Le Casse (2016) : le test complet du Blu-ray

Waters et Stone sont policiers à Las Vegas. Flics sans envergure, ils arrondissent leurs fins de mois avec des petits larcins jusqu’à ce que leur attention se porte sur le mystérieux coffre-fort d’un dealer désormais sous les verrous. Après une longue préparation, mais sans rien savoir de ce qu’ils vont trouver, les comparses échafaudent le casse que doit changer leur vie. Mais dans la ville du jeu, on est rarement gagnant.

Mesdames, messieurs, Nicolas Cage est de retour aux affaires dans Le Casse ! Certes, cela ne veut pas dire que l’un des meilleurs comédiens du monde ne se vautrera pas à nouveau dans le navet improbable ou dans le nanar fauché, mais après Pay the Ghost d’Uli Edel, film moyen dans lequel Cage était très bien, The Runner d’Austin Stark, très bon film dans lequel il était excellent, notre bien-aimé Nicolas Kim Coppola, né le 7 janvier 1964 à Long Beach en Californie, signe dans Le Casse une de ses meilleures performances des années 2010 avec Kick-Ass, Suspect et Joe. The Trust, titre original, est le premier long métrage des frères Brewer, Alex et Benjamin, venus du clip vidéo, même si Benjamin avait signé seul un premier film, Beneath Contempt, inédit en France. Nourris au cinéma de genre et vouant un culte aux films des frères Coen, les deux frères jouent avec les changements de ton avec une grande réussite.

On sent Nicolas Cage très à l’aise et épanoui comme jamais dans le rôle de Stone, un flic lassé par son boulot dans la ville de Las Vegas. Pas la partie de la ville noyée sous les néons, mais celle sans âme qui lui fournit l’électricité. Un de ses collègues, Waters (Elijah Wood, enfin dans un bon film), est également fatigué par son train-train quotidien et oublie son divorce en passant les nuits avec des prostituées. Un jour, Stone tombe sur le reçu d’une libération sous caution. 200.000 dollars ont été payés cash pour faire libérer un petit caïd. Il n’en fallait pas plus pour que Stone mène l’enquête qui le conduit à une baraque en apparence quelconque, mais qui renferme en réalité un coffre-fort perfectionné. Ayant sa petite idée sur ce qu’il contient, Stone décide d’en avoir le coeur net, mais ne pouvant agir seul, il décide alors d’en parler à Waters. Tous deux entreprennent alors de braquer ce coffre-fort en partant de l’appartement situé au-dessus. Après avoir échafaudé leur plan, ils se rendent sur les lieux. L’appartement est occupé et la situation commence alors à dégénérer.

Formidable série B, solidement réalisée et génialement interprétée, Le Casse - The Trust, n’a rien à voir avec la chasse aux émeraudes d’Azad et Abel Zacharia dans le film éponyme et chef d’oeuvre d’Henri Verneuil, même si une séquence y fait pourtant grandement penser, ni avec les films improbables dans lesquels Nicolas Cage n’était que l’ombre de lui-même comme dans Tokarev et Le Chaos. Il s’agit ici d’une comédie noire qui joue constamment avec les genres, avec un vrai talent d’équilibriste. L’un des atouts majeurs du film est l’association Nicolas Cage-Elijah Wood, qui fonctionne à plein régime du début (léger) à la fin (beaucoup plus grave et inattendu). Egalement au casting, la chanteuse Sky Ferreira (vue dans The Green Inferno d’Eli Roth) et le grand Jerry Lewis dans le (petit) rôle du père de Nicolas Cage ! N’oublions pas la beauté de la photo signée Sean Porter, chef opérateur du très remarqué Green Room de Jeremy Saulnier.

Tendu, drôle, sombre, Le Casse est une grande réussite et montre que Nicolas Cage en a encore sous le capot, pour le plus grand bonheur de ses admirateurs.

En 2016, Le Casse est le troisième film avec Nicolas Cage qui débarque directement dans les bacs en France. Le sixième en un an et demi ! Cette fois, le film arrive en Blu-ray et DVD chez Metropolitan. Le test de l’édition HD a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel reprend celui de l’affiche américaine. Le menu principal est quant à lui animé et musical.

L’éditeur ne vient pas les mains vides et nous propose un documentaire sur le tournage du film (14’) composé d’images issues du plateau et d’interviews promotionnelles de toute l’équipe. L’histoire est quasiment racontée de A à Z, les producteurs vendent leur film, les acteurs présentent les personnages. Rien de nouveau, mais cela reste efficace.

En plus de bandes-annonces et de liens internet, Metropolitan fournit également un montage de différents timelapses réalisés sur le plateau (5’).

Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD qui se révèle quasi-exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les nombreuses séquences sombres (les scènes du casse en fait) où l’image paraît plus douce. Le reste du temps, la clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les gros plans détaillés et la colorimétrie saturée, vive et chaude. Les détails très appréciables. Ce Blu-ray offre de très bonnes conditions pour découvrir le film des frères Brewer et profiter de la belle photographie signée par le chef opérateur Sean Porter (Green Room).

Bien que le film soit étonnamment avare en scènes «  agitées  », les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 assurent comme il se doit pour instaurer un confort acoustique ample et plaisant. Il faut dire que la musique composée par Reza Safinia est systématiquement spatialisée grâce au soutien énergique des latérales. Si les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale en version originale, ils sont heureusement toujours nets et précis, la balance frontale est puissante et le caisson de basses utilisé à bon escient, sans esbroufe. A titre de comparaison, la piste française se révèle quand même moins riche et naturelle que son homologue.

Crédits images : © Metropolitan Films