La Boum (1980) : le test complet du Blu-ray

Vic vit tranquillement entre le lycée, ses parents et Poupette, son arrière-grand-mère. Lorsque sa mère apprend l’existence d’une ancienne maîtresse de son mari, elle décide de « faire un break » mais du haut de ses 13 ans Vic ne pense qu’à sa première boum…

«  Met you by surprise

I didn’t realize

That my life would change forever

Saw you standing there

I didn’t know I’d care

There was something

special in the air

Dreams are my reality

The only kind of real fantasy

Illusions are a common thing

I try to live in dreams

It seems as if it’s meant to be

Dreams are my reality

A different kind of reality

I dream of loving in the night

And loving seems alright

Although it’s only fantasy  »

Tout le monde connaît cette chanson, Reality par Richard Sanderson coécrite par Vladimir Cosma et Jeff Jordan. Il s’agit bien évidemment du thème principal (plus de 8 millions d’exemplaires vendus dans le monde) de La Boum, réalisé par Claude Pinoteau. Sorti en décembre 1980, le film coécrit avec Danièle Thompson engrange alors plus de 4,3 millions de spectateurs en France, plus de 15 millions dans le reste du monde (dont près de 8 millions rien qu’en Italie !) et devient le plus grand succès de l’année chez nous devant Kramer contre Kramer et Les Sous-doués passent le Bac. Une excellente année pour le cinéma français puisque nous retrouvons derrière Inspecteur La Bavure, Le Dernier métro et La Cage aux folles II.

Film culte, intergénérationnel, cette comédie romantique traverse les années sans prendre de rides. La carrière de la jeune Sophie Marceau, d’un naturel confondant, alors âgée de 13 ans est lancée, La Boum est un véritable phénomène de société et tape les spectateurs en plein coeur, toutes nationalités confondues. Que l’on soit ou que l’on ait été adolescents dans les années 80, 90, 2000, qu’on ait grandi à la campagne ou en ville, La Boum renvoie à nos premiers émois avec une délicatesse et une justesse confondantes, thèmes que Claude Pinoteau avait déjà abordé dans La Gifle. Là où le scénario s’avère un vrai bijou, c’est qu’il montre également les difficultés des relations amoureuses chez les adultes, en particulier chez le couple épatant Claude Brasseur - Brigitte Fossey, mis en difficulté après un faux pas. Ils doivent alors gérer leurs problèmes tout en voyant leur fille de 13 ans s’émanciper, devenir une adolescente au bord de l’implosion, qui trouve néanmoins une oreille attentive avec son arrière-grand mère fantasque Poupette, incarnée par la géniale Denise Grey dans le rôle de sa vie.

Avec ses dialogues percutants, son rythme vif, ses interprètes remarquables, La Boum demeure un film intemporel, un chef-d’oeuvre du cinéma français, qui a connu une suite également excellente deux ans plus tard et pour lequel Sophie Marceau allait remporter le César du meilleur espoir féminin.

Le Blu-ray se présente avec un boîtier plastique blanc (notre test a été réalisé sur un check-disc). Le menu principal est malheureusement peu recherché, fixe et muet. Mais bon… le Blu-ray est proposé à un prix on ne peut plus attractif !

La Boum avait déjà bénéficié d’une édition HD en 2010. Cependant, ce Blu-ray s’appuie sur un nouveau master restauré à 2K par Gaumont.

Cette section s’ouvre sur un excellent et indispensable commentaire audio du réalisateur Claude Pinoteau (1925-2012). Ne manquez pas de revoir La Boum en écoutant les anecdotes du cinéaste qui n’était jamais avare pour partager ses souvenirs liés aux tournages de ses films. Les conditions de tournage, le casting, les lieux des prises de vues, la musique, la collaboration avec la scénariste Danièle Thompson, les premiers pas de Sophie Marceau devant la caméra, le triomphe du film à travers le monde, Claude Pinoteau revient sur tout avec entrain et une passion contagieuse.

Nous trouvons ensuite trois entretiens réalisés à l’occasion de la sortie du coffret La Boum + La Boum 2 en DVD en 2008. Le premier avec Claude Brasseur (7’), le second avec Sophie Marceau (11’) et le dernier avec Danièle Thompson (8’). Si le premier n’est guère emballant et se focalise essentiellement sur la façon dont Brasseur a toujours appréhendé son métier, celui de Sophie Marceau demeure très sympa puisque la comédienne évoque comment elle s’est retrouvée en haut de l’affiche du jour au lendemain alors qu’elle n’avait aucune formation de comédienne et qu’elle cherchait tout simplement un job pour l’été. L’actrice parle également du succès inattendu du film qui l’a propulsé au rang de nouvelle star du cinéma français. De son côté, Danièle Thompson, assise derrière son bureau, revient sur l’écriture du scénario, son évolution, le travail avec Claude Pinoteau, tandis qu’un parallèle est fait entre une scène lue et celle finalement tournée.

La bande-annonce, composée de prises alternatives, est également disponible.

L’élévation HD pour La Boum est frappante. Fort d’un master au format respecté 1.66 et d’une compression AVC qui consolide l’ensemble avec brio, ce Blu-ray en met plein les yeux dès les premiers plans. La restauration est étincelante, les contrastes d’une indéniable densité, la copie est propre et lumineuse. Les détails étonnent souvent par leur précision, les gros plans sont détaillés à souhait, les couleurs retrouvent un éclat inespéré, le relief des séquences diurnes est inédit et le piqué demeure acéré du début à la fin. La définition flanche très légèrement durant le générique, mais cela reste anecdotique. Un superbe lifting.

Le mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un bon confort acoustique. Les dialogues sont clairs, la propreté est de mise, les effets suffisamment riches et les silences denses, sans aucun souffle. La mythique composition de l’immense Vladimir Cosma jouit également d’un très bel écrin phonique.

L’éditeur joint également les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Gaumont