American Horror Story : Hôtel - L'intégrale de la Saison 5 (2015) : le test complet du Blu-ray

American Horror Story: Hotel

Avec Lady Gaga, Kathy Bates et Sarah Paulson

Édité par 20th Century Fox

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Le 26/01/2017
Critique

American Horror Story - Saison 5

Deux jeunes Suédoises ont réservé une chambre à l’Hôtel Cortez, pas très loin des Studios Universal. Iris, la réceptionniste, leur donne la clé du 64 où les conduit Liz Taylor, un travesti. Dans le couloir, elles croisent Hazel, la femme de ménage, affairée à nettoyer un drap taché de sang. La chambre 64 est sale, mais aucune autre n’est libre, leur dit-on. Pas question de rembourser les arrhes versées. Résignées, les deux filles décident de passer la nuit à l’hôtel. L’inspecteur John Lowe mène l’enquête sur une série de meurtres qui l’amène au Cortez, jusqu’à la suite occupée par la mystérieuse comtesse Elizabeth.

Une saison, une histoire

American Horror Story, c’est le titre générique d’une série anthologique : chaque saison raconte une nouvelle histoire. Un peu à la manière de La Quatrième dimension (The Twilight Zone, 5 saisons, 1959-1964 et son remake de 1985-1989, 3 saisons) ou des Contes de la crypte (Tales from the Crypt, 7 saisons, 1989-1996) dans lesquels l’histoire change à chaque épisode.

Se sont succédées, année après année, 1. American Horror Story - L’intégrale de la Saison 1, 2. American Horror Story : Asylum - L’intégrale de la Saison 2, 3. American Horror Story : Coven - L’intégrale de la Saison 3, 4. American Horror Story : Freak Show - L’intégrale de la Saison 4 et 5. American Horror Story: Hotel.

American Horror Story - Saison 5

American Horror Story (Histoire d’horreur au Québec) est une création de Ryan Murphy et de Brad Falchuk, déjà complices, en qualité de créateurs, scénaristes et/ou producteurs des délicates interventions des deux chirurgiens esthétiques de Nip/Tuck, des répétitions des jeunes artistes de Glee (6 saisons, 2009-2015) et de la très divertissante comédie horrifique Scream Queens, avec Emma Robert en tête d’affiche, dont la saison 1 est sortie au Royaume Uni en septembre 2016 (4 DVD). Ryan Murphy et de Brad Falchuk, qui occupent décidément les écrans, sont également aux commandes d’American Crime Story, une nouvelle saga anthologique de la Fox sur les grands criminels et autres procès marquants des États-Unis.

Un tout cohérent

American Horror Story forme néanmoins un tout cohérent, par l’ambiance cauchemardesque et sanglante de tous les chapitres, par les références fréquentes à des personnages qui ont existé (pour faire plus vrai), par le cachet des décors du designer Mark Worthington (ceux d’American Horror Story: Hotel sont une magnifique évocation de l’art-déco), par son approche baroque des contes d’horreur, par la fantaisie des costumes et des personnages, par la touche très particulière des génériques de Kyle Cooper, accompagnés par l’étrange musique composée par Cesar Davila-Irizarry et Charlie Clouser, etc.

Cette cohérence est encore renforcée par la présence d’acteurs récurrents. On les retrouve, saison après saison, interprétant des personnages différents. Sarah Paulson, Lily Rabe, Evan Peters et Denis O’Hare (somptueux dans son interprétation de Liz Taylor dans la saison 5) sont présents depuis le début de la série. Mais les fans pardonneront difficilement à Jessica Lange de les avoir abandonnés à la fin de la saison 4, même si l’étonnante Lady Gaga la remplace dans son incarnation du personnage principal, celui de la comtesse-vampire qui boit le sang d’enfants pour conserver sa jeunesse, certainement une évocation de la fameuse comtesse Erzsebet Bathory qui se baignait dans le sang de jeunes vierges. Kathy Bates, Angela Basset, Mare Winningham et Gabourey Sidibe participent à l’aventure depuis la saison 3.

American Horror Story - Saison 5

Clins d’oeil à l’histoire et au cinéma

American Horror Story: Hotel, comme les autres volets de la série, est chargée de références historiques quand elle fait apparaître, sous leur vrai nom, des tueurs en série qui ont bel et bien défrayé la chronique, tels Jeffrey Lionel Dahmer, surnommé « le cannibale de Milwaukee », qui a avoué avoir assassiné 17 jeunes hommes entre 1978 et 1991 ; ou John Wayne Gacy Jr., surnommé le « clown tueur » en référence à l’habitude qu’il avait de se déguiser pour amuser les enfants dans les hôpitaux, condamné pour le meurtre de 33 jeunes hommes ; ou encore Aileen Carol Wuornos, incarnée en 2003 par Charlize Theron dans le film Monster, condamnée pour avoir assassiné au moins 7 hommes en Floride, entre novembre 1989 et novembre 1990. James Patrick March, le bâtisseur fictif de l’Hôtel Cortez est directement inspiré du très réel H.H. Holmes de Chicago, exécuté en 1896 pour le meurtre, dans un hôtel avec couloirs secrets qu’il avait fait construire, d’au moins 9 personnes ; mais beaucoup pensent que le nombre de ses victimes pourrait se situer entre 100 et 200 !

