Maniac Cop (1988) : le test complet du Blu-ray

Une série de meurtres particulièrement sordides éclate à New York. L’agresseur portait un uniforme de policer, ce qui provoque bientôt une véritable psychose au sein de la population. Soupçonné d’être l’auteur de ces crimes, l’agent Forrest est arrêté. Mais l’inspecteur McCrae, chargé de l’enquête, est convaincu de son innocence.

Vous avez le droit de garder le silence… pour toujours !

Réalisé par William Lustig, révélé en 1980 avec Maniac et Vigilante en 1983, et produit par le scénariste, metteur en scène et producteur James Glickenhaus (Le Retour du Chinois, Blue Jean Cop, Exterminator (Le Droit de tuer)), Maniac Cop est le premier volet d’une des plus célèbres trilogies du cinéma Bis américain et non pas une suite à Maniac, même si le film est né dans cette optique. Sorti en 1988, ce thriller-slasher produit et écrit par le célèbre Larry Cohen (créateur de la série Les Envahisseurs), sorti au Québec sous le titre Le Flic de l’enfer, est rapidement devenu un film culte auprès de millions de spectateurs adeptes du genre. Il faut dire que le casting est à l’avenant. Tom Atkins (Fog, New York 1997, L’Arme fatale), Bruce Campbell (la saga Evil Dead), Richard Roundtree (Shaft - Les nuits de Harlem), sans oublier Sam Raimi, le boxeur Jake La Motta - oncle du réalisateur - dans une apparition, et surtout l’improbable Robert Z’dar - avec sa tronche unique - dans le cultissime rôle-titre, ont tout pour emporter immédiatement l’adhésion.

Il n’y a pas tromperie sur la marchandise. A l’instar de James Glickenhaus, William Lustig et Larry Cohen placent leur récit à New York. La nuit, un homme grand et costaud habillé en flic, à moins que ce soit réellement un policier, terrifie les rues inquiétantes de la Grosse Pomme et tue hommes et femmes, sans raison apparente. Frank McCrae, un vieux briscard de la police (Tom Atkins avec sa crinière blanche brossée), sait que le tueur n’est pas près d’arrêter ses méfaits et se lance à ses trousses. De son côté, le flic Jack Forest (Bruce Campbell), dont le mariage est en train de sombrer, entretient une relation avec une collègue. Un soir, sa femme le surprend au lit avec sa maîtresse. Le lendemain, il est soupçonné du meurtre de son épouse, retrouvée égorgée dans la chambre du motel où elle l’avait surpris en bonne compagnie. Tous les indices recueillis font de lui le suspect numéro n°1. Il est arrêté.

On a beau connaître toutes les ficelles, deviner les rebondissements et retournements de situations à l’avance, Maniac Cop demeure un joyau du genre. Les séquences s’enchaînent sans aucun temps mort, l’humour noir (ou involontaire certes) vient désamorcer les séquences de violence très graphique et le jeu premier degré des comédiens vaut son pesant de cacahuètes. La musique de Jay Chattaway donne au film un ton sérieux qui crée parfois un décalage avec «  l’hénaurmité  » des situations, lors des apparitions/disparitions ou la quasi-invulnérabilité du tueur. Une petite touche de fantastique comme l’affectionnait le genre durant cette décennie, qui n’est pas sans rappeler celle apportée aux personnages de Jason et de Michael Myers.

Maniac Cop est un film sombre et bien réalisé, mais devant lequel il est impossible de se retenir de rire, surtout devant le manque de courage des flics (qui crient et détallent dès que le danger apparaît), sans oublier ses merveilleux dialogues et la version française au doublage gratiné. C’est là toute la magie du genre, parvenir à rester efficace malgré les années qui passent, demeurer un formidable et jubilatoire moment de cinéma. C’est ce qu’on appelle une valeur sûre, comme un bon pote vers qui se tourner en étant sûr de passer un bon moment.

Carlotta inaugure une nouvelle collection intitulée Midnight Collection ou «  le meilleur de la VHS en Blu-ray et DVD  ». La jaquette estampillée «  VHS « , glissée dans un boîtier de couleur grise comme une cassette vidéo, est sympa et reprend le style Vidéoclub des années 1980 avec le visuel original. Le menu principal est sobre, fixe et musical.

Seule ombre au tableau de cette édition, le film n’est accompagné que de sa bande-annonce originale et des credits habituels.

Maniac Cop apparaît dans un très beau master HD au format 1080p. Si quelques résidus, tâches, points et autres poussières subsistent, ainsi que des rayures verticales, la copie affiche une stabilité tout du long et de très belles couleurs. Les nombreuses séquences nocturnes sont soignées avec une solide gestion du grain original. Les scènes diurnes sont lumineuses et le piqué est probant.

En ce qui concerne le son, la version originale est disponible en DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. Oublions le remixage anecdotique puisque les puristes se tourneront immédiatement vers la Stéréo, d’autant plus que Maniac Cop était sorti en procédé Ultra-Stéréo en 1988. Cette option acoustique est la plus riche. Les frontales sont vives, les effets annexes concrets, la musique de Jay Chattaway est excellemment restituée et les dialogues solides. Certains autres puristes voudront privilégier la version française, proposée en DTS-HD Master Audio 1.0. Si elle s’avère évidemment plus sourde et confinée que la Stéréo anglaise, elle reste efficace et propre. Il serait dommage de se priver de l’excellent doublage qui rajoute toujours un plaisir supplémentaire au film de William Lustig.

Crédits images : © Carlotta Films