Joy (2015) : le test complet du Blu-ray

Inspiré d’une histoire vraie, Joy décrit le fascinant et émouvant parcours, sur 40 ans, d’une femme farouchement déterminée à réussir, en dépit de son excentrique famille, et à fonder un empire d’un milliard de dollars. Au-delà de la femme d’exception, Joy incarne le rêve américain dans cette comédie dramatique, mêlant portrait de famille, trahisons, déraison et sentiments.

Depuis le génial Fighter (2010), qui a valu à Christian Bale et Melissa Leo l’Oscar du meilleur second rôle, le réalisateur David O. Russell a retrouvé l’appui de la critique et a désormais le vent en poupe. Après le triomphe d’Happiness Therapy qui a permis à Jennifer Lawrence d’obtenir l’Oscar de la meilleure actrice en 2013, puis du succès encore plus grand d’American Bluff, le cinéaste retrouve sa nouvelle muse pour Joy, une véritable déclaration d’amour à la jeune comédienne, reine d’Hollywood à seulement 25 ans.

Cette fois, les ambitions de David O. Russell s’avèrent plus modestes. Heureusement d’ailleurs, car American Bluff s’apparentait à un gros gâteau à la crème, devant lequel on se pourléchait les babines, tout ça pour se rendre compte après coup que l’objet convoité était creux et ses ornements factices. L’affiche est tout aussi attractive dans Joy puisque Jennifer Lawrence donne une fois de plus la réplique à Robert De Niro et Bradley Cooper, auxquels se joignent également la trop rare Virginia Madsen, Isabelle Rosselini et Edgar Ramirez.

Dans Joy, point de tape-à-l’oeil ou de glamour, cette histoire du rêve américain rappelle celles qu’affectionnaient les spectateurs dans les années 40-50. Par ailleurs, Jennifer Lawrence n’est pas sans rappeler Carole Lombard, une des actrices fétiches de David O’Russell. Après s’être perdue dans les Hunger Games et les X-Men (Films), la jeune comédienne retrouve enfin de sa splendeur. Quasiment de tous les plans, elle subjugue l’audience et en premier lieu le réalisateur qui la met en valeur avec une caméra qui l’épouse littéralement. Elle est absolument parfaite et divine dans ce rôle inspiré de Joy Mangano, mère célibataire et inventrice du balai-serpillière auto-essorant Miracle Mop créé dans les années 1990. Un brevet qui a rendu multi-millionnaire cette entrepreneuse, mère déterminée, vivant dans la misère, qui a toujours su garder la tête haute.

David O. Russell emballe merveilleusement son histoire sans prétention, mais très attachante, tendre, drôle et formidablement interprétée, doublée d’un fabuleux portrait de femme dans une famille dysfonctionnelle. C’est ce qu’on appelle vulgairement un Feel-Good Movie, mais il faut bien avouer que Joy donne la pêche et fait du bien à l’âme.

Le test du Blu-ray de Joy a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Près d’1h30 de suppléments à travers lesquels nous n’apprenons quasiment rien…

On commence par un pseudo-dialogue avec Jennifer Lawrence et David O’Russell, mené par Maureen Dowd, éditorialiste au quotidien américain The New York Times et lauréate du Prix Pulitzer en 1999 pour ses articles sur l’affaire Monica Lewinsky et la tentative de destitution du président Clinton. Cette dernière se demande ce qu’elle fait là et passe son temps à caresser ses deux invités dans le sens du poil, en racontant sa vie et en leur disant à quel point ils sont merveilleux et talentueux. Jennifer Lawrence a l’air gêné (ce qui ne lui ressemble guère, c’est dire), David O’Russell prend cela avec ironie et semble trouver le temps long. Une heure durant laquelle rien ou presque n’est dit, pendant que Maureen Dowd (visiblement sous tranquillisants) s’extasie devant les chaussures de Jennifer Lawrence et lui coupe la parole pour lui dire et lui rappeler ses photos volées et dévoilées sur internet. Le cinéaste revient sur ses thèmes de prédilection et sa collaboration avec Jennifer Lawrence. Cette dernière répond aux questions du type «  Quel genre de balai utilisez-vous ?  » «  Qui fait le ménage chez vous ?  » et tente d’alléger la soirée en racontant quelques blagues. A moins d’être un fan acharné de l’actrice ou du réalisateur, vous pouvez aisément passer votre chemin.

L’interactivité se compose également d’un module de 20 minutes constitué d’entretiens avec les comédiens et David O’Russell. Aucune image de tournage à l’horizon, juste des extraits de films entrecoupés des propos des intervenants qui racontent Joy du début à la fin.

L’image élégante bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, renforçant les contrastes, ainsi que les détails aux quatre coins du cadre. Voici typiquement le genre de film qui tire entièrement parti de cette élévation en Haute définition. Les visages des comédiens peuvent être analysés sous toutes les coutures, tout comme les costumes avec les matières palpables. Les couleurs sont très belles, parfois pastelles (très belles teintes bleues), la luminosité omniprésente, la photo vintage du chef opérateur Linus Sandgren (Promised Land, American Bluff) est resplendissante et marquée par un grain flatteur caractéristique du tournage en 35mm.

Nous sommes chez Fox. Sans surprise, seule la version originale bénéficie d’un gonflage en DTS-HD Master Audio 5.1, tandis que la piste française est proposée en DTS 5.1. Si elle n’a souvent rien à envier à son homologue, la langue de Molière est souvent trop canalisée sur le report des voix et manque d’équilibre. La piste anglaise apparaît nettement plus fluide avec une réelle homogénéité entre les dialogues (abondants), les effets annexes et l’excellente musique. C’est d’ailleurs sur les plages musicales que l’ensemble des enceintes est mis à contribution avec un caisson de basses ravit de se mêler à la partie.

Crédits images : © 20th Century Fox