La Femme insecte (1963) : le test complet du Blu-ray

Nippon konchûki

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Shôhei Imamura
Avec Emiko Aizawa, Setsuko Amamiya et Tomio Aoki

Édité par Elephant Films

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Le 10/12/2015
Critique

La femme insecte

Tome naît en 1918 dans une famille de fermiers très pauvres. À 18 ans, résolue à sortir de la misère, Tome part pour Tokyo où elle finira par se prostituer…

La Femme insecte dresse un tableau indubitablement manichéen de la vie à la campagne où les paysans paraissent vivre sans aucun tabou. Toute jeune Tome partage la couche de son père. Une grossesse inopinée ruine la possibilité d’améliorer son sort en épousant le fils d’un riche propriétaire.

La force du destin est le fil conducteur de tout le récit qui s’étend sur une cinquantaine d’années. Quelles que soient les initiatives, dépourvues de tout scrupule, que prend Tome pour s’élever socialement, elles sont finalement vouées à l’échec. Ce que veut certainement annoncer la première séquence symbolique du film montrant les vains efforts d’un insecte à gravir une butte de terre.

La Femme insecte, Tome, est interprétée, de la fin de son adolescence jusqu’à la dernière image du film, une trentaine d’années plus tard, par la même actrice, Sachiko Hidari, récompensée pour ce rôle par l’Ours d’argent de la meilleure actrice à Berlin en 1964.

En toile de fond de cette parabole, magnifiquement filmée, les événements marquants de l’histoire du Japon défilent rapidement. En leitmotiv, l’occupation américaine de 1945 à 1952.

La femme insecte

Édition - 6,5 / 10

Les deux disques de l’édition combo Blu-ray + DVD de La Femme insecte sont présentés dans un boîtier Blu-ray de 11 mm dans le style de la Collection : Cinéma MasterClass d’Elephant Films, riche de près d’une centaine de titres trois ans après sa création, en décembre 2012. Aux couleurs de la collection, un menu animé et musical propose le film (122’) dans sa seule version originale avec sous-titres optionnels.

Réalisé en 1963, La Femme insecte est sorti dans la Collection : Cinéma MasterClass avec deux autres films réalisés par Shôhei Imamura dans les années 1960, Cochons et cuirassés (1961) et Le Pornographe (1966), tous inédits en France.

En supplément, commun à ces trois éditions, Imamura : le libre-penseur (60’) un documentaire réalisé par Paulo Rocha en 1995 pour une diffusion dans l’émission de Janine Bazin et André Labarthe Cinéma de notre temps. Il dresse, par une suite de conversations à bâtons rompus et d’extraits de films, un portrait impressionniste du réalisateur qui fut, aux côtés de Nagisa Oshima, Masahiro Shinoda et Yoshishige Yoshida, un des porte-drapeaux de la Nouvelle vague japonaise, avant de remporter deux fois la Palme d’or, en 1983, pour La Ballade de Narayama (épuisé, qu’il serait urgent de rééditer) et, en 1997, pour L’Anguille.

Toujours en complément commun aux trois titres, un livret de 12 pages contenant deux notices biographiques insistant sur la jeunesse dissipée du réalisateur et une courte analyse (+ fiche technique) des trois films.

Suit une présentation du film (15’) par Stephen Sarrazin, enseignant spécialisé dans le cinéma japonais et Julien Sévéon, qui fut le rédacteur en chef du magazine Mad Asia, l’ex-hors-série de Mad Movies. Ils nous disent que Shôhei Imamura, en créant sa maison de production, a réussi à réaliser en toute indépendance cette adaptation d’un roman d’Akiyuki Nosaka (qui a également inspiré Le Tombeau des Lucioles). Ils nous rappellent également l’intérêt que portent les Japonais aux robots, ultime substitut à la femme pour des relations sexuelles apaisées… selon Ogata !

Pour finir, galerie de photos et bandes annonces.

L’image (2.35:1, 1080p, AVC) en noir et blanc a été débarrassée des principaux défauts dus à son âge, taches et pompage, à l’exception de deux déchirures une vingtaine de minutes avant la fin. Mais les contrastes sont faibles, avec des noirs poreux tendant à se boucher dans les scènes sombres et une sorte de voile blanc enveloppant certaines séquences en pleine lumière. Ces quelques défauts ne suffisent cependant pas à gâcher le plaisir éprouvé à regarder les magnifiques cadres se succéder sur l’écran.

Le son DTS-HD Master Audio est propre, avec un souffle très discret, parfois imperceptible. Un spectre inévitablement pauvre en graves assure une bonne restitution des dialogues et de l’accompagnement musical (très occasionnel) avec peu de saturations.

La femme insecte

Crédits images : © Nikkatsu

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
6,5 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 10 décembre 2015
La ferme insecte, réalisé en 1963 par Shôhei Imamura, un pilier de la Nouvelle vague japonaise, raconte la lutte acharnée de Tome, pendant cinquante ans, pour sortir de la misère et épargner à sa fille les épreuves qu’elle a dû subir. Réussira-t-elle à conjurer le mauvais sort ?

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La Femme insecte
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