Ange et Gabrielle (2015) : le test complet du Blu-ray

Gabrielle élève seule sa fille Claire. À 17 ans celle-ci est enceinte de Simon qui refuse de se voir imposer ce bébé. Gabrielle prend les choses en main et décide de demander de l’aide au père de Simon. Elle débarque donc dans le bureau d’Ange, mais celui-ci, célibataire endurci et grand séducteur, n’a jamais assumé sa paternité et n’a aucune intention de le faire. C’est une première rencontre explosive mais Gabrielle ne manque ni de charme, ni de détermination.

Remarquée en 2011 avec son premier long métrage Qui a envie d’être aimé ?, adapté du roman Catholique anonyme écrit par son mari Thierry Bizot, la réalisatrice Anne Giafferi signe un deuxième film plus conventionnel en s’attaquant au genre de la comédie romantique. Néanmoins, s’il y a bien une chose qui fonctionne dans Ange et Gabrielle, c’est son duo vedette, Isabelle Carré et Patrick Bruel, visiblement ravis de se renvoyer la balle et dont l’alchimie crève l’écran. C’est d’ailleurs la seule véritable motivation de ce petit film honnêtement mis en scène, même si Anne Giafferi, qui a débuté derrière la caméra en signant les saisons 1 et 2 de la série à succès Fais pas ci, fais pas ça, tombe trop souvent dans les travers d’une mise en scène digne d’un téléfilm.

La cinéaste transpose à l’écran la pièce de théâtre L’Éveil du Chameau de Murielle Magellan et a pu compter sur la collaboration de l’excellente Anne Le Ny au scénario. La griffe de la réalisatrice des Les Invités de mon père et de Ceux qui restent se ressent à travers le portrait des personnages, qui doivent faire face à une situation inattendue et qui les dépasse, même si le trait est ici trop exagéré et les revirements psychologiques trop attendus et artificiels. Si la première partie du film s’avère classique et part un peu dans tous les sens en se focalisant parfois trop sur les deux jeunes comédiens Alice de Lencquesaing et Thomas Solivéres, par ailleurs très bons, le film interpelle plus quand l’histoire se concentre à nouveau sur le couple Bruel-Carré, quand leurs personnages se rendent compte que le temps file plus vite que prévu et qu’il n’est jamais trop tard pour (re)commencer sa vie.

Patrick Bruel s’avère toujours aussi à l’aise dans le genre rom-com, comme dans Paris-Manhattan de Sophie Lellouche ou Tu veux ou tu veux pas de Tonie Marshall, tandis qu’Isabelle Carré s’amuse et montre que son énergie comique est toujours aussi redoutable. Alors même si Ange et Gabrielle n’est pas un grand film, au moins il n’y a pas tromperie sur la marchandise puisque ce divertissement fonctionne, en mode pilotage automatique certes et qui n’hésite pas à piocher ses idées sur le cultissime 3 hommes et un couffin, mais c’est plutôt bien fichu, rythmé et le charme ne manque pas.

Le test du Blu-ray d’Ange et Gabrielle a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette semble reprendre celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

En plus d’un bêtisier (3’) où l’on peut se rendre compte de l’alchimie entre les deux comédiens principaux, l’éditeur joint également un making of (20’), uniquement composé d’images issues du plateau, sans propos des comédiens et de la réalisatrice. Une petite plongée sympathique, mais classique sur le tournage.

Ce n’est pas qu’on attendait beaucoup du Blu-ray d’Ange et Gabrielle, mais le master HD déçoit quelque peu et ce à cause d’un piqué aléatoire et une gestion des contrastes parfois légère. Les quelques séquences sombres manquent sensiblement de définition et les détails sont plus légers. Heureusement, ça se rattrape un peu sur les scènes diurnes au relief certain, à la luminosité plaisante. La colorimétrie est à l’avenant et le cadre retrouve enfin une profondeur de champ inespérée. Notons néanmoins quelques légers fourmillements et des noirs inégaux.

Nous ne trouvons ici qu’une piste française DTS-HD Master Audio 5.1. Disons le d’emblée, le soutien des latérales est anecdotique pour un film de cet acabit. Les enceintes arrière servent essentiellement à spatialiser la musique du film et quelques ambiances naturelles dans la rue. Les dialogues et la balance frontale jouissent d’une large ouverture, et parviennent à instaurer un confort acoustique suffisant. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Benji Films, Palazzo Films, UGC, TF1 Films Production