Hannibal - Saison 3 (2015) : le test complet du Blu-ray

« Hannibal et sa psychiatre, le Dr Du Maurier sont exilés, sous une nouvelle identité, en Europe où le Dr Lecter poursuit son insatiable appétit… De leur côté, Will Graham, Jack Crawford et le Dr Alana Bloom sont toujours sur ses traces. Le jeu du chat et de la souris se poursuit sur fond de manipulations mentales… »

Troisième et dernier service

C’est déjà la fin pour Hannibal, série démarrée en 2013 sous l’impulsion de Bryan Fuller et adaptant une nouvelle fois les romans de Thomas Harris autour du personnage d’Hannibal Lecter, psychiatre et tueur en série s’adonnant au cannibalisme.

Le CV de Bryan Fuller est aussi court qu’intéressant car il montre un intérêt marqué pour le fantastique (son premier travail d’écriture était pour Star Trek : Deep Space Nine, suivi d’un poste de co-producteur sur Star Trek : Voyager), mais surtout pour la mort avec les excellentes Dead Like Me et Pushing Daisies, deux séries poético-fantastiques dont la mort est quasiment l’héroïne. Si l’on sait déjà que Fuller sera co-producteur de la nouvelle série Star Trek de 2017, son travail sur Hannibal a d’ores et déjà marqué très profondément les esprits.

Suivant plus ou moins, mais toujours respectueusement la trame établie par Thomas Harris et n’étant limités par aucune sorte de censure, Bryan Fuller et ses scénaristes ont planté pour Hannibal un décor somptueux où l’esthétisme poussé à son extrême permet une représentation de la mort et des dérangements psychologiques d’une manière quasi hypnotique. Horreur et gore défilent devant les yeux médusés du spectateur qui ne peut détourner le regard et reste figé, tel un papillon de nuit pris dans la lumière des phares d’une voiture… et paf ! Le choc est époustouflant. Dans une mise en scène qui n’a pas son pareil aujourd’hui à la télévision, une brochette d’acteurs sidérants semble se livrer sans aucune réserve au propos de la série.

Pour le rôle d’Hannibal, Mads Mikkelsen (Valhalla Rising, le guerrier des ténèbres, Casino Royale) est un choix unique et parfait, tant l’acteur danois se glisse avec sensualité dans la peau de ce personnage aussi raffiné que violent. Face à lui, le discret Hugh Dancy (Le Roi Arthur avec déjà Mads Mikkelsen) campe le profiler Will Graham, et Laurence Fishburne (Matrix) l’inspecteur Jack Crawford. Ce trio n’aura de cesse, pendant les trois saisons de se pourchasser, se mentir et se manipuler les uns les autres dans un jeu implacable. Peu présente en début de série, puis personnage récurrent et incontournable, la psychiatre Bedelia Du Maurier est interprétée par une Gillian Anderson (The X-Files) savoureuse et vénéneuse à souhait.

Et puisqu’il est question de casting, cette saison 3 est l’occasion de retrouver Richard Armitage (Le Hobbit) dans le rôle du tueur Francis Dolarhyde, plus connu sous le nom de Dragon Rouge… avec une interprétation perturbante qui fera date.

Impossible de passer sous silence le dernier ingrédient indispensable de la recette d’Hannibal, la musique. Composée, ou plutôt décomposée par Brian Reitzell (The Bling Ring), la bande son de la série est une véritable camisole symphonique et percussive, un métronome implacable qui termine de scotcher le spectateur grâce à ses sonorités pénétrantes et lancinantes.

Vous l’aurez compris, Hannibal est de ces oeuvres particulières qui s’infiltrent dans le cerveau du public et y pondent tout un flot d’images et de sensations qui y cicatrisent directement pour ne plus jamais en ressortir. Le sevrage va être pénible…

Co-producteur de la série, Gaumont en est également le distributeur en vidéo en France. Et quand on voit le résultat éditorial, on se prend à souhaiter que le studio français s’implique encore plus dans le milieu de la télévision !

