Hungry Hearts (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Saverio Costanzo
Avec Adam Driver, Alba Rohrwacher et Roberta Maxwell

Édité par BAC Films

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Le 17/07/2015
Critique

Hungry Hearts

Jude est Américain, Mina Italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Lorsque Mina tombe enceinte, une nouvelle vie s’offre à eux. Mais l’arrivée du bébé bouleverse leur relation. Mina, persuadée que son enfant est unique, le protège de façon obsessionnelle du monde extérieur. Jude, par amour, respecte sa position jusqu’à ce qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la réalité.

En 2010, le cinéaste italien Saverio Costanzo nous avait autant surpris que ravi en adaptant La Solitude des nombres premiers, le best-seller (que nous vous conseillons d’ailleurs fortement) de Paolo Giordano traduit en 35 langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires en Italie. Cette excellente transposition respectait l’oeuvre originale et s’avérait un curieux et souvent fascinant objet de cinéma. Moins stylisé mais sans doute plus radical, ambitieux, remarquablement interprété et réalisé, Hungry Hearts, son dernier long métrage laisse pantois d’admiration et s’impose comme un des films les plus forts de cette année 2015.

Hungry Hearts

Comme dans La Solitude des nombres premiers, la comédienne Alba Rohrwacher, également la compagne du réalisateur, tient le haut de l’affiche et signe une fois de plus une remarquable prestation. Elle donne la réplique à Adam Driver, acteur phare de la série Girls et prochainement à l’affiche de Star Wars: Episode VII - Le Réveil de la Force, qui explose littéralement l’écran. Inspiré par le roman Il bambino indaco de Marco Franzoso, Hungry Hearts a été écrit dans l’urgence, en une petite semaine seulement, et l’action déplacée d’Italie à New York afin - selon le réalisateur - de faire évoluer les personnages dans une mégalopole violente où ils puissent se perdre et ressentir la solitude, et afin que le spectateur comprenne mieux le désarroi de la mère.

À l’instar de son précédent long métrage, Saverio Costanzo jongle avec les genres, en partant d’une scène complètement burlesque, celle de la rencontre dans les toilettes fermées, pour glisser progressivement vers la romance, le drame puis le suspense voire l’horreur et l’épouvante. Le tout avec une virtuosité et un culot monstre, sans jamais juger ses personnages, mais en dressant le portrait d’une âme humaine obsessionnelle et torturée (la mère) qui gangrène son entourage, avec pour principale victime son bébé - au départ non désiré - qu’elle souhaite protéger (jusqu’à la folie) de la nourriture industrielle, de la pollution, de toute forme de médication, bref du monde extérieur, sous le regard perdu de son compagnon.

On part donc d’une situation légère, pour tomber progressivement dans un cauchemar éveillé avec les tripes triturées dans tous les sens, jusqu’au malaise. Présentée à la 71e Mostra de Venise, cette oeuvre puissante et angoissante s’est vue récompensée par Coupe Volpi de la meilleure actrice et du meilleur acteur. Un doublé amplement mérité.

Hungry Hearts

Édition - 5,75 / 10

Edité par Bac Films Vidéo, le Blu-ray de Hungry Hearts repose dans un boîtier classique de couleur noire. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche française du film, le menu principal étant de son côté animé et musical.

Seul un lot de bandes-annonces est disponible…c’est fort dommage. Nous aurions apprécié un entretien avec les merveilleux comédiens.

Le Blu-ray est au format 1080i, bien que la jaquette annonce fièrement un 1080p. De mémoire, la photo ne nous avait pas paru si granuleuse au cinéma. Hors ce master s’accompagne d’un bruit vidéo plutôt conséquent et autant dire que le piqué est abonné absents. Certes, les partis pris de la photographie du chef opérateur Fabio Cianchetti (Terraferma, Le Tigre et la neige), le tournage en Super 16 et la mise en scène privilégiant la caméra portée donnent du fil à retordre à la définition, mais nous espérions tout de même un résultat HD plus probant. Si les détails manquent à l’appel, la clarté malgré tout probante.

Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 se révèlent particulièrement sobres, sans doute trop puisque les enceintes latérales ne distillent leurs ambiances qu’avec une trop rare parcimonie. Si les voix sont correctement délivrées par la centrale, tant en anglais qu’en français, nous vous conseillons d’éviter le doublage. La spatialisation musicale est bien trop légère et seule la cacophonie de la circulation new-yorkaise se fait entendre sur la scène arrière. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.

Hungry Hearts

Crédits images : © Bac Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
5,75 / 10
Avis

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Franck Brissard
Le 18 juillet 2015
Deuxième réussite pour le réalisateur Saverio Costanzo après La Solitude des nombres premiers. Prix d'interprétation à la Mostra de Venise, Alba Rohowacher et Adam Driver sont déchirants dans ce drame psychologique tourné comme un vrai film d'horreur. Hungry Hearts prend aux tripes et ne les lâche plus, même bien après.

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Hungry Hearts
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