Cochons et cuirassés (1961) : le test complet du Blu-ray

Buta to gunkan

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Shôhei Imamura
Avec Hiroyuki Nagato, Jitsuko Yoshimura et Masao Mishima

Édité par Elephant Films

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Le 10/12/2015
Critique

Cochons et cuirassés

Japon, peu après la fin de la seconde guerre mondiale. Kinta et sa petite amie Haruko habitent Yokusuka où s’est installée une base navale américaine. La présence américaine soutient l’activité économique de la ville, mais aussi celle des yakusas, investis dans la prostitution, le marché noir et des trafics en tout genre. Haruko aimerait bien que Kinta cesse de travailler pour eux et se range…

Cochons et cuirassés, réalisé en 1961 par Shôhei Imamura, un des porte-drapeaux de la Nouvelle vague japonaise, met en toile de fond l’occupation américaine du Japon qui s’est terminée en 1952, un an après la signature du traité de paix de San Francisco. Cette occupation suscita quelques réactions, notamment d’étudiants, mais elle facilita aussi le redémarrage de l’économie du Japon, anéantie par la guerre. Si le réalisateur ne porte pas de jugement sur la présence des Américains, qui ne sont visibles qu’en silhouettes, il pointe néanmoins du doigt tous les trafics nourris par cette présence et, surtout, souligne les changements culturels qu’elle a entraînés. L’intention est claire dans cette scène où deux grands-mères, assistant à l’exhibition d’une patrouille de chasseurs à réaction, s’extasient : « C’est quand même chouette, l’Amérique ! »

Charge assez virulente contre le désordre social qu’a engendré l’appauvrissement du pays par des années de guerre, contre l’individualisme, contre le crime et la corruption, Cochons et cuirassés mélange allègrement les genres, la romance, le crime et la comédie. Tout cela mis en scène avec des cadrages et mouvements de caméra stylés.

Le rôle de Haruko est tenu par une débutante, Jitsuko Yoshimura, que Shôhei Imamura réemploiera dans son film suivant, dans le rôle de Nobuko, la fille de Tome de La Femme insecte, édité en même temps que Cochons et cuirassés. On la reverra très vite, en 1964, dans le rôle de la plus jeune des deux tueuses du célèbre film de Kaneto Shindô, Onibaba.

Cochons et cuirassés

Édition - 7,5 / 10

Les deux disques de l’édition combo Blu-ray + DVD de Cochons et cuirassés sont présentés dans un boîtier Blu-ray de 11 mm dans le style de la Collection : Cinéma MasterClass d’Elephant Films, riche de près d’une centaine de titres trois ans après sa création, en décembre 2012. Aux couleurs de la collection, un menu animé et musical propose le film (108’) dans sa seule version originale avec sous-titres optionnels.

Réalisé en 1961, Cochons et cuirassés est sorti dans la Collection : Cinéma MasterClass avec deux autres films réalisés par Shôhei Imamura dans les années 1960, La Femme insecte (1963) et Le Pornographe (1966), tous inédits en France.

En supplément, commun à ces trois éditions, Imamura : le libre-penseur (60’), un documentaire réalisé par Paulo Rocha en 1995 pour une diffusion dans l’émission de Janine Bazin et André Labarthe Cinéma de notre temps. Il dresse, par une suite de conversations à bâtons rompus et d’extraits de films, un portrait impressionniste du réalisateur qui fut, aux côtés de Nagisa Oshima, Masahiro Shinoda et Yoshishige Yoshida, un des porte-drapeaux de la Nouvelle vague japonaise, avant de remporter deux fois la Palme d’or, en 1983, pour La Ballade de Narayama (épuisé, qu’il serait urgent de rééditer) et, en 1997, pour L’Anguille.

Toujours en complément commun aux trois titres, un livret de 12 pages contenant deux notices biographiques insistant sur la jeunesse dissipée du réalisateur et une courte analyse (+ fiche technique) des trois films.

Suit une présentation du film (15’) par Stephen Sarrazin, enseignant spécialisé dans le cinéma japonais et Julien Sévéon, qui fut le rédacteur en chef du magazine Mad Asia, l’ex-hors-série de Mad Movies. Ils insistent sur les transformations du Japon entraînées par l’occupation militaire des USA, notamment une occidentalisation de la culture.

Pour finir, galerie de photos et bandes annonces.

L’image (2.35:1, 1080p, AVC) en noir et blanc a été débarrassée des principaux défauts dus à son âge, taches et pompage. Mais les contrastes manquent un peu de fermeté, avec des noirs légèrement poreux.

Le son DTS-HD Master Audio est propre, avec un souffle très discret, parfois imperceptible. Un spectre inévitablement pauvre en graves assure une bonne restitution des dialogues et de l’accompagnement musical avec peu de saturations.

Cochons et cuirassés

Crédits images : © Nikkatsu

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 10 décembre 2015
Cochons et cuirassés, tourné en 1961 par Shôhei Imamura, raconte l’histoire d’amour de deux jeunes dans le Japon de l’immédiat après-guerre, occupé par les Américains dont l’argent attise la convoitise des yakuzas. Un dépaysant cocktail d’action, de crime, de romance et de comédie par un réalisateur qui sera, plus tard, distingué par deux Palmes d’or.

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