Réalisé par Tsui Hark
Avec
Zhang Hanyu, Tony Leung Ka Fai et Lin Gengxin
Édité par Metropolitan Film & Video
En 1946, après la capitulation japonaise, la guerre civile fait rage en Chine. Des bandits sans foi ni loi en profitent pour occuper le nord-est du pays. Hawk est le plus puissant et le plus redouté de ces barbares. Avec ses hommes, il vit dans une forteresse imprenable, lourdement défendue, au sommet de la Montagne du Tigre. L’Unité 203 de l’Armée de Libération traverse cette région lorsqu’elle tombe sur des hommes de Hawk en train de piller un village. Le Capitaine 203 décide alors de rester et de combattre le chef des brigands. Mais cela n’est possible que si l’officier de reconnaissance Yang réussit à s’infiltrer d’abord dans le camp retranché de Hawk.
La Bataille de la Montagne du Tigre, la plus récente de nombreuses adaptations d’un opéra de Pékin, lui-même adapté du roman de 1957, inspiré de faits réels, de Bo Qu (je n’invente rien, promis-juré !), a été réalisée par Tsui Hark, un des grands spécialistes des films d’action/kung fu.
Si l’on retrouve moins aisément, dans cette superproduction d’ampleur hollywoodienne, la touche personnelle de Tsui Hark qui marque d’autres films, tels que The Blade (1995), on est obligé de reconnaître à La Bataille de la Montagne du Tigre les qualités d’un bon divertissement populaire à grand spectacle.
En dépit de sa longueur, 142 minutes, on ne voit pas le temps passer. On se serait toutefois volontiers dispensé de la scène introductive avec le jeune Jimmy, filmée de nos jours à New York avec une bande de copains, dont le lien avec le film ne sera révélé qu’au démarrage du générique de fin.
Le jeu des acteurs, leur maquillage, la stylisation de certaines scènes de combat rappellent l’opéra de Pékin, sous la forme d’un hommage discret au genre. En revanche, on est en plein dans un film d’action, efficacement mis en scène, avec des images de synthèse assez bien venues (le tigre qui s’en prend au héros en pleine forêt laisse parfois deviner sa » vraie » nature). En apogée, pour le dessert, l’assaut à dix contre un de la forteresse des brigands est un grand moment d’action avec une excellente utilisation de la 3D et du son multicanal.
Les décors sont aussi l’un des atouts du film, la forêt enneigée, théâtre d’agressions et de poursuites, et surtout le fantastique repaire de Hawk, certainement imaginé en plein délire !
La Bataille de la Montagne du Tigre est édité en France par Metropolitan Vidéo qui a sorti (avec sa structure affiliée HK Vidéo) plusieurs autres films de Tsui Hark, dont le mythique Zu - Les guerriers de la montagne magique.
Test effectué sur check discs. L’Édition limitée propose le film sur deux disques. Sur Blu-ray (en 2D et 3D) et sur DVD. Sur chacun des disques, on peut choisir entre la version originale en mandarin avec sous-titres optionnels ou un doublage en français (les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1 sur le Blu-ray et Dolby Digital 5.1 sur le DVD). Sortent simultanément deux versions simples, sur Blu-ray et sur DVD. Dans le boîtier, un livret de 12 pages (non fourni pour le test). Sur chacun des disques, une piste d’audiodescription (DTS 2.0 sur le Blu-ray, Dolby Digital 2.0 sur le DVD) et des sous-titres pour malentendants.
Des suppléments chiches, deux seulement sur les cinq figurant sur l’édition US. Un entretien avec Tsui Hark (8’) très banal : le cinéma peut rendre présentes des histoires du passé ; il faut maintenir le souvenir d’actes héroïques, etc. Suit un entretien avec Tony Leung Ka Fai (6’), l’interprète de Hawk que Tsui Hark a voulu plus subtil que la représentation qu’en donne l’opéra de Pékin.
L’image (1.85:1, 1080p, AVC pour la version 2D, MVC pour la 3D) est précisément définie dans toutes les conditions de tournage, en extérieur ou en intérieur, ou d’éclairage. Le choix d’une palette de couleurs légèrement désaturée s’accorde avec l’hiver, saison apparente de toute l’action.
La 3D nous gratifie de quelques jaillissements spectaculaires, servis sans excès, principalement dans la scène de l’assaut final et assure, le reste du temps, une saisissante impression de relief et de profondeur. La lisibilité des scènes en lumière faible n’est jamais compromise.
Le son (mêmes options pour la VO et la VF : DTS-HD Master Audio 5.1 sur le Blu-ray, Dolby Digital 5.1 sur le DVD), profite d’une excellente dynamique et d’un spectre très ouvert avec des basses fermes. L’utilisation faite des possibilités du format 5.1 assure une forte immersion, toujours cohérente. Bon équilibre entre l’ambiance et les dialogues, un peu trop mats dans le doublage en français.
Crédits images : © Metropolitan Films