Point Break (2015) : le test complet du Blu-ray

Une série de braquages spectaculaires aux quatre coins du monde met en péril l’équilibre des marchés financiers. Les criminels opèrent aussi bien en motos dans des gratte-ciels new yorkais qu’en « wingsuits » pour s’échapper d’avions au-dessus de la jungle. Johnny Utah, une ancienne légende du moto-cross devenue agent du FBI, va devoir infiltrer le groupe de sportifs de l’extrême que l’on soupçonne d’être à l’origine de ces sidérants braquages. Pour gagner leur confiance, Utah affronte des défis insensés, du surf au snowboard en passant par la chute libre ou l’escalade à mains nues. Alors qu’il pense avoir identifié le cerveau des braquages, il se retrouve entrainé contre son gré dans les activités criminelles du groupe dopé à l’adrénaline…

Pour être honnête nous n’attendions pas grand-chose du remake de Point Break : Extrême limite, film culte (euphémisme) de Kathryn Bigelow sorti en 1991 (1,3 millions de spectateurs en France et 80 millions de dollars de recette dans le monde pour un budget de 24 millions), avec Keanu Reeves et Patrick Swayze. Point Break version 2016 s’avère un excellent divertissement, qui ne cherche jamais à se mesurer au film original, mais qui use de quelques-uns de ses motifs, y compris du nom des personnages, pour plutôt surfer (jeu de mots involontaire) sur l’énergie des divertissements boostés à la testostérone. Le réalisateur Ericson Core a d’abord fait ses classes en tant que directeur de la photographie. On lui doit les images de films aussi divers et variés que Payback, Fast and Furious (déjà inspiré de Point Break : Extrême limite) ou Daredevil version Ben Affleck. Pressenti pour succéder à Patrick Swayze dans le rôle de Bodhi, Gerard Butler, qui avait déjà surfer dans le formidable Chasing Mavericks, a finalement décliné. Si Tom Hardy, Colin Farrell, Hugh Jackman, Jeremy Renner, Chris Hemsworth et Garrett Hedlund ont ensuite été envisagés, c’est finalement l’inattendu et palot Edgar Ramirez qui a hérité du rôle. Quant à celui de Johnny Utah, après les désistements de Taylor Kitsch, Nicholas Hoult, Aaron Taylor-Johnson, Chris Pine et Chris Prat, les producteurs ont choisi Luke Bracey, vu dans le plaisir-coupable G.I. Joe 2 : Conspiration (il reprenait le rôle tenu par Joseph Gordon-Levitt dans le premier opus) et le thriller The November Man avec Pierce Brosnan. Comme Keanu Reeves, on ne peut pas dire que le comédien australien brille par son charisme, mais il compose un personnage suffisamment attachant pour qu’on le suive dans ses exploits et doutes quand son enquête est compromise par le respect et son amitié naissante envers Bodhi. Egalement au générique, Ray Winstone vient grogner, Teresa Palmer vient ravir les pupilles et l’hypophise, Matias Varela et Clemens Schick jouent les collègues de Bodhi.

Remarqué aux Etats-Unis avec Invincible, son premier film en tant que réalisateur, biopic sportif sorti en 2006 avec Mark Wahlberg en tête d’affiche, Ericson Core en met plein la vue avec ce deuxième long métrage. Si le film reprend l’intrigue de l’agent du FBI infiltré auprès d’une bande de hors-la-loi spécialisés dans les casses réalisés dans des conditions extrêmes, Point Break version 2016 privilégie les scènes d’action réalisées dans de véritables et ahurissantes conditions. Les personnages, adeptes de sensations fortes, ne reculent devant rien pour faire communion avec la nature et ses éléments. Les caméras embarquées, de plus en plus perfectionnées, permettent aux spectateurs de participer aux exploits de ces sportifs de haut niveau, réellement exécutés par des professionnels, comme lors du vol plané réalisé en wingsuit, vraiment spectaculaire et qui a nécessité une soixantaine de vols en deux semaines pour capturer cette séquence. Entre le surf sur des vagues géantes de plus de 20 mètres de haut, la descente en snowboard, l’escalade libre, le motocross et la chute libre, l’audience a de quoi être décoiffée et dépaysée puisque le film a été tourné sur quatre continents et une douzaines de pays !

Le scénario concocté par Kurt Wimmer, qui avait commis celui du remake minable de Total Recall - Mémoires programmées avec Colin Farrell (on en rit encore), respecte la matière originale et a su lui donner plus de peps en se reposant sur ce qui était possible d’accomplir grâce aux avancées techniques, ainsi qu’un budget confortable de 100 millions de dollars. Point Break version 2016 est un divertissement généreux, musclé, réussi, mené à cent à l’heure, qui saura faire sa place auprès de son « cousin germain ».

Le test du Blu-ray 2D de Point Break, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est efficace, animé et musical.

S’il n’y a rien à redire sur l’image exceptionnelle et le son explosif de ce Blu-ray, cette édition déçoit par ses suppléments.

M6 Vidéo propose un making of de huit minutes, divisé en quatre chapitres, consacré au tournage des scènes de sauts et de vols, de snowboard, d’escalades et de motocross. Quelques propos de l’équipe, des conseillers techniques et sportifs, ainsi que des images du plateau dévoilent l’envers du décor, mais l’ensemble va malheureusement trop vite.

En plus de la bande-annonce en français, quatre petites scènes coupées (8’), sans intérêt, complètent cette section.

Afin de plonger les spectateurs dans l’action et les exploits des passionnés de sports extrêmes, Ericson Core a opté pour une multitude de caméras numériques classiques (Arri Alexa XT Plus, Red Epic Dragon, Blackmagic Pocket Cinema Camera ), posées à même la planche, sur le wingsuit ou même attachées à des drones. En Blu-ray le résultat est somptueux. La colorimétrie brûle les yeux, les teintes bigarrées (explosion de rouges, bleus, jaunes) et chaudes sont divinement restituées et parfaitement saturées, le piqué est acéré comme la lame d’un scalpel, les contrastes sont denses et les détails abondent aux quatre coins du cadre large. Les scènes aquatiques et en haute-montagne sont magnifiques, limpides, la luminosité est étincelante, un léger grain se fait légèrement ressentir apportant une belle patine à l’ensemble. Ce master full HD ravit et s’impose comme un disque de démonstration.

L’éditeur a mis les bouchées doubles en proposant les mixages anglais et français en DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. Les options acoustiques sont fracassantes. Toutes les enceintes sont constamment mises à contribution, y compris durant les scènes calmes, même si elles sont rares, où les ambiances naturelles ne sont jamais oubliées. Mais le must demeure évidemment les séquences de surf, de vol plané, d’escalades, de bastons. Le spectateur est littéralement embarqué au creux des vagues de 25 mètres de haut, l’explosion des enceintes latérales et frontales, ainsi que rugissement du caisson de basses sont là pour vous le prouver quand les tonnes d’eau s’abattent sur les sportifs. La piste française tient la dragée haute à son homologue. Dans les deux cas, la bouillonnante bande-originale est brillamment délivrée. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © Alcon Entertainment, DMG Entertainment, Ehman Productions, Studio Babelsberg