Joséphine s'arrondit (2016) : le test complet du Blu-ray

Depuis deux ans, Gilles (homme-parfait-non-fumeur-bon-cuisinier-qui-aime-les-chats) et Joséphine (fille-attachiante-bordélique-mais-sympathique) s’aiment. Tout est parfait. Jusqu’à une nouvelle inattendue : ils seront bientôt trois. Ne pas devenir comme sa mère, garder son mec et devenir une adulte responsable, tout un tas d’épreuves que Joséphine va devoir affronter, avec Gilles… à leur manière.

Remarquée en 2009 avec l’excellent Romaine par moins 30, la réalisatrice Agnès Obadia avait en 2013 réussi à transposer à l’écran la géniale bande dessinée Joséphine créée, illustrée et écrite en 2008 (pour le magazine Femina) par Pénélope Bagieu avec le même peps que pour son précédent long métrage. Le film avait attiré pas loin de 600.000 spectateurs et il n’en fallait pas plus pour qu’une suite soit envisagée. C’est le producteur Romain Rojtman (L’Élève Ducobu, Les Profs 2, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?) qui a demandé à la comédienne Marilou Berry si le projet l’intéressait, non seulement pour reprendre le personnage principal, mais également pour mettre en scène ce deuxième épisode. Marilou Berry a relevé ce défi, pour lequel elle cosigne également le scénario avec Samantha Mazeras, auteure du premier film.

Nous retrouvons donc Joséphine en plein bonheur. La jeune trentenaire adulescente aux fesses bien galbées, fan de Woody Allen et de Brad Pitt son chat-confident, n’est plus célibataire et file le parfait amour avec Gilles. Seulement Joséphine ne s’attendait pas à tomber aussi rapidement enceinte. Après plusieurs dizaines de tests de grossesse, elle doit bien se rendre à l’évidence, elle sera bientôt maman. Si Gilles (Mehdi Nebbou, qui a l’air perdu) se sent prêt, ce n’est pas du tout le cas de Joséphine. Et les problèmes commencent. Pour le spectateur aussi, car tous les poncifs liés aux thèmes de l’angoisse de la grossesse et de la maternité au cinéma sont ici réunis. On ne s’improvise pas metteur en scène et Joséphine s’arrondit le prouve une fois de plus. Si Marilou Berry est la fille de Josiane Balasko, qui joue d’ailleurs pour la première fois sa mère devant la caméra, l’actrice n’a visiblement aucune expérience en matière de direction d’acteurs et le malaise s’installe dès la première séquence. Joséphine s’arrondit repose sur une hystérie collective exténuante dès la première séquence. Le film tombe rapidement dans la vulgarité à laquelle échappait le premier volet, le jeu des comédiens laisse à désirer, les gags tombent à plat et on a plus souvent l’impression d’être devant un Vilaine 2 (autre succès de Marilou Berry) que devant une suite de Joséphine. Nous ne retrouvons ni l’humour, ni le charme qui faisaient la réussite du premier opus, tant au niveau des costumes que des dialogues et des décors. L’énergie déployée ne mène à rien et n’est jamais canalisée, « ça gesticule et parle fort » comme le chante si bien Charles Aznavour, les acteurs s’époumonent et brassent du vent, tandis que les spectateurs regardent ce « spectacle » avec les yeux écarquillés.

Pourtant, Marilou Berry a mis le paquet sur les seconds rôles à l’instar de Medi Sadoun, qui s’en sort le mieux dans un rôle très sobre, Cyril Gueï, dans le rôle du pote gay-fétard, Sarah Suco, révélation de l’excellent Discount de Louis-Julien Petit, qui prouve son potentiel comique, Vanessa Guide, qui reprend sans aucune saveur le rôle précédemment tenu par Alice Pol, ainsi que les vieux briscards Patrick Braoudé, qui fait le lien avec Neuf mois, tout comme sa partenaire Catherine Jacob, Victoria Abril en tenue d’Eve qui cite Gazon maudit, et Bérengère Krief qui reprend son rôle, mais par Skype interposé. Ah oui il y a aussi Zahia dans un petit rôle. Mais tout ce petit monde réunit ne fait pas la réussite d’un film. Plus trash, roturier, banal, Joséphine s’arrondit est une comédie opportuniste, fatigante, dispensable, qui a pourtant mieux fonctionné que le premier en attirant près de 900.000 spectateurs. Un troisième opus est donc largement envisageable.

Le Blu-ray de Joséphine s’arrondit, disponible chez UGC Vidéo, repose dans un boîtier rose-bonbon. La jaquette reprend le visuel de l’affiche originale. Le menu principal est animé et musical.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent, même pas un paquet de M&Ms qu’affectionnent pourtant Joséphine.

Un petit bêtisier rigolo (5’) et quelques séquences coupées, qui s’avèrent peut-être plus réussies que celles gardées au montage final (dont celle du relooking de Gilles) font office de suppléments. N’oublions pas un diaporama réalisé pour le générique final, ainsi que la photo de l’équipe du film prise lors du dernier jour de tournage, avec le nom de chaque membre qui s’affiche au gré de la navigation.

Ce Blu-ray au format 1080p s’avère soigné, l’univers de la BD est bien retranscrit avec une prédominance de couleurs vives et pétillantes (les teintes rose, bleue, jaune foisonnent), les contrastes sont au beau fixe et le piqué agréable. Seule une légère perte de la définition sur les séquences sombres viennent sensiblement ternir le tout avec un léger bruit vidéo constatable sur les arrière-plans. Ce master demeure néanmoins un bel objet, le relief est omniprésent et la luminosité flatteuse.

Dès la première séquence de Joséphine s’arrondit, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 sollicite l’ensemble des enceintes et offre une petite spatialisation soignée. Les dialogues se détachent sans mal sur la centrale, le caisson de basses délivre quelques effets sympathiques tandis que les ambiances naturelles des scènes en extérieur demeurent constantes. La DTS-HD Master Audio 2.0 est évidemment plus « plate » mais le spectacle acoustique est tout autant assuré.

L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste en Audiodescription.

Crédits images : © Les films du 24