Chappie (2015) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Neill Blomkamp
Avec Sharlto Copley, Dev Patel et Sigourney Weaver

Édité par Sony Pictures

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Critique

Chappie

Dans un futur proche, la population, opprimée par une police entièrement robotisée, commence à se rebeller. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même. Mais des forces puissantes, destructrices, considèrent Chappie comme un danger pour l’humanité et l’ordre établi. Elles vont tout faire pour maintenir le statu quo et s’assurer qu’il soit le premier, et le dernier, de son espèce.

CHAPEAU CHAPPIE

Avec Chappie, Neill Blomkamp affirme clôturer ce qu’il considère comme une trilogie urbaine visitant, au travers de la science-fiction, les thèmes de la différence et de l’exclusion. Après le ghetto alien de District 9 et la fracture spatio-sociale de Elysium, c’est par le biais de l’intelligence artificielle ou plutôt de l’émergence de la conscience autonome, qu’il termine ce cycle.

Ce thème ô combien abordé au cinéma (je ne vais pas me lancer ici dans une énumération des classiques du genre), trouve ici un nouvel élan dans le sens où c’est une machine (essentiellement des images de synthèse dans le film) qui accueille cette conscience et non un acteur qui joue les robots. Mais dès les premiers instants de « vie » de Chappie, l’identification tourne à plein régime et même sans support « humain », la compassion et l’inquiétude pour ce personnage aussi enfantin que puissant, sont palpables.

Chappie

Il faut dire que Blomkamp, surentraîné par ses deux précédents longs métrages, maîtrise à merveille son environnement et sa ville natale de Johannesburg pour en faire un terrain de jeu qui ancre tout de suite son récit dans un réalisme très immersif. Ajoutés à cela les images de synthèse parfaitement maîtrisées, les effets spéciaux de plateau impressionnant et une interprétation extrêmement touchante de Sharlto Copley dans le rôle de Chappie (voix et capture de mouvements), et la sauce prend instantanément. Cette vérité presque documentaire permet même d’excuser ici et là quelques raccourcis un peu violents, surtout lorsqu’il s’agit de faire glisser le thème de l’intelligence artificielle vers celui du transfert de conscience et par là même vers celui de l’immortalité… Chappie passe ainsi d’un « pourquoi m’as-tu créé pour que je meure ? » à un enthousiasme emportant tout sur son passage.

Saluons au passage la bonne idée de placer Hugh Jackman dans la peau d’un ingénieur arriviste, coléreux, sans scrupules et à la coupe de cheveux improbable. Le talent de l’acteur australien étant tout aussi appréciable dans un rôle de « bad guy ».

Après 3 films remarqués et remarquables à plus d’un titre, il va sans dire que Neill Blomkamp va être très attendu au tournant de son projet de film pour la saga Alien prévu pour 2017…

Chappie

Présentation - 3,5 / 5

Chappie vous accueille dans un boîtier Blu-ray classique de couleur noire glissé dans un surétui carton. Le code pour la copie digitale vous attend sur le leaflet inséré dans le boîtier. Les menus sont fixes, sonorisés et habillés d’une navigation simple au look électronique.

Bonus - 3,5 / 5

Près d’1h30 de bonus sont présents sur ce Blu-ray.

Une fin alternative propose une conclusion où les robots, dotés de la même conscience de départ (celle de Chappie), s’auto-répliquent et prennent peu à peu le contrôle des systèmes informatiques de la planète. De quoi lancer un autre film ou même une série. Mais la fin retenue dans le film est plus modeste et plus axée sur le sentiment.

La scène version longue est celle de l’affrontement direct entre Chappie et le personnage interprété par Hugh Jackman. Elle ne gagne que quelques secondes et quelques images pour un résultat un poil plus gore que la version finalement retenue.

Le gros morceau (le tournage) de cette section bonus est en fait malheureusement découpé en featurettes, comme c’est désormais la mode. Plutôt que d’avoir un seul making of posé et cohérent, les divers aspects de la production du film sont ici abordés au travers de 8 modules enrichis aux images du film. On retient tout de même celui sur le tournage dans la ville de Johannesburg, dont la tour Ponte (vue notament dans Dredd) et la maison d’enfance du réalisateur squattée depuis. Ceux concernant les effets spéciaux (images de synthèse et plateau) valent également le détour comme celui sur le design des armes et des deux robots du film dont le « Moose » qui rappelle furieusement le ED-209 de Robocop.

Les coulisses se terminent par 7 galeries photos très généreuses des diverses recherches pour le film, esquisses, storyboards et autres affiches.

Chappie

Image - 5,0 / 5

Tourné essentiellement en numérique, Chappie est marqué par une image propre, contrastée et à la palette de couleurs assez vive dès qu’il s’agit de pénétrer dans l’univers des gangsters. Que ce soit dans ces environnements parfois flashy ou dans la ville sale, la définition de l’encodage AVC n’en perd pas une miette et participe indéniablement à l’immersion dans le spectacle.

Chappie

Son - 5,0 / 5

Grosse différence de mixage entre la VF DTS-HD Master Audio 5.1 et la VOST DTS-HD Master Audio 7.1 ! Là où la VOST est très équilibrée, très immersive et très profonde, la VF devient très frontale et brutale. Le doublage n’arrange rien et efface presque totalement l’interprétation « gangsta » de Chappie et le laisse avec une voix gentillette qui casse de nombreux effets dramatiques.

Chappie

Crédits images : © Sony Pictures Entertainment / Columbia Pictures / Media Rights Capital

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Toshiba TDP-MT700
  • Sony PlayStation 3
  • Ampli Denon AVR 2807
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1)
  • Diagonale image 302 cm
Note du disque
Avis

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P. de Melun
Le 24 février 2021
Une bonne idée de SF, l'action est présente mais je n’arrive pas à comprendre la critique qui l’honore. Ce film est niais au possible, non crédible, truffé d’incohérences. Et donc, passé le premier quart d'heure, les choses se gâtent. La morale fait son apparition, avec ses bons gros stéréotypes (les truands sont risibles tant ils sont caricaturés) et son sentimentalisme dégoulinant ; le gangster brutal se dévoue pour la vie de son "fils", la femme de la bande se sent immédiatement mère et le robot est incapable de tuer quelqu’un alors que c'est précisément ce qu'on lui a demandé de faire. C’est vraiment très nul ou réservé à des spectateurs lobotomisés. Pourquoi les américains ne sont-ils pas capables d’une dose de subtilité ?
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Stéphane Leblanc
Le 11 septembre 2015
Neill Blomkamp continue d'impressionner par son mélange SF/réalité urbaine et vient clore une trilogie où thèmes de société et futurisme se répondent en une réflexion qui interpelle. Les effets spéciaux, totalement maîtrisés, terminent d'assoir Chappie au rang des spectacles à ne pas manquer.
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Franck Brissard
Le 21 juillet 2015
Décidément ça va mal pour Neil Blomkamp ! Après un premier coup d'essai réussi (District 9), Elysium avait on ne peut plus déçu et Chappie marque l'essoufflement d'un réalisateur qui commence déjà se répéter. Rien ne fonctionne ici, c'est laid, chiant, et le robot est doublé par l'irritant Sharlto Copley. A fuir.

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