L'Aventure intérieure (1987) : le test complet du Blu-ray

Forte tête de la marine américaine, le lieutenant Tuck Pendelton se porte volontaire pour une expérience très risquée. Miniaturisé, aux commandes d’un submersible de poche, il va etre injecté dans l’organisme d’un lapin. Mais de méchants espions industriels s’emparent de la puce qui peut inverser le processus. C’est alors que Tuck se trouve propulsé dans l’arrière-train d’un modeste employé de super-marché. Il va devoir convaincre son hôte de le sortir de là !

LA MACHINE ZÉRO DÉFAUT

En une poignée de films, Joe Dante a acquis le statut de réalisateur culte pour toute la génération années 80 de spectateurs. De Piranhas aux Banlieusards en passant par Hurlements, Gremlins, le méconnu Explorers et L’aventure intérieure, Dante a nourrit l’imaginaire des cinéphages fantasticophiles au même titre qu’un Steven Spielberg mais avec toujours cette touche d’humour noir ou grinçant, véritable marque de fabrique.

Les deux réalisateurs sont d’ailleurs devenus amis depuis que Spielberg l’avait embauché pour diriger Gremlins. Et c’est encore en compagnie de Steven Spielberg qu’il mettra en chantier cette Aventure intérieure, sorte de remake survolté et survitaminé du non-moins culte Le Voyage fantastique.

Car à l’ambiance guerre froide et glamour des années 60 de « l’original », Joe Dante répond par un rythme effréné et une action non-stop parsemée de gags et de répliques cultes, sans oublier les effets spéciaux encore remarquables pour représenter l’intérieur du corps de Martin Short visité par un Dennis Quaid miniaturisé, et récompensés d’ailleurs par un Oscar en 1987.

Les deux acteurs, même si ils ne sont pas en interaction directe pendant le film, se livrent à une éblouissante démonstration de leurs talents respectifs : Short, en hypocondriaque possédé, déclenche les rires par son visage et son corps élastique, tandis que Quaid, en tête brûlée incontrôlable et impulsif, séduit par ses mimiques moqueuses et ses dialogues taillés à la serpe.

En réponse au glamour indétrônable de Raquel Welch dans Le Voyage fantastique, Joe Dante offrira en pâture aux geeks d’alors, la frimousse irrésistible d’une Meg Ryan tout juste remarquée dans Top Gun.

Encore aujourd’hui, la mayonnaise prend instantanément et le cocktail action/humour/thriller/fantastique enchantera un large public.

Même si le film possède son lot d’indéfectibles aficionados, on ne peut pas dire que ça excite spécialement Warner qui nous livre ici un Blu-ray au minimum syndical.

Boîtier Blu-ray écologique (moins de plastique), jaquette qui reprend l’affiche du film, menu fixe et muet, la créativité est partie en vacances.

Côté bonus, c’est encore pire avec un commentaire audio (certes passionnant car truffé d’anecdotes et d’infos dignes d’un making of rétrospectif) et la bande-annonce d’époque, tous deux non sous-titrés comme il se doit chez cet éditeur.

Concernant l’image, pas de remastérisation, avec le même master utilisé pour le DVD. Ce n’est donc pas ce que l’on fait de mieux pour du Blu-ray, mais il a au moins le mérite de conserver le grain de la pellicule sans utiliser d’algorithme de réduction de bruit souvent destructeur, même si certains pourront déplorer ce fourmillement assez présent. Malgré les défauts inhérents à son âge, ce master passé en HD offre au film une seconde jeunesse avec une définition nettement plus importante qu’avec le DVD et une palette de couleurs plus respectueuse, notamment pour la teinte de peau des acteurs, bien moins rougeaude.

Côté son, la seule nouveauté par rapport au DVD est le passage en HD de la VOST avec une piste DTS-HD Master Audio 5.1 qui accomplie merveilleusement son travail et accompagne les scènes d’action ou les scènes « internes » par des ambiances assez amples pour l’époque. La VF, malgré son très sympathique doublage d’époque, manque cruellement de profondeur avec sa piste Dolby Digital 2.0 qui sonne comme une casserole.

Crédits images : © Warner Bros., Amblin Entertainment