Le Grand partage (2015) : le test complet du Blu-ray

Un hiver pire que jamais. Le gouvernement publie un décret obligeant les citoyens français les mieux logés à accueillir chez eux pendant la vague de froid leurs concitoyens en situation précaire. A l’heure du Grand Partage, un vent de panique s’installe à tous les étages dans un immeuble très chic de la capitale.

En dehors de Maman en 2012, la réalisatrice Alexandra Leclère demeure abonnée aux succès publics depuis son premier long métrage Les Soeurs fâchées, sorti en 2004, qui avait attiré près d’1,5 million de spectateurs dans les salles. Après la rencontre Catherine Frot / Isabelle Huppert, la cinéaste enchaînait avec une seconde réussite commerciale, Le Prix à payer (2007, 1,4 million d’entrées) avec Christian Clavier et Nathalie Baye. Son quatrième film, Le grand partage, est une comédie dite chorale qui réunit devant la caméra Karin Viard, Didier Bourdon, Valérie Bonneton, Michel Vuillermoz, Josiane Balasko, Patrick Chesnais, Firmine Richard, Michèle Moretti, Anémone, Jackie Berroyer et Sandra Zidani. Tout ce petit monde s’amuse à incarner des archétypes bien français au service d’une histoire qui confronte les riches et les pauvres.

Durant un hiver rigoureux, le gouvernement socialiste réquisitionne les logements vacants et oblige les familles aisées à accueillir les plus démunis. D’un côté, le couple bobo (qui lit Libération) qui veut bien faire sans pour autant qu’on vienne se taper l’incruste dans leur appartement cossu de 100 m2 situé au coeur du VIe arrondissement (Valérie Bonneton & Michel Vuillermoz). De l’autre, le couple bourgeois en crise (qui lit Le Figaro) dans leur « petit » 300 m2 qui pourrait profiter de cette situation pour sortir de leur routine (Karin Viard & Didier Bourdon). Au rez-de-chaussée, la gardienne facho voit là une opportunité pour faire du trafic de réfugiés (Josiane Balasko) en caressant son chat empaillé et borgne baptisé Jean-Marie. A l’étage au-dessus, le vieux bourgeois solitaire et déprimé prêt à accueillir la terre entière pour avoir un peu de compagnie (Patrick Chesnais). Dans l’immeuble en face, le vieux couple juif (Anémone & Jackie Berroyer) qui croient à une nouvelle rafle, ont entassé tous leurs biens (eux compris) dans un 10m². Tout ce petit monde est obligé d’héberger une voire plusieurs personnes sans ressources et sans toit au-dessus de leur tête durant l’un des hivers les plus froids que la France ait connu.

Alexandra Leclère pensait au Grand partage bien avant de réaliser Maman. Suite au refus d’un producteur, la réalisatrice a donc réalisé son troisième long métrage avant de revenir à cette histoire à laquelle elle croyait fortement. Sur un postulat récurrent dans son oeuvre, une contrainte imposée aux personnages, l’obligation de solidarité, Alexandra Leclère signe une comédie en quasi-huis clos, passant d’un couple à l’autre, en reliant chacune des histoires grâce à un montage effréné, une musique omniprésente et légère de l’excellent Philippe Rombi. Seulement si le jeu bien rodé des comédiens fait parfois son effet, tout cela est bien consternant, rempli de clichés, de bons sentiments qui prennent le pas sur la soi-disant méchanceté des personnages. Les acteurs ont l’air eux-mêmes fatigués de débiter des dialogues au rabais. Rien ne fonctionne malgré les quelques bonnes bases en ouverture. La mise en scène et les décors font penser à une série du style Fais pas ci, fais pas ça ou Scènes de ménages, un épisode à rallonge, étouffant, interminable et surtout pas drôle.

Malgré une critique unanimement négative, Le grand partage a réussi à attirer plus d’un million de spectateurs durant l’hiver 2015.

Le DVD et le Blu-ray du Grand partage sont édités chez Wild Side. Le test a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche d’exploitation et le menu principal est animé et musical.

Compte tenu du succès du film dans les salles, nous attentions plus que quatre petites scènes coupées (3’30) sans importance. Vous trouverez également la bande-annonce, les credits du disque, ainsi qu’un DTS Sound Check 5.1 qui vous permettra de régler et d’équilibrer votre installation sonore.

Le Blu-ray du film d’Alexandra Leclère est au format 1080i. Cette édition s’avère plutôt soignée. La propreté de la copie est assurée, les couleurs légèrement blanchâtres. Le piqué est aléatoire, mais s’en tire honorablement, surtout que les partis pris esthétiques font plus penser à une série télévisée qu’à un long métrage. La gestion des contrastes est solide, même si nous pouvions attendre plus de détails. Heureusement, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio, les rares séquences tournées en extérieur sont très belles. N’oublions pas les scènes nocturnes qui se révèlent riches et qui savent tirer profit de cette promotion HD.

Le grand partage repose essentiellement sur les dialogues. La piste DTS-HD Master Audio 5.1 distille les voix des comédiens avec un beau ramdam, tandis que les latérales s’occupent de la musique du film, omniprésente, de Philippe Rombi. Une spatialisation concrète, immersive et efficace. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Thierry Valletoux - Pan Européenne, Wild Bunch, France 2 Cinéma