Intruders (2015) : le test complet du Blu-ray

Atteinte d’agoraphobie sévère, Anna vit depuis 10 ans recluse dans une ancienne maison victorienne à la périphérie d’une ville de Louisiane. Lorsque des criminels s’introduisent chez elle par effraction, elle est terrifiée mais incapable de s’enfuir et de leur échapper. Ce que les cambrioleurs ne savent pas encore est que l’agoraphobie n’est pas la seule psychose dont souffre la jeune femme…

Selon IMDB, il y aurait près d’une trentaine de films - principalement dans le cinéma d’épouvante - s’intitulant précisément Intruders. Pour une raison ou pour une autre, Metropolitan a décidé d’appeler ainsi le premier long métrage d’Adam Schindler, Shut In. Sorti directement dans les bacs en France, Intruders, puisqu’il s’agit du titre « français », est le nouveau « joujou » des producteurs exécutifs de Paranormal Activity et d’Insidious. Attention, le film ne traite pas de phénomènes paranormaux, mais s’avère un formidable thriller en huis clos.

Pour son premier long métrage, le réalisateur Adam Schindler fait preuve d’une solide direction d’acteurs et sait ménager ses effets, sans pour autant tomber dans les effets gratuits et téléphonés. L’idée de voir les cambrioleurs devenir les proies d’une jeune femme chez qui ils se sont introduits est une idée très originale. Non, il ne s’agit pas d’un remake sombre de Maman, j’ai raté l’avion ! avec un ersatz féminin de Kevin McCallister qui s’en prend aux Casseurs Flotteurs ! Intruders plonge les spectateurs dans les dédales d’une maison, en apparence normale, mais dont les coins et recoins reflètent en réalité les traumas de son personnage principal, impeccablement interprété par la comédienne Beth Riesgraf, vue dans la série Leverage aux côtés de Timothy Hutton pendant cinq saisons.

Alors certes on comprend où le cinéaste souhaite en venir au bout d’une demi-heure, et malgré une fin trop précipitée, les rebondissements, la psychologie des personnages, la beauté de la photographie, le soin apporté à la mise en scène emportent facilement l’adhésion. Intruders est une très belle réussite dans le genre Home Invasion, qui aurait largement mérité son passage dans les salles françaises.

Le test du Blu-ray d’Intruders, édité chez Metropolitan, a été réalisé sur un check-disc. Le visuel fait étrangement pensé à l’excellente La Cabane dans les bois, également disponible chez le même éditeur. Le menu principal est animé et musical.

L’éditeur ne devait pas avoir grand-chose de côté puisque cette section se compose essentiellement d’interviews promotionnelles (20’) réalisées par les trois comédiens principaux, le réalisateur Adam Schindler et le scénariste David White. Les acteurs et le metteur en scène parlent des personnages et de leurs motivations, tandis que le scénariste évoque la genèse d’Intruders.

Un making of minuscule (3’30) montre rapidement l’envers du décor et les conditions de tournage, le tout commenté par l’équipe.

En plus de la bande-annonce, vous trouverez également un bonus caché. Placez votre curseur sur « Bande-annonce » puis cliquez sur la flèche du bas de votre télécommande. Une hache apparaît en surbrillance. Validez. Vous accèderez à un petit montage d’images de tournage.

Intruders est un film sombre et la Haute définition restitue habilement la photo du chef opérateur Eric Leach. Les volontés artistiques sont donc respectées mais entraînent quelques pertes occasionnelles du piqué et des détails dans les scènes les moins éclairées. Néanmoins, ce master HD demeure impressionnant de beauté, tant au niveau des détails que du piqué. Le cadre n’est pas avare en détails, les contrastes affichent une densité remarquable (du vrai goudron en ce qui concerne les noirs) et la colorimétrie froide est optimale.

Les deux versions DTS-HD Master Audio 5.1 font quasiment match nul en ce qui concerne la délivrance des ambiances sur les enceintes latérales, la restitution des dialogues et la balance frontale. Le spectateur est littéralement plongé dans ce huis clos, la spatialisation reste solide tout du long et le caisson de basses est utilisé à bon escient. Sans surprise, la version originale l’emporte de peu sur l’homogénéité et la fluidité acoustique, tandis que la piste française a tendance à mettre les voix un peu trop en avant.

Crédits images : Melissa Miroslavich © Black Fish Films, Campbell Grobman Films, Jeff Rice Films, Vicarious Entertainment