Knock Knock (2015) : le test complet du Blu-ray

Un soir d’orage, un architecte, marié et bon père de famille, resté seul pour le weekend, ouvre sa porte à 2 superbes jeunes femmes mal intentionnées…

Knock, knock. Who’s there ? Habituellement, les pays anglo-saxons utilisent cette expression pour faire une blague. Ici, Knock Knock est le titre du cinquième long métrage d’Eli Roth, réalisateur de deux Hostel, Cabin Fever - Fièvre noire et The Green Inferno, et fait référence à ce moment où bascule la vie d’Evan (Keanu Reeves). Knock Knock est le remake de Death Game, réalisé en 1977 par Peter S. Traynor, avec Seymour Cassel, Colleen Camp et Sondra Locke, célèbre ex-madame Clint Eastwood vue dans quelques films célèbres de ce dernier. Les comédiennes et le cinéaste apparaissent au générique du remake d’Eli Roth en tant que producteurs exécutifs et Collenn Camp y fait même une brève apparition. La boucle est bouclée.

Architecte de 43 ans, Evan se prépare à passer une nuit blanche pour travailler sur un projet qui vient de lui tomber dessus alors qu’il s’apprêtait à passer la fête des pères avec sa femme et ses deux enfants, partis au bord de la mer. Alors que des trombes d’eau déferlent sur la côte californienne, on frappe à la porte. Evan ouvre et tombe sur deux jeunes nymphettes trempées jusqu’aux os. Visiblement égarées, elles lui demandent si elles peuvent lui emprunter son ordinateur puisque leurs téléphones portables ne fonctionnent plus. Evan les fait entrer chez lui. Très vite, elles entreprennent de le séduire. Il ne sait pas encore dans quel pétrin il vient de se mettre.

Eli Roth s’explique « Et si la tentation se présentait sur votre palier, et une fois qu’on la laisse entrer chez soi - dans l’espace le plus sûr qui soit puisqu’on en connaît chaque recoin - on ouvrait sans le savoir la boîte de Pandore ? Que se passe-t-il lorsque son propre univers le plus intime se retrouve contrôlé par une force extérieure et que tout ce qu’on a construit se met à s’écrouler ? ». Après quelques hésitations, Evan succombe et passe la nuit avec les deux jeunes femmes. À son réveil, le cauchemar commence. Lorenza Izzo (Genesis) et Ana de Armas (Bel) ont déjà complètement retourné la cuisine et commencent à être méprisantes avec Evan. Le couperet tombe quand ce dernier veut les mettre dehors et quand elles lui rétorquent qu’elles vont porter plainte pour détournement. Un jeu troublant commence à s’installer.

Le trio d’acteurs principal est excellent. Keanu Reeves est en grande forme et ses partenaires incarnent de savoureuses garces sexy et cinglées. On suit alors le pauvre Evan subir toutes sortes d’humiliations. Si la mise en scène d’Eli Roth apparaît un peu plan-plan et que le film manque souvent de rythme, Knock Knock réjouit souvent par le jeu excessif mais maîtrisé de ses interprètes et le scénario sympa d’Eli Roth, coécrit avec Nicolas Lopez, qui l’avait dirigé sur Aftershock, l’Enfer sur Terre, et Guillermo Amoedo, déjà co-auteur de The Green Inferno. Alors certes Knock Knock ne fait pas peur, les amateurs d’effets gore peuvent passer leur chemin et la violence est toujours dynamitée par un gentil second degré. On rit plus qu’autre chose devant tant d’effets éculés qui rappellent les films de genre sortis après Scream.

Au final, s’il y a peu de surprises dans cette quasi-parodie de Funny Games, ce conte moral-thriller-huis clos psychologique n’est en rien déplaisant et s’avère en réalité une comédie-noire idéale (même si un peu trop sage finalement) parodiant les célèbres films Bis du genre Home invasion. Idéal pour une soirée popcorn.

Le test du Blu-ray de Knock Knock, édité chez TF1 Vidéo, a été réalisé sur un check-disc. Le visuel de la jaquette diffère par rapport à l’affiche française du film. Le menu principal est animé et musical.

Les amateurs de suppléments risquent d’être déçus puisque l’éditeur ne livre qu’un petit quart d’heures d’entretiens avec Keanu Reeves, Lorenza Izzo, Ana de Armas. Chaque comédien s’exprime sur le travail avec Eli Roth, les conditions de tournage et la psychologie des personnages. Tout cela ne va pas bien loin et l’ensemble est surtout promotionnel.

TF1 Vidéo frôle la perfection avec ce master HD de Knock Knock. Ce Blu-ray subjugue avec la restitution de la très belle photographie du chef opérateur Antonio Quercia (The Green Inferno). Le piqué n’est jamais pris en défaut, les contrastes sont merveilleux et la colorimétrie élégante. Le seul bémol provient de cerrtaines séquences sombres et tamisées. La définition flanche quelque peu, les détails sont moins conséquents et la gestion des noirs est un poil plus déséquilibrée. Cela n’empêche pas que l’apport HD demeure probant et indispensable.

Vous pouvez compter sur les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 anglais et français (horrible doublage) pour vous plonger délicatement mais sûrement dans l’ambiance du film, bien que l’action demeure souvent réduite. La bande originale est la mieux lotie. Toutes les enceintes sont exploitées, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent quelques effets étonnants. Le caisson de basses se mêle également à la partie. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française, se révèle plus naturelle et homogène, y compris du point de vue de la spatialisation musicale. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © Camp Grey, Dragonfly Entertainment, Black Bear Pictures, Elevated Films