Les références au cinéma sont évidentes, notamment à Seven, avec une série d’assassinats punissant la violation d’un des dix commandements, à Shining avec des enfants qui apparaissent subrepticement au fond d’un long couloir désert… On assiste même au tournage du film The Son of the Sheik le dernier de Rudolph Valentino, qui allait mourir en 1926, à l’âge de 31 ans.

American Horror Story - Saison 5

I am dead, not stupid!

American Horror Story: Hotel, comme les saisons précédentes de la saga, contient des scènes de sexe, certaines très brutales, et des moments effrayants, par exemple à l’approche d’une petite meute d’enfants-goules. Elle propose une représentation très graphique de l’horreur : éventrations, mutilations, décapitations, lacérations, éclatements de crânes avec dispersion de matière grise, geysers de sang jaillissant des carotides… tout ce qu’il faut pour éclabousser l’écran et pousser Hazel, la femme de ménage du Cortez, à faire des heures supplémentaires. Et les Britanniques à interdire la série aux moins de 18 ans.

Cette débauche de violence emportée par des torrents d’hémoglobine cohabite avec une bonne ration d’humour, essentiellement dispensée par des dialogues très inventifs.

Un chic sophistiqué

Dans le splendide écrin art-déco des décors (le hall paraît gigantesque), éclairé de couleurs chaudes avec une dominante ambrée, la caméra évolue avec élégance, avec des angles de prises de vue qui créent une ambiance insolite, renforcée par l’utilisation fréquente de focales très courtes.

American Horror Story: Hotel est aussi ponctuée de retours en arrière, jusqu’aux années folles, juste après la construction de l’hôtel, qui offent une autre occasion d’apprécier le soin apporté au choix des costumes, des accessoires et des voitures.

La série n’a probablement pas mis toutes les chances de son côté pour trouver tout son public. Sa diffusion en France a, en effet, été limitée aux abonnés de chaînes du câble ou du satellite (Ciné+ Frisson, Série Club et NRJ12) et le rattrapage par la vidéo (DVD et Blu-ray) n’a certainement pas été favorisé par l’absence de doublage en français des saisons 2, 3 et 4. Ce manque a été corrigé avec la saison 5.

Les fans se réjouiront d’apprendre qu’ils n’ont pas fini de frissonner : une saison 6, American Horror Story: Roanoke a été diffusée par FX à l’automne dernier et au moins deux autres saisons ont été commandées.

Une intégrale des saisons 1 à 5 sort simultanément à la saison 5 (15 Blu-ray ou 20 DVD).

American Horror Story - Saison 5

Présentation - 3,0 / 5

American Horror Story: Hotel (12 épisodes d’une durée cumulée de 10h17) tient, avec ses maigres suppléments, sur trois Blu-ray (BD-50) logés dans le boîtier bleu standard glissé dans un étui cartonné avec une étrange et belle illustration, dans le style des saisons précédentes. Il faut un temps un peu long pour accéder à un élégant menu animé et musical proposant le choix entre version originale au format DTS-HD Master Audio 5.1 et deux doublages, en français et en allemand (Dolby Digital Surround 5.1).

Sous-titres en quatre langues, dont le français et l’anglais (pour malentendants).

Bonus - 2,0 / 5

En supplément sur le disque 1, Invitation à la nuit du diable (12’) complète l’épisode 4 : un groupe de tueurs en série se réunit, « cette nuit où tout le monde aime avoir peur », celle de Halloween, pour un souper autour d’une table. Sans grand apport à la découverte de la série.

Sur le disque 3, Le Cortez, un lieu d’élégance disparu (8’), un complément un peu plus intéressant sur les décors, accessoires et costumes, mais trop superficiel.

Image - 5,0 / 5

L’image (1.78:1, 1080p, AVC) révèle tous les détails, dans une palette de couleurs chaudes qui flatte la beauté des décors et l’éclat des costumes. Les contrastes sont affirmés avec des noirs denses.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale tire parti d’un spectre large et d’une excellente dynamique. Il restitue avec finesse les plus petits bruits d’ambiance (les plus inquiétants !) avec une utilisation discrète des cinq voies procurant une convaincante impression d’immersion. Le doublage en français (Dolby Digital Surround 5.1) ne s’en tire pas trop mal, bien qu’il manque un peu de naturel.

American Horror Story - Saison 5

Crédits images : © 20th Century Fox Television

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 27 janvier 2017
American Horror Story: Hotel, le cinquième chapitre de la brillante anthologie horrifique, est à la hauteur des précédents par son approche baroque de contes d’horreur épicés de sexe, par la fantaisie des costumes et des personnages, par la classe de ses décors des années folles. Hallucinant !

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American Horror Story : Hôtel - L'intégrale de la Saison 5
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