Eddie the Eagle (2016) : le test complet du Blu-ray

Eddie Edwards n’a jamais rien eu d’un athlète, bien au contraire. Pourtant, depuis qu’il est petit, il n’a qu’un seul rêve : participer aux Jeux Olympiques. Au fil des années, ni son piètre niveau sportif, ni le manque de soutien, ni les moqueries n’ont entamé sa volonté. Et c’est ainsi qu’en 1988, celui qui n’a jamais lâché a réussi à se retrouver, on ne sait trop comment, aux Jeux Olympiques d’hiver de Calgary. Avec l’aide d’un entraîneur aussi atypique que lui, ce sauteur à ski pas comme les autres va secouer le monde du sport et conquérir le coeur du public en accomplissant une performance olympique aussi improbable qu’historique…

C’est LE feel good movie de l’année 2016 ! Celui qui donne la pêche, qui rend heureux, qui vous scotche un sourire sur le visage et qui y reste bien après, celui qui vous met des étoiles dans les yeux, qui vous fait du bien, que vous avez envie de faire connaître, d’autant plus qu’Eddie the Eagle est passé bien trop inaperçu en France. Réalisé par Dexter Fletcher, également comédien vu dans Arnaques, crimes et botanique (1998), produit par Matthew Vaughn, Eddie the Eagle s’inspire de l’histoire de Michael Edwards, skieur né en 1963, devenu le premier sauteur à ski représentant la fédération olympique britannique aux Jeux olympiques d’hiver de 1988 à Calgary. Il devient le tenant du record national de saut à ski… puisqu’il était le seul sportif de son pays à se présenter dans cette discipline ! Michael Edwards reste depuis un symbole de l’échec héroïque en terminant double dernier des compétitions au 70 et au 90 mètres en saut à ski. Toutes les chances étaient contre lui, mais Eddie a persévéré et forcé le destin.

Oeuvre redoutablement énergique, rythmée, lumineuse, à l’image de son personnage principal qui a acquis immédiatement une popularité sans précédent avec son optimisme contagieux, Eddie the Eagle est un des films les plus attachants vus ces dernières années. Le film de Dexter Fletcher rappelle Rasta Rockett, qui racontait la participation inédite de quatre Jamaïcains à l’épreuve de bobsleigh aux Jeux Olympiques de Calgary auxquels a participé Michael Edwards ! Un petit clin d’oeil est d’ailleurs fait au film de Jon Turteltaub, énorme succès qui avait attiré plus de 2,5 millions de spectateurs en France en 1994. Cela faisait plus de quinze ans que Matthew Vaughn souhaitait faire transposer ce récit singulier au cinéma. Le scénario est passé de main en main (dont celles de Guy Ritchie), l’histoire a évolué, jusqu’à ce que le triomphe de Kingsman : Services secrets donne l’idée à Vaughn de confier le rôle principal d’Eddie au jeune comédien et prometteur Taron Egerton. Pour cette adaptation romancée, le personnage de l’entraîneur et ancien sauteur à ski au passé trouble interprété par Hugh Jackman (en mode « Clint Eastwood », bougon au grand coeur, superbe), a été inventé pour l’occasion. L’alchimie entre les deux acteurs est évidente et participe à la grande réussite du film. Métamorphosé, Taron Egerton confirme tout le bien qu’on pensait de lui depuis Kingsman : Services secrets et signe une remarquable prestation. Méconnaissable avec ses lunettes aux verres épais, sa perruque, sa bouche en mode Grumpy Cat, ses quelques kilos supplémentaires et son accent à couper au couteau, Taron Egerton campe un Michael Edwards immédiatement attachant dans sa maladresse, sa témérité et le désir d’accomplir ses rêves.

Ouvertement vintage, de sa photo aux couleurs pimpantes à sa bande originale délicieusement eighties avec les synthétiseurs du compositeur Matthew Margeson qui s’affolent, Eddie the Eagle apparaît comme un « snow movie », un récit initiatique enlevé qui se déroule et s’étend sur les tremplins de plus en plus conséquents, jusqu’à la consécration, non pas celle de remporter les Jeux Olympiques mais d’y avoir participé. Cela rejoint le célèbre adage du Baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques, qui disait également que « l’important dans la vie ce n’est point le triomphe mais le combat ; l’essentiel n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu ». Michael Edwards avait donc tout à fait sa place à Calgary. Son histoire, réelle comme au cinéma, n’en est que plus irrésistible.

Le test du Blu-ray d’Eddie the Eagle, disponible chez Fox, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé, dynamique et musical.

Une fois que vous aurez visionné, et sûrement adoré le film, ne manquez pas le making of (47’) qui s’avère tout aussi excellent. Composé de nombreuses interviews du réalisateur Dexter Fletcher, des comédiens, du producteur Matthew Vaughn, du compositeur Matthew Margeson, du réalisateur de la seconde équipe Vic Armstrong et du véritable Michael Edwards (présent sur le plateau avec les acteurs), ainsi que de moult images du tournage, vous saurez tout sur le film. De la genèse (le premier script remonte au début des années 2000), à l’évolution du scénario, en passant par la transformation et la préparation physique de Taron Egerton, la création des costumes, le travail des comédiens (très complices) avec des images de leurs essais en vidéo, sans oublier la réalisation de véritables sauts à ski (sauf celui de Hugh jackamn exécuté devant des fonds verts) afin de renforcer l’authenticité du film. Un des meilleurs making of de l’année 2016 !

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos et la bande-annonce.

Le master HD restitue habilement les volontés artistiques du chef opérateur George Richmond (Kingsman : Services secrets) en conservant un petit grain vintage, des couleurs chaudes et clinquantes, des contrastes léchés ainsi qu’un relief constamment palpable. Ces partis pris esthétiques bigarrés sont savamment pris en charge par une compression sans failles, la définition demeure exemplaire sur tous les plans et tout du long, sur les scènes sombres comme sur les lumineuses séquences diurnes. Les détails sont légion sur le cadre large, le piqué aiguisé et la copie éclatante. C’est superbe.

On ne s’attendait pas à ce service princier ! Du moins en ce qui concerne la version originale, disponible en DTS-HD Master Audio 7.1 ! Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent de tous les côtés, l’excellente musique eighties de Matthew Margeson (Kick-Ass 2, Miss Peregrine et les enfants particuliers) bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant instantanément le spectateur dans l’ambiance. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale tandis que les effets ne cessent d’être balancés d’avant en arrière. La version française doit se contenter d’une piste DTS 5.1, qui fait ce qu’elle peut pour garder la tête haute face à son homologue. Mais elle reste constamment bien en dessous des espérances et fait pâle figure.

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