Braquo - Saison 4

Braquo - Saison 4 (2016) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Xavier Palud
Avec Jean-Hugues Anglade, Joseph Malerba et Karole Rocher

Édité par Studiocanal

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Le 20/10/2016
Critique

Braquo - Saison 4

Le SDPJ 92 est aux prises avec la mafia turque. Le lieutenant Walter Morlighem a un compte à régler avec son chef pour la France, « Baba » Aroudj, qui s’en est pris à ses enfants pour venger la mort de son fils, tué au cours d’une opération de police. Les choses se compliquent pour l’équipe d’Eddy Caplan : l’IGPN, la police des polices, enquête sur ses activités…

Braquo a été créée, en 2009, par Olivier Marchal qui a abandonné l’entreprise juste avant le début du tournage de la saison 2. Le bâton de showrunner a été repris par Abdel Raouf Dafri, scénariste de la série [PROGRAM(commune_saison_1 ,La Commune)], de la saga Mesrine et du film Un prophète, réalisé par Jacques Audiard en 2009. Le fait qu’il n’aurait eu que trois semaines aux commandes avant que ne démarre le tournage fournit peut-être l’explication de certaines faiblesses de la saison 2.

Flics ou voyous ?

Dans Braquo, pas d’enfants de choeur, pas de fonctionnaires trop respectueux de la légalité, pas de questionnements sur la morale : seul le recours aux méthodes des voyous peut donner l’avantage dans la lutte contre le crime. Une limite, toutefois : les entorses au code de procédure pénale peuvent être dirigées contre les truands, pas les contre les innocents.

Braquo conserve la noirceur, l’âpreté, la violence qui ont fait le succès de la série. Cette nouvelle saison a été soigneusement réalisée par Xavier Palud et Frédéric Jardin, avec d’agréables mouvements de caméra et des scènes d’actions filmées par une caméra souvent portée à l’épaule, mais suffisamment contrôlée. Une attention particulière a été donnée à la photo, fortement contrastée, rugueuse mais parfaitement définie, dans une gamme de couleurs résolument froides s’accordant à la noirceur de la série.

Braquo - Saison 4

Noire, vraiment très noire, Braquo a suscité quelques reproches. D’abord, pour la propension de ses « héros » à prendre des décisions qui vont les conduire à se jeter dans la gueule du loup ou leur garantir les pires ennuis avec leur hiérarchie. On a aussi épinglé son manque de réalisme : foi de flic, on ne voit pas de tels comportements dans les commissariats de police ! On peut répondre à cela, que l’exagération des situations, au service de la dramatisation du récit, est un choix fait dans tous les genres. Un urgentiste, par exemple, ne sera jamais, ou seulement très exceptionnellement, confronté aux cas spectaculaires qui se bousculent dans chaque épisode de la série Urgences (ER).

Le reproche essentiel tient au déséquilibre entraîné par la succession de nombreuses scènes d’action, souvent très violentes, et le temps restreint consacré à creuser la psychologie des personnages qui peinent à toucher le spectateur. Eddy Caplan, pourtant bien interprété par Jean-Hugues Anglade, peut apparaître comme un pion. On ne sait rien, ou pas grand-chose de sa vie personnelle jusqu’à la saison 4 qui fait sortir d’un chapeau son frère Nathan, à trois jours de la fin d’une peine d’emprisonnement de 15 ans. On se sent nettement plus proche, par exemple, des personnages de la série Engrenages.

Le clap de fin a claqué : il n’y aura pas de saison 5. Si Braquo n’atteint pas la perfection, elle sort nettement du commun, ce qui lui a valu de recevoir en 2012 le prestigieux Emmy Award de la meilleure série étrangère.

Braquo - Saison 4

Édition - 7 / 10

Braquo, saison 4 (8 x 50 minutes) tient, avec ses courts suppléments, sur trois Blu-ray double couche (trois disques également pour l’édition DVD) logés dans un coffret, non fourni pour le test effectué sur check discs. Le menu animé et musical (au graphisme qui met dans l’ambiance) propose une interactivité limitée à l’affichage de sous-titres pour malentendants et à l’accès aux bonus.

Sort simultanément une intégrale des saisons 1 à 4 dans deux éditions, Blu-ray et DVD.

En supplément, deux courts documents qui ne manquent pas de vanter les mérites de tout un chacun : Des personnages, une équipe (11’), dans lequel Abdel Raouf Dafri et les acteurs principaux rappellent les caractéristiques des personnages. Puis Le showrunner (15’), dans lequel Abdel Raouf Dafri affirme que la violence exposée dans la série reflète la réalité. Pour lui, la fonction du showrunner ne se limite pas à la direction de l’équipe de scénaristes : son rôle est aussi de veiller à ce que la réalisation respecte le sens de chaque scène.

Braquo - Saison 4

L’image (1.78:1, 1080p, AVC) est d’une remarquable qualité, avec une excellente résolution, y compris dans les nombreuses scènes de nuit, fortement contrastées, avec des noirs très denses. Hormis les scènes d’extérieur en plein jour, l’étalonnage des couleurs, toujours cohérent, continue de privilégier des couleurs froides, légèrement désaturées, en harmonie avec l’âpreté de la série.

Le son (DTS-HD Master Audio 5.1), en net progrès sur celui de la saison 1, bénéficie d’un spectre très ouvert, avec des basses fermes et des aigus percutants. Il tire profit des possibilités du format 5.1 par une utilisation généreuse et cohérente des voies latérales pour créer une immersion convaincante. Un seul bémol : les dialogues, dans certaines scènes d’intérieur, sont occasionnellement étouffés.

Braquo - Saison 4

Crédits images : © Tibo & Anouchka / Capa Drama / Canal+

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 20 octobre 2016
Le rideau tombe sur Braquo, une série très noire, âpre, violente, pessimiste, réalisée avec soin. Dommage qu’elle ne donne pas plus d’épaisseur à ses personnages…

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