Streif : une descente d'enfer (2014) : le test complet du Blu-ray

La piste mythique de Kitzbühel est considérée comme la plus dangereuse piste de la Coupe du monde de ski. Le documentaire nous fait suivre l’entraînement pendant un an de cinq skieurs, l’organisation de la course, la préparation de la piste et du jour J et les événements les plus marquants de l’histoire de la course…

Réalisé et produit par Gerald Salmina et Tom Dauer, documentaristes notamment spécialisés dans les défis sportifs, Streif : une descente d’enfer, donne une vue complète sur la Streif, la fameuse descente de Kitzbühel, inaugurée en 1937.

Tout est passé en revue. Les archives filmées en noir et blanc, soigneusement recadrées au format 2.35:1 du film, l’entraînement intensif des skieurs tout au long de l’été (musculation, travail de l’équilibre, résistance à l’accélération dans les virages…), l’organisation de l’accueil des 50.000 spectateurs, l’enneigement artificiel quand la météo n’a pas fait son office, la pose des filets de sécurité pour réduire la casse en cas de chute des coureurs lancés dans des pointes de vitesse pouvant dépasser 150 km/h… rien n’est oublié.

L’essence même de Streif : une descente d’enfer, c’est la descente, filmée sous tous les angles. Du point de départ, la piste donne le vertige, avec vue plongeante sur la ligne d’arrivée, tout en bas, avec un dénivelé de 862 m pour une course de 3.000 m. Ce qui fait dire à un autochtone que pour s’engager dans cette descente, « il faut avoir une case en moins ».

La caméra, remarquablement stable, suit les coureurs lancés dans la descente à une vitesse moyenne de 106 km/h, n’obéissant qu’à leur instinct : « à cette vitesse, nous dit l’un d’entre eux, on n’a pas le temps de réfléchir, seulement d’agir ». Parfois fixée sur les casques, elle donne une effrayante impression de vitesse.

Plus impressionnantes encore, les séquences au ralenti montrent la vibration des skis quand ils ne sont plus en contact avec la piste, dans une descente qui a souvent les allures d’une chute libre, entrecoupée de brutaux atterrissages.

Streif : une descente d’enfer donne aussi la parole à plusieurs coureurs, pleinement conscients qu’ils s’exposent à des risques qui peuvent leur coûter la vie ou les laisser gravement handicapés.

Un passionnant documentaire qui vous fera vous cramponner à l’accoudoir du canapé ! Et, en prime, un fantastique numéro d’équilibre de Memet Bilgin.

Streif : une descente d’enfer (99 minutes), tient sur un Blu-ray simple couche (édition DVD disponible). Le menu animé et musical offre le choix entre version originale, en anglais et en allemand avec sous-titres français imposés, et un doublage en français en voice over, les deux au format Dolby Digital 5.1.

Les suppléments se limitent à trois déroulants : Kiztbühel en chiffres, avec des informations sur la pente, sur les vitesses enregistrées, etc., L’histoire de la Streif, en remontant à sa création en 1937, et Les records de la descente, dont la durée n’a cessé de se réduire, de 3’53”0 en 1937, à 1’51”58, le record atteint en 1997.

L’image (2.35:1, 1080i, AVC), en cinémascope, un format particulièrement adapté à un documentaire de ce type, est lumineuse, suffisamment bien définie, avec des couleurs correctement étalonnées. Cette évaluation vaut, bien sûr, pour les prises du vue faites pendant les épreuves de 2014, la qualité des archives (certaines, en noir et blanc, aux origines de la course) pouvant varier.

Le son n’est pas en haute définition : il faut se contenter du format Dolby Digital 5.1 pour la version originale et pour le doublage en français fait en voice over, donc très monotone. Aucune difficulté, néanmoins, à suivre les commentaires et les dialogues. L’image sonore, concentrée sur l’avant, tire peu parti des voies latérales.

Crédits images : © Samo Vidic / Red Bull Content Pool