Réalisé par Michael Petroni
Avec
Adrien Brody, Sam Neill et Robin McLeavy
Édité par Seven7
Le psychothérapeute Peter Bowe souffre de cauchemars et de visions étranges. Quand il découvre que ses patients partagent un terrible secret, sa vie bascule. La clef de ce mystère se trouve enfouie dans un passé qui n’est pas prêt de l’oublier.
Etrange carrière que celle d’Adrien Brody. Avant d’être consacré pour son rôle dans Le Pianiste de Roman Polanski en 2002, le comédien avait déjà tourné devant la caméra de Woody Allen, Steven Soderbergh, William Friedkin, Terrence Malick, Spike Lee, Barry Levinson et Ken Loach. Pas mal pour un C.V. d’autant plus que l’Oscar et le César du meilleur acteur en poche auraient dû lui permettre de monter encore plus haut. Mais à l’instar de Nicolas Cage, qui une fois sa statuette dorée acquise a réalisé quelques choix de carrière singuliers, Adrien Brody a promené son mètre 85 entre ombre et lumière : Du Le Village de M. Night Shyamalan en passant par l’inénarrable Giallo de Dario Argento, de King Kong de Peter Jackson à Manolete de Menno Meyjes, d’A bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson à l’affreux Predators de Nimród Antal. Un yoyo permanent qui lui a permis de brouiller les pistes pour éviter d’être catalogué. Après le navrant Puzzle de Paul Haggis, Adrien Brody revient là où on ne l’attendait pas, dans un film fantastique australien dans lequel il doit faire face à des fantômes, Backtrack - Les Revenants.
N’attendez surtout pas un grand film d’épouvante qui renouvelle le genre, mais plutôt un divertissement plutôt sympa, même si cousu de fil blanc. Backtrack - Les Revenants est réalisé par Michael Petroni, plus connu en tant que scénariste, à qui l’on doit les histoires du Le Monde de Narnia - Chapitre 3 : L’odyssée du Passeur d’Aurore, Le Rite et La Voleuse de livres. Backtrack - Les Revenants est son deuxième long métrage en tant que réalisateur, près de quinze ans après Till Human Voices Wake Us dans lequel il mettait en scène Guy Pearce et Helena Bonham Carter. Ce thriller « d’épouvante » s’apparente à un ersatz du Sixième sens. L’atmosphère, l’activité du personnage principal, la musique, tout fait écho ou presque au chef d’oeuvre de M. Night Shyamalan. Le problème avec Backtrack - Les Revenants c’est que tout se devine largement à l’avance. Dès les premières visions du personnage principal qui le conduiront un peu plus tard dans sa ville natale, le spectateur anticipe l’action, les rebondissements et même le supposé twist dans le dernier acte.
Malgré tout, Backtrack - Les Revenants demeure un divertissement honnête, bien réalisé et interprété avec un Adrien Brody attachant, qui murmure, fatigué avec ses yeux de Droopy, et la participation du toujours classe Sam Neill. C’est bien fichu, passe-partout, maladroit mais sincère, et ça passe le temps. Que demander de plus ?
Le test du Blu-ray de Backtrack - Les Revenants, a été réalisé sur un check-disc. Le visuel de la jaquette est attractif. Le menu principal est animé sur une séquence du film en version française.
Si vous cherchez les suppléments, vous perdrez du temps pour rien puisque nous ne trouvons même pas la bande-annonce du film !
Ce DTV est proposé en HD dans un format 1080i. Si l’on est d’abord séduit par le rendu de la colorimétrie froide à tendance bleue clinique, force est de constater que la définition chancelle à plusieurs reprises, le piqué apparaît bien trop doux et les détails, notamment au niveau des visages des comédiens, manquent souvent à l’appel. Le codec AVC tente de consolider certains plans avec difficulté. De plus, la profondeur de champ est décevante, quelques fourmillements sensibles s’invitent à la partie, ainsi qu’un léger grain, la gestion des contrastes étant au final aléatoire. Toutefois, certains plans sortent aisément du lot avec un relief indéniable.
Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 se révèlent particulièrement sobres, mais instaurent un confort acoustique suffisant. En version originale, les dialogues auraient néanmoins mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale, surtout qu’Adrien Brody passe tout le film à murmurer. Dans les deux cas, la spatialisation musicale demeure évidente, les latérales soutiennent l’ensemble comme il se doit, les ambiances naturelles ne manquent pas tandis que le caisson de basses intervient à bon escient à l’instar des séquences relatant l’accident ferroviaire. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel.
Crédits images : © Head Gear Films, Metrol Technology, Screen Australia, See Pictures