Réalisé par Tim Miller
Avec
Ryan Reynolds, Morena Baccarin et Ed Skrein
Édité par 20th Century Studios
Wade Wilson est un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d’un humour noir survolté, Deadpool va traquer l’homme qui a bien failli anéantir sa vie.
Marvel à boules
Dans les tuyaux depuis 2004, le film Deadpool, adaptation du Comic Book de Fabian Nicieza et Rob Liefeld, aura dû attendre que le « marché » du super héros cinématographique murisse et commence à sortir des sentiers battus. Les récents Ant-Man et Les Gardiens de la Galaxie ont largement montré qu’il était possible d’intéresser un public adulte en faisant appel à des références, des clins d’oeil et surtout un humour décalé. Deadpool pousse le bouchon encore un peu plus loin en respectant de très très près les caractéristiques profondes du personnage de BD : complicité avec le public (le fameux quatrième mur se fait défoncer), moralité douteuse, violence pas toujours maîtrisée et sexualité exacerbée qui valent au film une précieuse interdiction aux moins de douze ans.
Il le dit lui-même, Deadpool n’est pas un héros. Il suit son instinct et a du mal à travailler en équipe. La folie cartoonesque de The Mask, la jeunesse et la fougue de Spider-Man, l’immortalité de Wolverine… le cocktail est littéralement explosif.
Derrière le masque rouge et noir on retrouve Ryan Reynolds qui semble être né pour se glisser dans ce costume et dont les lignes de dialogues les plus trashs sortent avec un naturel réjouissant. Il est évident qu’il est ici plus à son aise que dans le costume moulant et vert du Green Lantern dont il se moque d’ailleurs lui-même dans l’avalanche de références qui ensevelit le film et qui n’épargnent personne.
Tout droit venu du monde des effets spéciaux (Scott Pilgrim), Tim Miller signe ici une première réalisation de long métrage inventive, percutante et jamais prétentieuse, avec un rythme tellement serré que le film passe presque trop vite et dont les sensations fortes s’évaporent aussi rapidement qu’un shot de téquila ! Succession de gags, flashbacks, structure éclatée… il s’agit certes d’une adaptation de BD, mais à désamorcer continuellement la moindre parcelle de drame, l’attachement ne prend pas. Le bad guy du film est aussi charismatique qu’une douille de calibre 12 et il faut le charme volcanique de Morena Baccarin (Serenity, V - L’intégrale de la série, Gotham) pour que le baromètre humain remonte de quelques crans.
Le résultat est tout de même sacrément jouissif et très encourageant quant à ce qu’un gros studio est capable de laisser passer à l’écran. Vivement la suite !
C’est dans un boîtier Blu-ray standard évidemment rouge que Deadpool se présente (il existe une version SteelBook) avec une galette techniquement poussée et aux bonus généreux. Les menus sont personnalisés aux couleurs du film, mais restent assez sages. La copie digitale UltraViolet est proposée en VF et VO (sous-titres VO) en streaming SD et téléchargement HD.
En comptant les commentaires audio, la partie suppléments de Deadpool frise les 6 heures de visionnage !
Les commentaires audio sont au nombre de deux et mélangent grosses déconnades et moments plus sérieux sur la fabrication du film. Ils ont le bon goût d’être sous-titrés en français.
Suivent des scènes coupées (avec commentaire audio explicatif optionnel du réalisateur) et un bêtisier qui sont surtout l’occasion de voir à quel point une grande partie des dialogues est issu d’improvisations continues de la part de Ryan Reynolds et T.J. Miller.
Le plus gros bonus s’intitule Des comics à l’écran… à l’écran et est tout simplement un making of en cinq parties assez classiques du genre. Le cirage de pompes est de rigueur, mais le film ne donnant pas dans la langue de bois, on retrouve ici un ton assez détendu et une large part est faite aux effets spéciaux.
Dans la partie Galeries, on retrouve quelques croquis préparatoires, des storyboards, des vidéos de prévisualisation et une vidéo de répétition du combat final.
La hotte de Deadpool Hohoho est un panier garni avec plus de 20 minutes de vidéos promotionnelles, bandes-annonces, teasers, messages sanitaires (oui !) et autres gags Deadpoolesques.
Les curieux de l’univers cinématographique Marvel pourront également jeter un oeil à X-Men : Apocalypse par le biais d’une bande-annonce du film.
Masterisé en 4K, Deadpool éclate franchement la rétine grâce à une définition au laser et des contrastes qui pètent ! Scènes de bar glauque, courses poursuites à 200 à l’heure, explosions, gros plans… l’encodage AVC avale tout sans broncher et restitue une image digne des meilleures démos.
Toujours pas de VF HD chez Fox… Du coup, même si l’encodage VF DTS 5.1 joue bien le jeu de la spatialisation, il garde un côté fabriqué (le doublage n’aide pas) et fait franchement tomber l’ambiance générale avec une sensation plus étriquée que la VO. Cette dernière, encodée en DTS-HD Master Audio 7.1 est d’une amplitude si spectaculaire qu’elle englobe toute la zone d’écoute et permet une grande proximité avec l’action à l’écran. Le crash de voitures du début du film, l’explosion du laboratoire, les interventions de Negasonic Teenage Warhead, l’effondrement du porte-avion aérien… cette bande sonore secoue !
Crédits images : © Fox