Kubo et l'Armure Magique (2016) : le test complet du Blu-ray

Kubo, un jeune garçon aussi intelligent que généreux, vit avec sa mère dans un petit village de bord de mer. Il gagne chichement sa vie grâce à son don pour conter des histoires en donnant vie à des origamis. Mais cette existence paisible est bouleversée quand, par erreur, il invoque un démon assoiffé de vengeance. Kubo s’engage alors dans une quête épique pour percer le secret de la chute de son père, le plus grand samouraï que le monde ait jamais connu, ainsi que pour découvrir ses propres pouvoirs magiques.

On n’arrête pas la Stop-Motion

Ces chroniques ont souvent été le lieu d’un émerveillement sans faille pour la « stop-motion », cette technique d’animation image par image, quasiment aussi vieille que le cinéma lui-même, qui consiste à animer à la main des objets ou personnages, une image à la fois. Sachant que le cinéma réclame 24 images par seconde, on tombe rapidement en admiration devant la folle patience que réclame cet art.

À ce « petit jeu », le studio Laika va de prouesse en prouesse à chacune de ses nouvelles productions. Déjà bien repérés pour leur participation active aux Noces funèbres de Tim Burton, les artistes de Laika ont, par la suite, volés de leurs propres ailes en proposant des longs métrages très différents les un des autres : que ce soit l’univers sombre de Coraline, la nostalgie SF de L’Étrange pouvoir de Norman ou la douce folie « cartonesque » des Boxtrolls, le studio aujourd’hui dirigé par Travis Knight, n’hésite jamais à s’aventurer hors des sentiers battus et propose à chaque fois un univers très distinct et aux codes graphiques très prononcés.

Passant pour la première fois à la réalisation, Travis Knight a mis tout son amour de cet art animé dans un film qui puise de la façon la plus respectueuse dans la culture japonaise pour cette histoire originale, totalement écrite et conçue en interne.

Si le fond n’est pas d’une folle originalité (un voyage initiatique avec récupération d’objets magiques pour vaincre le mal et accepter la disparition d’êtres chers), et les ressorts scénaristiques principaux seront vite déjoués par les adultes, mais la forme en est un ravissement sensoriel de chaque 24ème de seconde ! Les artiste de Laika se sont une fois de plus surpassés, dans tous les sens du terme : décors, personnages, techniques, détails, finesse, poésie, … la proximité de la prise de vue avec des éléments réels continue de faire la nique aux images de synthèse et transmet instantanément un sentiment de vérité et de tangibilité qui prend aux tripes.

Un casting voix original aux petits oignons avec une Charlize Theron tout en douceur et un Matthew McConaughey parfait en anti-héros goguenard, accompagné par une musique japonisante moderne et lyrique à la fois signée par Dario Marianelli (déjà présent sur Les Boxtrolls), finissent de patiner cette nouvelle merveille de l’animation à déguster sans fin et sans faim, avec ou sans enfants.

Tout magnifique qu’il est, Kubo et l’armure magique n’a pas franchement soulevé les foules et reste pour le moment le plus petit score du studio Laika au Box Office mondial. Du coup, il ne faut pas s’attendre à un traitement vidéo de faveur, avec une édition combo Blu-ray-DVD assez basique, livrée dans un boîtier standard glissé dans un surétui en carton mat. Le leaflet joint permet l’accès à la copie digitale UltraViolet, en HD VF ou VO, mais sans sous-titre. Les menus typiques des éditions Universal ne réservent aucune surprise.

La partie supplément de Kubo et l’armure magique est également la plus mince que l’on ai vu pour une production Laika avec une grosse demi-heure de contenus vidéo et un commentaire audio.

Le plus gros morceau est Le voyage de Kubo, un making of en 6 modules, assez scolaire, et bien trop léger par rapport à ce qu’il est censé explorer. On y visite tout de même largement les coulisses et y découvre moult secrets de fabrication, mais on en peut s’empêcher d’être frustré par la rapidité des propos et des images.

Les coins du monde et Le mythe de Kubo », présentés à part, auraient tout aussi bien pu se trouver dans la rubrique précédente puisqu’ils sont de le même veine et ne font que survoler deux autres aspects de la production du film, à savoir les décors et le scénario.

Une fois encore, c’est finalement le commentaire audio, assuré ici par Travis Knight, qui fournira le plus de détails et prendra le plus son temps pour nous régaler d’anecdotes… mais uniquement si vous parlez anglais car, chose rare chez Universal, il ne dispose pas d’un sous-titrage français (un sous-titre anglais tout de même présent, pourra aider (un peu certaines personnes) à la compréhension.

Alors là, accrochez-vous à vos rétines parce que c’est une véritable avalanche de détails qui vous attend ! Captées (parfois de très prêt) en 5K avec un boîtier photo couplé à des optiques Nikon, les images de Kubo et l’armure magique sont à pleurer de finesse. L’encodage AVC du Blu-ray, si il fait tomber forcément la définition en 1080p, s’en sort à merveille et permet une transmission exemplaire de ce sentiment de proximité avec les marionnettes et autres éléments de décor.

Mixée en Dolby Atmos pour le cinéma, la bande sonore de Kubo et l’armure magique méritait amplement une piste 7.1 sur ce Blu-ray, mais n’a droit au final qu’à du 5.1 tout de même encodé en DTS-HD Master Audio avec un résultat déjà très convaincant. Les effets sont finement spatialisés, les dialogues toujours nets et la musique finement mixée. Les basses ne sont pas à la traine et promettent quelques frissons bien placés. Tout ça, bien évidemment concerne la VOST car, comme souvent chez Universal, la VF doit se contenter d’un DTS standard 5.1 qui assurera un spectacle assez respectable mais bien moins fourni en profondeur.

Crédits images : Laika Entertainment © Universal Pictures