Alone (2015) : le test complet du Blu-ray

Don't Grow Up

Réalisé par Thierry Poiraud
Avec Fergus Riordan, Madeleine Kelly et David McKell

Édité par Condor Entertainment

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Le 27/05/2016
Critique

Alone

Sur une île isolée au large de l’Ecosse, six adolescents se réveillent seuls dans leur pensionnat : surveillants et professeurs ont mystérieusement disparu. D’abord ravis d’être libérés de toutes contraintes, ils finissent par prendre la route, en quête de réponses. Devant eux se dessine progressivement l’apocalypse : infectés par un virus inconnu, les habitants se sont transformés en prédateurs sanguinaires. Pire, le fléau semble toucher uniquement les adultes. Désormais, pour survivre, le groupe doit répondre à deux questions : comment quitter l’île ? Et à quel âge devient-on adulte ?

Après le four non mérité de son premier long métrage Atomik Circus - Le retour de James Bataille co-réalisé en 2004 avec son frère Didier, nous étions sans nouvelles de Thierry Poiraud. Metteur en scène de la seconde mi-temps de la comédie-horrifique Goal of the Dead en 2013, le réalisateur revient seul derrière la caméra dans une coproduction franco-espagnole, Alone (Don’t Grow Up, titre original). Spécialiste du film de genre, Thierry Poiraud met en scène une demi-douzaine de personnages principaux, des adolescents pensionnaires d’un foyer pour jeunes délinquants paumés sur une île située au large de l’Ecosse. Un soir, les surveillants et autres adultes semblent avoir disparu. Deux filles et quatre garçons qui n’ont pas pu rejoindre le continent sont d’abord étonnés de se voir livrés à eux-mêmes dans l’établissement, puis entreprennent rapidement de faire la fête en fumant des joints et en se ruant sur les bouteilles d’alcool. C’est alors qu’ils décident de se rendre en ville. Dans les rues désertes, ils vont découvrir que les habitants adultes ont été pris soudainement d’un mal inconnu, les transformant en zombies qui s’attaquent aux enfants, y compris à leurs progénitures. La bande est attaquée, parvient à prendre la fuite, mais se sachant eux-mêmes entre l’enfance et le monde adulte, la question qui se pose est qui sera le prochain touché par ce « virus » ?

Alone

Récompensé par le Prix du public au Festival du Film fantastique de Paris, Alone ne tient pas toutes ses promesses et n’est pas exempt de défauts, mais possède beaucoup de qualités. Certes le rythme est très lent malgré les 75 minutes du film et l’histoire manque de rebondissements, mais le film de Thierry Poiraud est avant tout très bien réalisé. Le cinéaste a l’oeil et compose de superbes cadres dans des décors impressionnants, superbement photographiés par le chef opérateur Mathias Boucard (L’Affaire SK1). Les jeunes comédiens (britanniques) sont également tous très bons et bien dirigés. Citons entre autres Fergus Riordan (vu dans le frappadingue Ghost Rider 2 : L’esprit de vengeance) et Darren Evans (Chips dans l’excellent Submarine de Richard Ayoade). Le problème provient de la longue mise en place et de la présentation des personnages. Il faut attendre près de 25 minutes pour que la première confrontation entre les ados et les adultes-zombies se réalise. Là-dessus, nous ne sommes pas déçus et on en vient à espérer que le reste du film soit du même acabit. Malheureusement le soufflé retombe rapidement. Une fois ces dix minutes passées, le film retrouve un rythme lent, sans qu’aucune scène ou presque ne vienne redonner un peu d’entrain ou même d’intérêt.

Du point de vue de la parabole, Thierry Poiraud et sa fidèle scénariste Marie Garel Weiss, se penchent sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, de l’innocence à la responsabilité. Si le projet est rare dans nos contrées, il est certain que le manque de moyens a dû limiter les ambitions du réalisateur. Alone n’est pas un film pour le jeune public puisqu’on y voit une mère « infectée » assassiner sa petite fille et même des enfants qui n’hésitent pas à prendre les armes et tirer dans la tête des adultes devenus prédateurs. Des séquences très violentes. Alone devient un survival intimiste plus centré sur la réflexion que sur l’action, ce qui peut décontenancer certains spectateurs qui d’ailleurs n’auront pas de réponse à toutes leurs questions. Alone n’en demeure pas moins déplaisant.

Alone

Présentation - 4,0 / 5

Le Blu-ray d’Alone, disponible chez Condor Entertainment, repose dans un boîtier classique de couleur bleue, glissée dans un surétui cartonné. La jaquette est attractive et saura attirer les adeptes du genre. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 1,5 / 5

L’éditeur ne livre qu’un petit making of (9’) composé d’interviews promotionnelles des jeunes comédiens et d’images de tournage traditionnelles. Les acteurs reviennent rapidement sur les conditions de tournage, le travail avec le réalisateur et présentent les personnages.

 »Alone »

Image - 4,0 / 5

Le Blu-ray édité par Condor est au format 1080i. Le transfert s’avère soigné et solide. Respectueuse des volontés artistiques originales concoctées par Mathias Boucard, la copie d’Alone se révèle propre et tire agréablement partie de la HD avec des teintes froides, une palette chromatique spécifique, le tout soutenu par un encodage de haute volée. Les contrastes sont bons sur les séquences diurnes, les arrière-plans détaillés, le relief plaisant, les noirs denses et les détails évidents sur le cadre large. Les scènes sombres s’avèrent les moins définies avec un piqué plus émoussé.

Alone

Son - 4,0 / 5

En anglais comme en français, les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 assurent le spectacle acoustique avec brio. Si la première option acoustique n’est pas aussi dynamique et riche que la version française, elle n’en demeure pas moins suffisamment immersive. Dans les deux cas, la balance frontale est percutante, surtout dans la langue de Molière ! Quelques scènes sortent du lot - l’attaque en ville - avec un usage probant des ambiances latérales et du caisson de basses. La musique profite également d’une belle délivrance, mettant toutes les enceintes à contribution, même à volume peu élevé. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.

Alone

Crédits images : © Inti Entertainment, Arcadia Motion Pictures, Noodles Production

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 27 mai 2016
Du point de vue de la parabole, Thierry Poiraud se penche sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, de l’innocence à la responsabilité. Si le projet est rare dans nos contrées, il est certain que le manque de moyens a dû limiter les ambitions du réalisateur. Alone n’est pas un film pour le jeune public en raison de séquences très violentes. Le film devient un survival intimiste plus centré sur la réflexion que sur l’action, ce qui peut décontenancer certains spectateurs qui d’ailleurs n’auront pas de réponse à toutes leurs questions. Alone n’en demeure pas moins déplaisant.

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