Réalisé par David Ayer
Avec
Margot Robbie, Will Smith et Jared Leto
Édité par Warner Bros. Entertainment France
C’est tellement jouissif d’être un salopard ! Face à une menace aussi énigmatique qu’invincible, l’agent secret Amanda Waller réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu’aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s’embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu’au moment où ils comprennent qu’ils ont été sacrifiés. Vont-ils accepter leur sort ou se rebeller ?
Extended Squad
Oscillant entre le clinquant et le crasseux, entre le joyeux bazar et la réflexion sombre sur la condition humaine, entre histoires d’amour torturées et film d’action à tendance SF, Suicide Squad est un film hybride qui se cherche pendant plus de deux heures et ne trouve que du consensus et du conventionnel.
Loin du film subversif qu’on a voulu nous vendre et sans être non plus le rebus cinématographique dont certains ce sont fait l’écho, Suicide Squad ressemble plus à un très gros épisode d’une des séries DC Comics qui poussent comme des champignons, mais avec une poignée de stars et des moyens conséquents.
Très linéaire dans sa structure, le film de David Ayer (Fury) nous mitraille dès les premières secondes avec son casting de rêve façon Les Douze salopards, déroule un scénario sans surprise et glisse de façon intempestive des flashbacks qui ralentissent le rythme déjà difficile à atteindre.
La version longue qu’on nous promettait encore plus musclée arrive même à être plus poussive, en étalant encore plus certains aspects déjà perturbants comme l’histoire d’amour entre le Harley Quinn et le Joker.
Le Joker, justement, pas impressionnant pour deux sous, est un exemple parfait de la mayonnaise qui ne prend pas. Personnage bouche-trous du film, pas assez développé, sans intérêt réel pour l’histoire… et qui sent surtout le pré-fabriqué. Jared Leto n’incarne pas le personnage, il le singe. C’est d’ailleurs un peu le cas de tout le casting mis à part Margot Robbie dont le sens de la folie apporte un peu de peps à tout ce soufflé qui redescend aussitôt qu’il monte.
Restent quelques scènes d’action sympathiques, quelques plans à effets spéciaux qui arrivent à surprendre et une bande son aux chansons variées qui maintiennent le pouls en alerte. Tout ça pour ça…
Un boîtier Blu-ray classique accueille les deux Blu-ray du film (version ciné & étendue) et se glisse dans un fourreau vernis aux teintes fluo. Le leaflet de la copie digitale est aussi inséré dans le boîtier. Les menus horizontaux permettent une navigation simple et s’habillent eux aussi de couleurs fluo.
Les 8 bonus sont présents à l’identique sur les deux galettes, pas besoin de jongler entre les deux versions après le visionnage du film.
Task Force X : une équipe, une mission aborde
la genèse du comic book qui a inspiré le film, ainsi que la
présentation/adaptation des personnages retenus pour le film.
Des extraits des comics (pour ceux qui ne les connaissent pas)
montrent que beaucoup d’idées du film en émanent. Le tout est
accompagné d’une bonne dose de cirage de pompe en mode on est
tous devenus les meilleurs amis du monde.
À la poursuite de la réalité s’attarde brièvement
sur la création des décors et costumes, les maquillages
spéciaux (dont les très nombreux tatouages) et l’entraînement
des acteurs. C’est un peu rapide.
Le Joker et Harley : un couple d’enfer, comme son
titre l’annonce, revient sur la création du Joker du film, la
transformation physique de Jared Leto (que l’on aperçoit
d’ailleurs dans des scènes coupées visiblement plus agitées
que ce que l’on a pu voir dans le film) et de Margot Robbie en
Harley Quinn, ainsi que sur l’histoire d’amour un tantinet
complexe des deux personnages.
La force et les aptitudes de l’escouade revient
sur l’entraînement physique assez intense des acteurs et prend
son temps cette fois d’explorer plus avant les coulisses de
cet investissement nécessaire de la part des acteurs afin
d’être crédible à l’écran.
Armés jusqu’aux dents est un reportage similaire
mais sur les armes cette fois (à feux ou blanches) et
l’entraînement des acteurs avec ces « accessoires ».
Ça va faire du bruit : les combats épiques de Suicide
Squad nous montre la mise au point et le tournage très
précis des scènes d’action et de combats rapprochés. Là encore
l’investissement des acteurs est essentiel et parfois
impressionnant.
L’escouade déclassifiée est une featurette qui
présente à nouveau l’équipe des personnages et leurs adversaires.
Succinct et pas nécessaire.
On termine sur l’inévitable bêtisier sympathique
mais assez court.
Soit près d’une heure et demi de bonus qui assurent le minimum syndical.
Avec une photographie qui oscille entre les ambiances sombres et sales avec des plans bling-bling aux néons, l’encodage a intérêt à suivre. Le contraste reste bon, les couleurs très justement rendues, le tout affichant une belle définition… encore un Blu-ray sans faute.
Entre VF et VOST, entre version cinéma et version étendue, il va falloir choisir son camp si l’on veut profiter de la meilleure option sonore possible, car les deux galettes n’offrent absolument pas la même expérience.
D’un côté la version cinéma propose une VF Dolby Atmos compatible TrueHD 7.1 très efficace, mis à part les dialogues trop en avant et un peu écransants face aux ambiances ; ainsi qu’une VOST Dolby Atmos compatible Dolby Digital Plus 7.1 qui n’offrira donc pas le meilleur son possible pour les amateurs de VO, mais qui assure tout de même un spectacle qui en a dans le ventre, même si les plus attentifs pourront trouver à y redire côté dynamique.
De l’autre, la version « Extended Cut » renverse totalement la vapeur avec une VF anémique en simple Dolby Digital 5.1 qui ne devrait pas avoir sa place sur un Blu-ray et une VOST qui passe en full HD, grâce à une piste Dolby Atmos compatible Dolby TrueHD 7.1 offrant un sacré déluge sonore à tous niveaux.
Les différences de montage étant assez minimes, on retiendra donc la version ciné en VF et la version longue en VOST pour les meilleures sensations sonores.
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