Médecin de campagne (2016) : le test complet du Blu-ray

Jean-Pierre, médecin unique d’un petit canton de Normandie, vient d’apprendre qu’il souffre d’une tumeur cervicale. Il finit par accepter, à contrecoeur, qu’une remplaçante vienne le seconder pendant la durée de son traitement : Nathalie, qui vient d’obtenir son diplôme après une dizaine d’années d’expérience comme infirmière en milieu hospitalier.

Médecin de campagne, après Les Yeux bandés (2007) et Hippocrate (2014), sur l’hôpital vu par un jeune interne, est le troisième long métrage de Thomas Lilti. Il connaît bien son sujet pour avoir été médecin généraliste à l’hôpital et effectué plusieurs remplacements de médecins à la campagne, bien qu’il n’exerce plus la médecine depuis trois ans.

Médecin de campagne est une fiction, mais bien ancrée dans la réalité. Une foule de détails, la voiture embourbée dans un chemin de terre, la ruée d’animaux pendant la traversée d’une cour de ferme, l’exactitude de certains gestes, comme la prise de tension ou l’auscultation au stéthoscope, l’appareil de radiographie suranné… donne au récit un ton quasi-documentaire qui, plus que la qualité formelle de la réalisation, fait l’intérêt essentiel du film.

Peut-être Médecin de campagne pêche-t-il en cherchant à évoquer trop de thèmes, la désertification médicale des campagnes, l’utilité de maisons médicales… qui ne peuvent qu’être effleurés dans la courte durée d’un film. En revanche, le choix de la mort à domicile, ainsi que la place tenue par le médecin dans la communauté rurale sont explorés plus en profondeur.

À souligner, également, la justesse du jeu des deux acteurs principaux, apparemment bien dirigés. François Cluzet rachète sa mauvaise prestation dans Un moment d’égarement et l’on apprécie que Marianne Denicourt se fasse de moins en moins rare.

À noter un clin d’oeil au roman quasi-autobiographique de Mikhail A. Bulgakov, magnifiquement adapté pour l’écran dans la minisérie A Young Doctor’s Notebook.

Médecin de campagne (102 minutes) et ses suppléments tiennent sur un Blu-ray double couche logé dans le traditionnel boîtier bleu de 11 mm, inséré dans un fourreau illustré par l’affiche du film. Le menu animé et musical propose le choix entre trois versions audio : DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 et DTS 2.0 pour la piste d’audiodescription. Sous-titres pour malentendants.

Entretien avec Thomas Lilti, Marianne Denicourt et François Cluzet (15’). Fils de médecin, le réalisateur a toujours été attiré par le cinéma dès ses années de lycée et a réalisé ses premiers courts métrages amateurs pendant ses études de médecine. Il se lance dans le tournage de Les Yeux bandés quelques semaines seulement après la fin de son internat. Il a voulu montrer l’implication du médecin de campagne au milieu d’une communauté rurale et a choisi de porter un regard bienveillant sur le sujet. François Cluzet, lui, défend des textes sans ponctuation qui laissent plus de souplesse aux acteurs dans leur interprétation, et facilitent pour le réalisateur la direction de leur jeu. Thomas Lilti dit envisager de réaliser d’autres films montrant les coulisses de la vie des personnages principaux.

Scènes coupées (2’).

Rencontre de Thomas Lilti avec des professionnels de santé au cinéma Le Nouvel Odéon (13’). Répondant aux questions d’un auditoire de médecins, le réalisateur dit avoir choisi de porter un regard résolument optimiste sur une profession qu’il espère voir survivre si des actions sont mises en oeuvre pour encourager les vocations. Il a passé du temps à préparer François Cluzet à tenir son rôle, par des conversations, des lectures et rencontres de quelques médecins. Ce travail avait déjà été, en partie, entrepris avec Marianne Denicourt pour son interprétation d’un des personnages d’Hippocrate.

L’image (2.40:1, 1080p, AVC) est propre, mais, dans l’ensemble, un peu trop douce, particulièrement dans les scènes moins éclairées.

Pour le son, deux formats peuvent être choisis en fonction des installations : DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0. Les dialogues sont clairement restitués avec une bonne sensation d’immersion dans certaines scènes, comme l’ambiance western de la soirée square dance.

Crédits images : © Jair Sfez/Le Pacte