuvre qui foudroie en plein coeur et qui risque de marquer les spectateurs qui auront la bonne idée de le visionner. David Robert Mitchell transformera cet essai avec son second film, It Follows.
Comme d’habitude, Metropolitan soigne son master HD qui se révèle exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, y compris sur séquences sombres, avec une image sans cesse affûtée. La clarté demeure frappante, le piqué est acéré, les gros plans riches, les contrastes denses et la colorimétrie reste chatoyante. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et la copie restitue les volontés artistiques du chef opérateur Mike Gioulakis. Ce Blu-ray offre de fabuleuses conditions pour revoir le film de David Robert Mitchell et profiter de la superbe photographie. L’apport HD sur ce titre est évidemment indispensable.
Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes des pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent de tous les côtés, la musique de Disasterpeace bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant instantanément le spectateur dans l’ambiance. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale tandis que les effets ne cessent d’être balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce spectacle acoustique aux effets fracassants.
Crédits images : © Metropolitan Films
Bande-annonce (VOST) de It Follows :