Réalisé par Baltasar Kormákur
Avec
Jason Clarke, Jake Gyllenhaal et Josh Brolin
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
En mai 1996, deux équipes d’alpinistes aguerris entreprennent l’ascension du Mont Everest, le plus haut sommet de la planète, culminant à 8.848 mètres. La soudaine arrivée d’une forte tempête les met à très rude épreuve.
Everest relate des faits réels. Le scénario est l’adaptation du récit que fit de l’escalade Jon Krakauer (interprété dans le film par Michael Kelly) dans son livre publié en 1997, Into Thin Air: A Personal Account of the Mt. Everest Disaster.
Everest est le onzième film du réalisateur, scénariste et producteur islandais Baltasar Kormákur, qui a, dès son premier film, 101 Reykjavik (2000), attiré l’attention du public, des critiques. Attention confirmée depuis avec, entre autres, Illegal Traffic (Reykjavik Rotterdam) (2012). Il revient aujourd’hui sur le devant de la scène avec la diffusion de la série policière qu’il a créée, Trapped.
La reconstitution minutieuse de l’escalade, avec une copie en studio de certains points du parcours, sous le contrôle de deux spécialistes de l’Everest, est d’un réalisme confondant. On s’y croirait vraiment, au point que le spectateur sujet au vertige ressentira des chatouillements au creux de l’estomac lorsque la caméra s’approche d’une arête au sommet d’un mur vertical ou quand elle filme le franchissement d’une profonde crevasse.
Les grandioses paysages, particulièrement impressionnants, sont encore magnifiés dans la version 3D qui apporte au film un plus indéniable.
Everest évoque aussi les motivations de ceux (et celle : une Japonaise était de l’aventure) qui se lancent dans une équipée à la limite des capacités humaines. Et cette évocation est faite discrètement, sans emphase.
C’est aussi la simplicité qui caractérise la mise en scène, avec des mouvements de caméra simples et maîtrisés, ainsi que le jeu des acteurs, parmi lesquels on retrouve Jake Gyllenhaal, Josh Brolin et Martin Henderson.
Toute cette simplicité ajoute à la véracité de ce passionnant documentaire-fiction.
Everest (121 minutes) est proposé sur deux Blu-ray double couche, l’un avec le film en 2D et les bonus, l’autre en 3D avec le film seul Les disques sont disposés dans un boîtier bleu de 11 mm, inséré dans un fourreau lenticulaire, ajoutant une illusion de relief à la photo de l’Everest.
Le menu animé et musical à pictogrammes propose le choix entre pas moins de huit versions audio. Le format Dolby Atmos 7.1.4 (compatible avec Dolby TrueHD 7.1) a été retenu pour la version originale et le format Dolby Atmos 7.1.4 (compatible Dolby Digital Plus 7.1) pour les doublages en français et en allemand. Pour les trois autres langues, italien, castillan, et hindi : Dolby Digital 5.1. Les deux pistes d’audiodescription, en anglais et en français, sont en Dolby Digital stéréo.
Sous-titres en 14 langues pour le film, dont le français, plus l’anglais pour malentendants.
Copie digitale UltraViolet offerte.
Deux autres éditions sont sorties simultanément : l’une sur Blu-ray en SteelBook (avec les mêmes bonus) et l’autre sur DVD (avec deux des bonus).
Course vers le sommet : le tournage d’Everest (11’). Réalisateur, producteurs, acteurs rappellent l’importance des moyens mis en oeuvre, notamment une noria d’hélicoptères pour hisser équipes et matériels jusqu’au camp de base au Népal. On apprend aussi que beaucoup de scènes de montagne ont été filmées à Val Senales, à la frontière entre l’Italie et l’Autriche et que le vent y soufflait parfois assez fort pour que les souffleries restent au repos.
Apprendre à grimper (5’) : la production s’est assuré les conseils de deux alpinistes chevronnés pour que les acteurs se comportent de manière réaliste. La raréfaction de l’oxygène à partir de 5.000 mètres, par exemple, doit se ressentir dans la cadence des mouvements.
Une montagne de travail (5’) : donne un aperçu des Pinewood Studios où les spots les plus connus de l’ascension (le sommet, le Hillary Step…) ont été fidèlement reconstitués.
Aspirer à l’authenticité : la véritable histoire (7’) : nous amène au mémorial sur lequel des plaques de bronze entretiennent le souvenir des alpinistes disparus lors de l’escalade du 10 mai 1996. Des survivants ou des proches des disparus racontent…
Ces suppléments en HD apportent quelques informations intéressantes, mais restent superficiels et alourdis par de la promotion.
C’est pourquoi j’ai gardé le meilleur pour le dessert : le commentaire du film par Baltasar Kormákur. Le réalisateur nous confie mille choses passionnantes sur la préparation et le tournage du film. Un modèle du genre, à un niveau de qualité hélas rarement atteint qui, à lui seul, vaut la note maximale. Et, de plus, il est sous-titré !
L’image (2.40:1, 1080p, avec un encodage MVC pour la version 3D, AVC pour la version 2D) est parfaite, dans les deux formats : lumineuse, bien contrastée, elle bénéficie d’une résolution pointue, même dans les scènes obscurcies par le blizzard.
La version 3D procure une impression de relief très réaliste, sans jamais avoir recours à l’esbroufe de jaillissements artificiels.
Le son Dolby Atmos, en l’absence de l’équipement requis, a été testé sous les formats compatibles TrueHD 7.1 pour la version originale et Dolby Digital Plus 7.1 pour le doublage en français.
D’une propreté exemplaire, il procure, dans la version originale comme dans le doublage en français sous le format Dolby Atmos, compatible TrueHD 7.1 pour la VO, Dolby Digital Plus 7.1 pour la VF, une impression d’immersion avec une utilisation cohérente des sept canaux. Le recours à des effets spectaculaires (blizzard, avalanche, tonnerre) fait bon ménage avec une grande finesse dans la restitution de bruissements. Les dialogues sont toujours clairs.
Crédits images : © Universal Pictures