Le fourreau en carton vernis accueille 4 boîtiers Blu-ray Thinpak dont un avec deux galettes. Les menus sonorisés plongent immédiatement dans l’ambiance de la série et mènent à des contenus riches et à la qualité extrême.

Depuis la saison 1, la quantité de bonus n’a cessé d’augmenter pour atteindre presque les 4h30 dans cette saison 3, et ce sans compter les 10 commentaires audio !

Une première famille de suppléments se retrouve tout au long des disques, accrochés aux épisodes qu’ils concernent. Il s’agit en premier lieu des commentaires audio de Bryan Fuller, des acteurs et autres collaborateurs de la série. Intégralement sous-titrés en français, ils sont l’occasion pour toutes ces personnes de se replonger plusieurs mois après le tournage dans les ambiances, les intentions ou les sources d’inspiration. Un bonus à part entière, chargé d’informations précieuses pour les fans. Autre élément récurrent, le programme Autopsie, animé par Scott Thompson, propose une courte interview d’un ou plusieurs membres de la série et fait le point sur certains éléments des épisodes. Le ton est léger mais le propos toujours précis et curieux. Dernier élément récurrent accroché aux épisodes, les scènes coupées qui totalisent 9 minutes d’images inédites, du petit lait pour les fans car elles sont toutes chargées de petites ou grandes choses qui apportent plus de profondeurs et de détails sur la psyché des personnages.

Sur le quatrième disque, on trouve le traditionnel bêtisier, un bon moyen de décompresser après la tension des épisodes et le trailer de la saison, un amuse-bouche qui attise l’envie de tout voir d’un coup.

Le cinquième disque est entièrement consacré aux derniers et plus gros bonus de cette saison tous enregistrés au cours des mêmes entretiens :
- Dans les entrailles d’Hannibal, sur presque deux heures, plonge littéralement et largement dans la production de la seule seconde partie de la saison 3, celle consacrée au Grand Dragon Rouge. Un regard qui prend son temps, qui détaille, donne vraiment la parole aux intervenants et révèle ce qui anime une telle production.
- D’un palais à l’autre se concentre plus sur la première moitié de la saison dont l’action se déroule en Italie et où certains personnages voient leur psychologie largement évoluer.
- La fuite d’Hannibal est consacré aux lieux de tournage et leurs ambiances propres.
- La ferveur des Fannibals s’attarde sur les fans de la série (Fan-Hannibal) et leur donne la parole. Un moyen de constater le lien très particulier entre Bryan Fuller, l’équipe de la série et le public.
- pour finir, Les mobiles des meurtres - Saison 3, prend le temps de déconstruire la trame narrative de la saison et de dire au revoir à la série tout en espérant fortement pouvoir la faire renaître dans le futur.

Captée en numérique, la série Hannibal fait largement usage du ralenti, des gros plans, de la macrophotographie et est remplie d’une imagerie à l’esthétisme travaillé à l’extrême. De telles images ne sauraient souffrir la moindre approximation dans leur encodage. Fort heureusement, Gaumont a soigné l’encodage AVC de ces Blu-ray qui offrent une image quasi extraterrestre.

Véritable personnage à part entière de la série, le son est également d’une importance capitale dans Hannibal. Que ce soient les bruitages qui accompagnent les images en macrophotographie, les dialogues riches ou la musique hypnotique de Brian Reitzell, le moindre son se doit ici de trouver une place évidente. Là encore Gaumont, met les petits plats dans les grands et nous sert la série en 5.1 et 2.0, en VF et VOST, le tout sur des pistes DTS-HD Master Audio. Inutile de vous dire que le mixage 5.1 est une pure merveille, seul apte à vous plonger pleinement dans l’angoisse des épisodes. Même si la VF bénéficie d’un mixage similaire à la VO pour les ambiances, l’irruption des dialogues en français fait perdre du naturel à l’ensemble.

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