Deux pilotes irlandais ont laissé leur nom gravé dans l’histoire du sport motocycliste : les frères Joey et Robert Dunlop. Michael et William, les fils de Robert, ont suivi leurs traces.
Road, réalisé en 2014 par Michael Hewitt et Dermot Lavery, se compare en qualité aux documentaires sur les courses de moto de Mark Neale : Faster (2003), Faster & Faster (2004), Fastest - Valentino Rossi, il dottore (2011), Fastest et Charge (2011) et Fast (Bataille pour le titre) (Hitting the Apex, 2015). Et aussi à Tourist Trophy : la course de l’extrême (Closer to the Edge) (Closer to the Edge), réalisé par Richard De Aragues en 2011, que nous avons testé pour vous à sa sortie en novembre 2013.
Road suit, en parallèle, les courses de Joey et Robert Dunlop et des deux pilotes de la génération suivante, principalement sur le circuit du North West 200 (200 miles au nord-ouest de l’Irlande) et sur celui du Tourist Trophy sur l’Île de Man (TT pour les aficionados), le plus dangereux au monde : le bilan des tués s’est encore alourdi depuis 2013 pour atteindre 234 depuis son ouverture en 1911.
Les commentaires lus par Liam Neeson, les interviews des pilotes, de leurs amis, des membres de leur famille, nous rapprochent de ces hommes qui mettent leur vie en jeu à chaque course : Joey Dunlop perdra la sienne à 48 ans, en 2000, sur le circuit de Tallinn, en Estonie ; Robert, au même âge, en 2008, sur le circuit de North West 200. Deux jours après, son fils Michael, en hommage à son père, gagne une course sur le même circuit.
Si vous en voulez plus, Road vous en donnera. Filmées du bord de la route, d’un hélicoptère ou, mieux encore par des caméras embarquées sur les motos, les courses vous remueront les tripes, vous feront vous accrocher aux accoudoirs de votre fauteuil, avec des pointes jusqu’à 330 km/h dans les lignes droites et des virages pris par des engins lancés aux limites du possible.
Et parfois au-delà de ces limites : les accidents fatals de Joey et Robert surviennent devant l’oeil de la caméra.
Captivant au point qu’on en oublie presque la musique bouche-trous banale et répétitive dont on se serait volontiers passé !
Présenté dans un boîtier de couleur fumée, le BD-50 de Road s’ouvre rapidement sur un menu animé et musical qui offre le choix pour le film (102’) entre deux versions audio, la version originale (DTS-HD Master Audio 5.1) avec sous-titres imposés ou un doublage en français en voice over (DTS-HD Master Audio 2.0).
Deux gros suppléments :
Pour commencer, un entretien de 36’ avec Michael et William Dunlop et John McGuinness (21 fois vainqueur du TT), interrogés devant le public après la projection du film au cinéma Empire, à Leicester Square. Sur la peur qui s’invite inévitablement avant chaque course, mais qui, une fois le départ donné, est chassée par le frisson de la compétition. Sur l’attention soutenue sans relâche, l’anticipation, seconde après seconde, du prochain virage. Sur les hasards de la course, les canards qui traversent la route ou… les exhibitionnistes des deux sexes !
Ensuite, une généreuse suite de scènes coupées (40’) en haute définition, d’une excellente qualité technique, dont 20 minutes d’impressionnantes séquences filmées par des caméras embarquées.
Et, pour finir, les bandes-annonces du film et de Tourist Trophy : la course de l’extrême (Closer to the Edge).
L’image (1.85:1, 1080i, AVC) est lumineuse, avec d’excellents contrastes, des couleurs agréablement saturées et une définition sans faille, y compris dans les séquences prises par des caméras embarquées, très stables. Inévitablement, quelques images d’archives peuvent n’être pas aussi nickel que celles filmées récemment.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale bénéficie d’une excellente dynamique et tire bon parti des possibilités du multicanal en procurant une sensation d’immersion réaliste au passage des machines. À préférer au doublage en français (DTS-HD Master Audio 2.0) et en voice over.
Crédits images : © Koba Films