Réalisé par Simon Curtis
Avec
Helen Mirren, Ryan Reynolds et Daniel Brühl
Édité par M6 Vidéo
En 1938, Maria Altman, après avoir quitté Vienne précipitamment pour échapper aux nazis, s’est établie en Californie. Cinquante ans plus tard, l’idée lui vient de récupérer le portrait de sa tante Adele Bloch-Bauer peint en 1916 par Gustav Klimt et dérobé par les nazis. Ce portrait, nommé « La femme en or », est l’icône du musée national du Belvedère de Vienne, tel La Joconde pour Le Louvre. Elle choisit de se faire représenter par un jeune avocat américain sans aucune expérience dans ce domaine, Randol Schönberg, petit-fils du compositeur autrichien Arnold Schönberg.
La Femme au tableau (Woman in Gold) est le deuxième film pour le grand écran du producteur et réalisateur britannique Simon Curtis, après My Week With Marilyn (2011). Il s’était fait connaître jusque-là comme le réalisateur de téléfilms ou séries avec, à son palmarès, la réalisation de la plupart des épisodes de la remarquable série Cranford.
D’une écriture conventionnelle, réalisé avec soin, La Femme au tableau attire surtout par le défi de son sujet : attaquer l’état Autrichien pour obtenir la restitution d’un tel chef d’oeuvre, une mission impossible ! Mais aussi par la qualité du scénario et du montage, avec des flashbacks qui nous ramènent au déferlement de violence qui s’est abattu sur Vienne après l’Anschluss, avec la fuite mouvementée de Maria vers le Nouveau Monde, avec les moments de suspense dans l’attente des décisions de justice au long d’une procédure qui allait s’étaler sur près d’une dizaine d’années.
La Femme au tableau, c’est aussi Helen Mirren, lumineuse. Et bien entourée, notamment dans le rôle de Maria jeune, par Tatiana Maslany (l’interprète principale de la série Orphan Black), dans le rôle de Randol Schönberg, Ryan Reynolds (Buried, The Voices), et un beau plateau d’acteurs dans des rôles secondaires : Charles Dance, Elizabeth McGovern (l’épouse du réalisateur), Jonathan Pryce, Daniel Brühl, Katie Holmes…
La Femme au tableau, c’est aussi Vienne, où se passe une bonne partie du film, dans les flashbacks, mais aussi à l’occasion des séjours qu’y fait Maria au cours de la procédure de restitution. La caméra met en valeur l’architecture baroque de Vienne, les somptueux intérieurs, souvent filmés avec une courte focale qui déforme les bords de l’image.
La Femme au tableau sort simultanément dans deux éditions, DVD et Blu-ray. Le Blu-ray (BD-50) est disposé dans le traditionnel boîtier bleu avec un montage des deux personnages principaux tels qu’ils apparaissaient sur les affiches du film. Le menu animé et musical propose le film (109’) en version originale (avec sous-titres optionnels) ou dans un doublage en français, l’un et l’autre au format DTS-HD Master Audio 5.1.
En supplément, un making of (23’), très promotionnel, qui se limite à nous raconter l’histoire, à ne pas regarder avant le film, donc. Puis Gustav Klimt et la Neue Galerie de New York (10’), où le tableau est maintenant exposé, reprend les démêlés juridiques qui aboutirent à sa restitution, ce que fait, à nouveau, le document suivant, Stealing Klimt : l’histoire vraie de la femme en or (3’). Pour finir, Woman in gold, morceaux choisis (50’) fait défiler le réalisateur et les acteurs pour de courts commentaires sur leur personnage qui n’apportent pas grand-chose au film. Ce type de bonus démontre que la quantité n’assure pas la qualité.
L’image (2.39:1, 1080p, AVC) bénéficie d’une résolution procurant une impressionnante profondeur de champ, d’un soigneux étalonnage des couleurs, adoucies par une dominante bistre dans les flashbacks, éclatantes dans les autres scènes.
Le son (DTS-HD Master Audio 5.1 pour la VO et la VF) est limpide, dynamique et fin dans les deux versions. Il assure un parfait équilibre entre l’accompagnement musical et les dialogues, légèrement plus mats dans le doublage en français.
Crédits images : © 2014 The Weinstein Company