Nimitz - Retour vers l'enfer (1980) : le test complet du Blu-ray

Le porte-avions USS Nimitz se retrouve en plein milieu du Pacifique au coeur d’une tempête électromagnétique. Peu après, l’équipage capte sur les fréquences radios des enregistrements datant de la Seconde Guerre Mondiale, dans lesquels les émetteurs parlent de l’armée allemande en URSS. Plus étrange, des avions de reconnaissance ramènent des clichés de Pearl Harbor mais intact.

Nimitz, retour vers l’enfer - The Final Countdown (rien à voir avec le tube du groupe Europe), est un des films de science-fiction les plus célèbres des années 1980. Le réalisateur Don Taylor (1920-1998), ancien comédien passé à la mise en scène au milieu des années 1950, demeure célèbre pour Les Evadés de la planète des singes (1971), un des meilleurs épisodes de la célèbre saga, qui envoyait déjà ses protagonistes dans le passé. Don Taylor a également signé L’Île du docteur Moreau (1977) avec Burt Lancaster, ainsi que le deuxième épisode de La Malédiction en 1978. Mais Nimitz, retour vers l’enfer reste peut-être son film le plus populaire. 1980. Au cours d’une mission de routine dans le Pacifique, le porte-avions nucléaire USS Nimitz est aspiré dans un vortex. Peu après, le bâtiment capte sur la radio des émissions datant de 1941, parmi lesquelles des informations concernant la progression de l’armée allemande en URSS. À bord, personne ne parvient à expliquer ce qui se passe. Dans le même temps, deux avions de chasse «  Tomcat  » abattent deux chasseurs japonais «  Zéro  », après que ces derniers eurent attaqué un yacht à bord duquel se trouvaient un sénateur américain et sa secrétaire. Il devient alors clair que le navire a été projeté 40 ans en arrière.

Le thème du voyage dans le temps est intelligemment abordé dans Nimitz, retour vers l’enfer. En se rendant compte que le bâtiment a été projeté dans le passé, quelques heures avant l’attaque des japonais sur Pearl Harbor, le commandant Matthew Yelland (Kirk Douglas, impérial), doit prendre une décision, celle de laisser l’attaque des japonais se réaliser ou bien intervenir - avec sa puissance de feu encore inconnue dans les années 1940 - au risque de changer le cours de l’Histoire. Et si ?…

Le scénario ne comblera pas forcément les spectateurs en mal d’action, mais le film propose une véritable plongée dans le quotidien d’un porte-avions (un vrai bâtiment a d’ailleurs servi de décor) grâce à une mise en scène immersive et ce bien avant Top Gun, au rythme lent mais maîtrisé, soutenue par la belle partition de John Scott, la superbe photographie de Victor J. Kemper (F/X2, effets très spéciaux, Les Yeux de Laura Mars) et les effets spéciaux conçus par l’immense Maurice Binder, dont la griffe «  Bondienne  » reste reconnaissable lors du passage du porte-avions dans le vortex. Chaque comédien est à sa place, Kirk Douglas aux commandes donc (Houston, clin d’oeil à Derrick contre Superman pour ceux qui suivent) dans un de ses derniers grands rôles, Martin Sheen en électron libre car «  invité  » à bord pour une mission dont il ignore lui-même la raison (il faut attendre la fin pour ça), la sublime et rare Katharine Ross (Le Lauréat, Butch Cassidy et le Kid), James Farentino (les séries Dynastie et Urgences), sans oublier la trogne de Charles Durning (Un Après-midi de chien, Furie, L’Ultimatum des trois mercenaires).

Mélange réussi de film de guerre, de science-fiction et d’aventures, sans oublier quelques touches d’humour bienvenues, Nimitz, retour vers l’enfer est devenu un grand classique, un film culte bourré de charme, qui reste aujourd’hui très efficace.

Le test du Blu-ray de Nimitz, retour vers l’enfer, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check disc. Grossière erreur de la part de l’éditeur qui estampille cette édition «  25e anniversaire  » alors que le film de Don Taylor a été réalisé en 1980. Le menu principal est animé et musical.

C’est dommage. Vous ne trouverez rien sur le film proprement dit, mais seulement un documentaire (doublé en français) sur l’attaque de Pearl Harbor (52’) réalisé en 2001. Plutôt bien fichu, ce film retrace heure par heure l’attaque qui allait précipiter les Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, à travers des archives rares, japonaises et américaines, en couleur et des témoignages divers. Ce documentaire est vraisemblablement le même que celui déjà disponible sur l’ancienne édition DVD Collector du film, sorti en 2004 chez AB Vidéo, aujourd’hui quasi-introuvable, du moins à prix raisonnable.

Cette section se clôt sur une galerie d’affiches et des bandes-annonces.

Jusqu’alors inédit dans nos contrées en Haute Définition, Nimitz, retour vers l’enfer fait son apparition en galette bleue chez Sidonis Calysta. Ce Blu-ray est au format 1080i. Malgré tout, le master est de fort bonne facture. L’image est stable et excellemment nettoyée, les couleurs sont ravivées avec notamment une large palette de bleus. Le cadre large est habilement exploité avec une profondeur de champ fort appréciable, un piqué aiguisé à souhait, des contrastes soignés. Hormis quelques plans flous et un grain parfois trop lissé (fâcheuse habitude de l’éditeur), ce Blu-ray saura contenter les cinéphiles.

Point de HD en ce qui concerne les options acoustiques ! Choisissez entre la version française et la version originale, disponibles en Dolby Digital 2.0. ! Tout cela manque vraiment d’ampleur, surtout sur les séquences de décollage d’avion, de vols de reconnaissance et même lors du vortex auraient mérité un coffre phonique plus imposant. Les deux pistes sont très propres, mais manquent parfois d’ardeur. Les sous-titres sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé.

Crédits images : © Sidonis Calysta