Spotlight (2015) : le test complet du Blu-ray

Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe - couronnée par le prix Pulitzer - qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révèlera que l’Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.

Au nom du Père, du Fils et des pas très sains d’esprit…

Froid dans le dos. Le récit et les conséquences de l’enquête journalistique menée par cette équipe à la pugnacité sans failles, fait froid dans le dos. Quand des hommes censés inspirer confiance et censés promouvoir un message de paix et de respect de l’autre se mettent à dérailler et à traumatiser des enfants au point qu’ils peuvent en arriver à mettre fin à leurs jours une fois adultes, il y a là un très très gros « problème ». Si on ajoute à cela la complicité d’avocats peu regardants qui trouvent là un moyen de tirer un profit substantiel et régulier (!), la colère suffit tout juste à réveiller le spectateur de son abasourdissement… car oui, tout cela est vrai, et depuis 2002 et la lumière faite sur ce « système », l’on sait qu’il reste encore beaucoup de travail de nettoyage à faire…

Acteur (Sur écoute, 2012), scénariste (Là-haut, et réalisateur, Tom McCarthy met en scène avec beaucoup de simplicité et de pudeur ce récit d’enquête dont le rythme posé et le scénario linéaire n’écartent jamais l’attention en dehors du cadre. Tout aussi simple et pudique est la brochette impressionnante d’acteurs impeccables qui portent ces faits réels. Mark Ruffalo, Rachel McAdams, Liev Schreiber ou encore Stanley Tucci… les répliques fusent, les regards sont inquiets ou paniqués de colère… Impossible de citer tous ces artistes et d’oublier Michael Keaton, qui confirme ici encore, un retour marquant à Hollywood.

Entre le mythique Les Hommes du Président (1976) et le récent Truth, le prix de la vérité, Spotlight montre que le cinéma peut être un puissant outil de rafraîchissement des mémoires ou de mise en lumière de faits presque oubliés (ici dans l’ombre des attentats du 11 septembre 2001) et que certaines grosses affaires sont encore et toujours mises en second plan par certains médias alors qu’elles ont toujours cours…

Distribué par Warner Home Video France, le Blu-ray de Spotlight est une mastérisation toute locale avec, du coup, des caractéristiques rares pour un Warner…

Boîtier standard, menus très basiques, surétui carton vernis qui ne mentionne même pas l’Oscar du meilleur film… on ne peut pas dire que ce soit la liesse pour la sortie de ce film pourtant essentiel.

Même constat du côté des bonus avec 2 featurettes microscopiques qui ne sont que des mélanges de la bande-annonce avec quelques interventions sans importance des acteurs ou du réalisateur. Le niveau remonte un peu avec le tour de table Derrière le film, l’histoire vraie qui fait intervenir les véritables journalistes de cette affaire. Mais ce qui aurait pu être un vrai plus par rapport au film, s’arrête aussitôt qu’il a commencé (6 minutes). Ne cherchez pas plus de bonus outre-Atlantique, il n’y en n’a pas plus, incompréhensible…

La partie vidéo de Spotlight n’est pas ce qu’on a vu de mieux en Blu-ray. Le master est un peu laiteux et les contrastes dans les chaussettes. La définition est correcte, mais sans plus.

Film d’investigation, Spotlight n’est pas un candidat pour faire trembler les murs. Ses ambiances sonores sont surtout intérieures. Profitant d’une mastérisation/fabrication française, le Blu-ray propose la VF et la VOST en DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. La VOST 5.1 assure un spectacle correct avec des dialogues clairs mais à la spatialisation un peu juste. La stéréo aplatit encore plus le tout. En VF, c’est encore pire avec un doublage/mixage à l’économie qui éteint le peu d’ambiances présentes dans le mixage original et sonne vraiment comme un doublage plaqué sur les images.

Crédits images : © Anonymous Content, First Look, Participant Media, Rocklin Faust