Dernier train pour Busan (2016) : le test complet du Blu-ray

Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l’état d’urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’à Busan, l’unique ville où ils seront en sécurité…

Un train d’enfer

Assez en vogue dans les années 60 puis 80, les zombies ont décidément fait un retour en force dans cette deuxième décennie des années 2000. Des lents (The Walking Dead), des rapides (World War Z), des branchés (Cell Phone), des drôles (Z Nation, Cockneys vs Zombies), même des romantiques (Warm Bodies - Renaissance)… il y en a pour tous les goûts, si l’on peut dire.

Bien évidemment, le pays d’origine de ces zombies colore également la façon dont ils se meuvent et se répandent, mais aussi la façon de réagir de la population survivante.

Dernier train pour Busan, c’est un regard coréen du réalisateur Yeon Sang-ho (The King of Pigs) sur le mythe de l’épidémie fatale de fin du monde.

Si l’on est ici dans un mode plutôt proche des turbo-zombies de World War Z et ses marées de morts-vivants, la « chorégraphie » des infectés est tout à fait imprégnée de culture manga avec des mouvements très convulsifs et autres attitudes terrifiantes.

Après une mise en place rapide et très classique du film catastrophe (exposition des personnages et mise en place d’une réaction en chaîne), Dernier train pour Busan prend son rythme de croisière et enchaîne les séquences de wagon en wagon (les 2/3 du film se passent dans le train) où un groupe de non-infectés va ruser et mettre au point tout un tas de stratagèmes pour tenter d’arriver en gare de Busan en un seul morceau, au fur et à mesure qu’ils vont faire connaissance avec les points forts et les points faibles de ces zombies hystériques.

Depuis les fenêtres du train et au travers de divers écrans, on comprend que le carnage est quasi instantané et que le monde en dehors du convoi est loin d’être indemne… Tous ces éléments vont amener les personnages dans un processus également typique du film catastrophe : le voyage initiatique. Car tandis que la nature humaine profonde de chacun se révèle dans cette situation extraordinaire, certains vont faire preuve de la vilénie la plus totale, d’autres plonger dans la lâcheté et une poignée enfin va pouvoir se transformer et passer d’êtres autocentrés à des personnages capables d’altruisme et même de sacrifice. Séparés dans le film de façon récurrente par seulement quelques centimètres de verre, il devient parfois difficile de décider de quel côté sont vraiment les zombies…

Servi par des effets spéciaux discrets et d’une redoutable efficacité, Dernier train pour Busan est un zombie-movie brutal et viscéral, renouvelant le genre sans le bousculer et donnant la vedette à une poignée d’acteurs saisissants, en particulier la petite Soo-an Kim, absolument déchirante. On ne sera pas étonné de voir le film de Yeon Sang-ho décliné en suites ou en série…

Testé sur check-disc, la première édition Blu-ray de Dernier train pour Busan est proposée dans un boîtier SteelBook au visuel plein de panique.

À mi-chemin entre le cadeau bonus et le supplément, cette édition propose (en exclusivité sur le Blu-ray) un second film de Yeon Sang-ho, Seoul Station, long métrage d’animation qui fait presque office de préquelle à Dernier train pour Busan en proposant une première infection au coeur de Séoul, et en suivant 4 personnages qui vont être confrontés eux aussi aux réactions variées de la population, ainsi qu’à leurs propres démons. L’animation de Seoul Station est soignée, quoiqu’un peu raide et propose une imagerie qui va même un peu plus loin que Dernier train pour Busan en plongeant dans un gore un peu plus assumé. Ce très gros supplément profite d’un traitement technique de qualité avec une image très précise et son DTS-HD MA 5.1.

Plus conventionnel et pas du tout bavard, le making of présente des séquences de tournage, sans interview ou explication. Plus des « coulisses » qu’un « making of », mais pas inintéressant.

La featurette qui suit ajoute à ces images de tournage, une courte intervention du réalisateur et de l’acteur principal, essentiellement pour remercier et dire combien ils sont contents… Après le teaser et la bande-annonce bilingue du film, on n’en saura pas plus sur la genèse du film, dommage.

Tournage numérique oblige (2.8K), les images de Dernier train pour Busan sont éclatantes de précision. Manifestement peu retouchées, elles sont également très lumineuses et présente des contrastes très réalistes, renforçant l’immersion visuelle.

Côté son, VF et VOST font presque jeu égal avec une double piste DTS-HD MA 5.1 qui conserve le même mixage sonore au niveau des effets et de la musique, tous deux très efficaces. Comme souvent, c’est au niveau des dialogues français que ça pèche avec un doublage assez éteint et pas naturel pour un sou. Il est à noter que les spectateurs capables de comprendre le Coréen ne pourront pas faire sauter les sous-titres français, obligatoires sur la VO.

Crédits images : ARP Sélection © Red Peter Films