Réalisé par Pierre Granier-Deferre
Avec
Alain Delon, Véronique Jannot et Bernard Giraudeau
Édité par Pathé
Un futur indéterminé. La Troisième Guerre Mondiale s’étend. Jean-Marie Desprès, un chirurgien prestigieux, brisé par la vie et le départ de sa femme, supervise un hôpital de campagne, à quelques kilomètres du front, dans un pays d’Europe indéterminé. Dans cette antenne chirurgicale, il fait la rencontre de la jeune et jolie Harmony. Idéaliste, elle lui redonne l’espoir.
« Alain Delon présente Alain Delon dans Le Toubib réalisé par Pierre Granier-Deferre produit par Alain Delon »
Bien qu’il ait attiré plus d’1,7 millions de spectateurs en 1979, Le Toubib a toujours été considéré - pardonnez le jeu de mots - comme un « film malade ». Trois ans après Une femme à sa fenêtre, le réalisateur Pierre Granier-Deferre (La Horse, Le Chat, Le Train) adapte le roman de Jean Freustié, Harmonie ou les horreurs de la guerre, dont les droits avaient été achetés par Alain Delon, ici tête d’affiche et producteur, qui retrouve le cinéaste après La Veuve Couderc (1971) et La Race des seigneurs (1973). Si le synopsis attise la curiosité des spectateurs, Le Toubib hésite constamment entre la romance, le film de guerre, le drame psychologique, sans rien approfondir ni parvenir à intéresser vraiment.
Alain Delon en fait parfois des tonnes dans ce rôle de mec taciturne et apparemment insensible, qui consacre exclusivement sa vie à son travail et à ses malades, suite au départ de sa femme. Seuls sa soeur et son chien semblent avoir gardé une place dans son coeur. Jusqu’au jour où il rencontre une jeune infirmière (Véronique Jannot), Harmony (« avec un y au bout ») qui va le bouleverser et lui redonner l’envie de vivre.
Le Toubib a bénéficié du soutien de l’armée française, qui fournit des prototypes et matériels qui n’étaient pas encore déployés. Et cela se voit ! A tel point que l’on pourrait parfois prendre le film comme un grand spot de propagande du style « engagez-vous ! » quand le réalisateur passe plusieurs minutes à filmer les hélicoptères sous tous les anges, au décollage, à l’atterrissage ou sagement posés sur le terrain. Ajoutez à cela de nombreux défilés de chars, de jeeps, et de tout le tralala kaki. Mais il n’y a pas que cela. Les dialogues de Pascal Jardin sont souvent très pesants et beaucoup trop « écrits », tandis que Pierre Granier-Deferre n’y va pas de main-morte dans le pathos toujours souligné par la musique de Philippe Sarde, surtout lorsque le cinéaste montre les atrocités de la guerre. La séquence finale fera aujourd’hui plus rire le spectateur que l’apitoyer sur le destin du personnage principal. On suppute qu’elle aurait inspiré le final de Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith. Comprenne qui pourra.
Il n’y a rien à redire sur le casting (Bernard Giraudeau, Michel Auclair, Catherine Lachens, Bernard Le Coq, Henri Attal, Jean-Pierre Bacri) et sur le côté technique, puisque Pierre Granier-Deferre a toujours été un solide artisan. Les moyens se voient à l’écran, sans doute trop d’ailleurs et cela n’aide finalement pas le film qui ne parvient jamais à trouver un équilibre pendant 1h35.
Le test du Blu-ray du Toubib a été réalisé sur un check-disc. L’édition se présente sous la forme d’un combo Blu-ray-DVD. Le menu principal est animé, élégant et musical.
En plus de la bande-annonce, Pathé joint un documentaire de 26 minutes, intitulé Père et fils. Ce module croise les propos de Denys Granier-Deferre (fils du réalisateur et son assistant sur le film) et du producteur Alain Terzian. La genèse du Toubib, le casting, les conditions de tournage, les anecdotes de production s’enchaînent sur un rythme soutenu et quelques images d’Alain Delon sur le plateau illustrent parfaitement l’ensemble.
L’élévation HD pour Le Toubib est encore plus frappante que pour Deux hommes dans la ville. Fort d’un master au format respecté et d’une compression AVC qui consolide l’ensemble avec brio, ce Blu-ray en met plein les yeux dès les premiers plans. La restauration des Laboratoires Eclair est étincelante, les contrastes d’une indéniable densité, la copie est propre et lumineuse. Les détails étonnent souvent par leur précision, les gros plans sont détaillés à souhait, les couleurs retrouvent un éclat inespéré, le relief des séquences diurnes est inédit et le piqué demeure acéré. Un superbe lifting qui rend caduc le master SD édité il y a plus de dix ans.
Ce mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un confort acoustique total. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. La composition de Philippe Sarde jouit également d’un écrin phonique somptueux.
L’éditeur joint également une piste Audiovision, ainsi que les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © Pathé