Réalisé par Dan Mazer
Avec
Robert De Niro, Zac Efron et Aubrey Plaza
Édité par Metropolitan Film & Video
Jason Kelly, avocat un peu coincé, s’apprête à épouser la fille autoritaire de son patron. Autant dire qu’il est désormais bien parti pour devenir associé au sein du cabinet… Mais c’est sans compter sur son grand-père Dick, vieil obsédé sexuel, qui le convainc de l’accompagner en Floride pour quelques jours de vacances. Soudain, Jason voit la perspective de son mariage remise en question. Car son grand-père entend profiter de la vie au maximum et embarquer son petit-fils dans ses aventures rocambolesques. Du coup, entre les soirées arrosées, les bagarres dans les bars et une folle nuit passée au karaoké, Jason découvre des plaisirs de l’existence qu’il ne soupçonnait pas, tandis que Dick s’attache à ce garçon qu’il ne connaissait presque pas…
Sacré Bob ! A force de creuser le comédien a dû non seulement trouver du pétrole mais aussi dépasser le centre de la Terre depuis longtemps. Depuis quinze ans, Robert De Niro enchaîne les films improbables, Les Aventures de Rocky et Bullwinkle (2000), La Loi et l’ordre (2008), Mon beau-père et nous (2010), Happy New Year (2011), Malavita (2013), pour n’en citer qu’une poignée, et films plus sobres Raisons d’état (2006), Red Lights (2012), Happiness Therapy, Joy (2015). Au total, plus de 40 films tournés en 15 ans, un de bon tous les huit films. C’était pour les statistiques. Avec un titre comme Dirty Papy, on sait d’emblée dans quelle catégorie ranger le film de Dan Mazer, producteur et scénariste de The Dictator, Borat, Brüno et Ali G Indahouse, qui avait signé un premier long métrage sympathique en 2013 avec Mariage à l’anglaise. Mais soyons francs, Dirty Papy n’est certainement pas le pire film de Robert De Niro.
Loin d’être gêné dans pareille production et remplaçant Jeff Bridges et Michael Douglas qui avaient été envisagés avant lui, l’ami Bob y va à fond. Nous ne l’avions jamais vu aussi vulgaire, jusqu’au-boutiste, d’autant plus qu’il est soutenu et entraîné par la jeune génération, Zac Efron (excellent de film en film), Zoey Deutch (à croquer), Aubrey Plaza (géniale dans le rôle de la nympho attirée par le troisième âge). C’est à croire que Robert De Niro ait voulu faire dans ce film tout ce qu’il n’avait pas encore fait : se masturber sauvagement, mettre des doigts dans le cul, jurer comme un charretier, se taper une jeunette chaude comme la b(r)aise, chanter du rap en fumant un gros pétard, participer au Spring Break, etc. Pendant ce temps, son petit-fils Jason (Zac Efron), entraîné par son grand-père, va passer du jeune avocat ambitieux, sur le point de se marier à une belle blonde de bonne famille, en gros Ken qui va épouser Barbie, à quelques fiestas auprès de demoiselles peu habillées, à danser la Macarena les fesses à l’air, à se faire prendre par un chien, à fumer du crack. Un « récit initiatique » durant lequel Jason va se rendre compte qu’il ne souhaite pas de la vie que son père (Dermot Mulroney, qui se fait dessiner des phallus sur le visage) a tracé pour lui. Artiste dans l’âme (oui), passionné par la photographie, il rencontre sur sa route la belle Shadia (Zoey Deutch), qu’il avait déjà croisée quelques années auparavant au cours d’un stage photo, avant qu’il ne change de voie.
De son côté, son « Papy » ne souhaite qu’une chose : « I want to fuuuuuck ! ». Libidineux, Dick Kelly (diminutif de Richard et qui signifie également… vous savez), ancien instructeur des Bérets verts et tout juste veuf, veut en profiter autant, si ce n’est plus que son petit-fils. Dick aura lui l’occasion de croiser un ancien pote du Vietnam interprété par Danny Glover, cloué sur un fauteuil roulant et qui débite (en un seul mot) plus de gros mots en cinq minutes que la bande à DiCaprio en trois heures dans Le Loup de Wall Street. Vous l’aurez compris, Dirty Papy va jusqu’au bout, de quoi c’est à vous de l’imaginer, mais au moins il n’y a pas tromperie sur la marchandise. C’est graveleux, vulgos, mais c’est aussi drôle, agité, rythmé, on rit beaucoup toujours en se demandant comment celui qui a été Jon Rubin, Vito Corleone, Travis Bickle, Michael Vronsky, Jack LaMotta, Rupert Pupkin, David « Noodles » Aaronson, Al Capone, Jimmy Conway et bien d’autres personnages mythiques a pu en arriver là à 70 ans passés. Sans doute pour se faire connaître des jeunes spectateurs et les intéresser à ce qu’a pu faire ce pervers pépère dans le passé. On préfère penser que cette fin de carrière a été envisagée ainsi.
Le test du Blu-ray de Dirty Papy, disponible chez Metropolitan, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical. La version du film est disponible dans son montage non censuré uniquement.
Cette section a l’air remplie, mais en réalité les suppléments ne durent pas longtemps et font office de remplissage.
Le premier module de quatre minutes se focalise sur le duo de flics improbables interprétés par Mo Collins et Henry Zebrowski. Ce faux documentaire fait comme s’il s’agissait de vrais personnages qui jouent leur propre rôle dans une téléréalité. On cherche encore la raison d’être de ce truc.
Outre un making of (10’) composé de banales images de tournage, d’interviews promotionnelles et de scènes ratées, l’éditeur joint également un segment sur le personnage du dealer interprété par Jason Mantzoukas (6’) et un autre sur Lenore (Aubrey Plaza) qui donne quelques leçons de séduction. En fait, il s’agit d’une compilation de ses répliques dans le film.
L’interactivité se clôt sur un bêtisier (pas drôle), des bandes-annonces, des liens internet et le commentaire audio (non sous-titré) du réalisateur Dan Mazer, de son scénariste John Phillips et d’un des producteurs.
Le chef opérateur Eric Alan Edwards (En cloque, mode d’emploi, La Rupture) ne s’encombre pas de partis pris esthétiques extraordinaires et livre une photo passe-partout, dont le transfert HD renforce les contrastes et surtout la luminosité des très nombreuses séquences en extérieur, dès le générique d’ouverture. La colorimétrie est riche et chatoyante, le piqué probant. Seules certaines séquences en intérieur ne sont pas autant définies, sans pour autant que les détails s’en trouvent amoindris aux quatre coins du cadre large. Metropolitan prend autant soin de l’apport HD pour ses comédies que pour un blockbuster, ce qui n’est pas le cas chez les autres éditeurs.
Dirty Grandpa repose souvent sur les dialogues. Il n’est donc pas étonnant que les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 fassent la part belle aux enceintes frontales et à la centrale d’où émergent les voix des comédiens et les effets annexes. Dans les deux cas, la spatialisation est essentiellement musicale (voir toutes les séquences de fiesta) et, sans surprise, la version originale l’emporte sur son homologue de par son ampleur, son relief et sa dynamique. De même, les ambiances se révèlent plus riches, harmonieuses et naturelles sur la piste anglaise.
L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français pour les spectateurs sourds et malentendants.
Crédits images : © Metropolitan Films